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Gawlikowski, Michał; Michałowski, Kazimierz
Palmyre: fouilles polonaises (Band 6): Le temple palmyrénien: étude d'épigraphie et de topographie historique — Warszawa, 1973

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https://doi.org/10.11588/diglit.41251#0128
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118

LA SOURCE ET SES ABORDS

Il s’est associé cependant au cours du IIe siècle le dieu anonyme qui commence alors
à gagner la faveur populaire. Une situation analogue s’est créée dans le sanctuaire du
forum au Camp de Dioclétien dont nous ignorons l’attribution primitive.
On peut se demander si et dans quelle mesure le culte de Yarhibôl a changé sous
l’influence du voisin tant vénéré. Une inscription omet son nom en l’appellant simplement
’lh’ (dieu) et θεός πατρώος 56, mais puisqu’il s’agit d’un témoignage officiel rendu comme
tant d’autres par le dieu, cette omission ne me semble pas significative. L’autel dédié
au « Gad de la source bénie » par un épimélète 57 emploie une périphrase où je ne verrais
pas non plus l’imitation du formulaire du dieu anonyme : le dieu est désigné suffisamment
comme protecteur de la source et aucun sentiment transcendant n’y est présent. On citera
encore l’expression tout à fait analogue msb 'yn 58 de deux dédicaces au dieu anonyme
quand elles mentionnent Yarhibôl. Ces données ne sont pas suffisantes pour parler d’un
anonymat de Yarhibôl. Chaque fois son nom est pratiquement sous-entendu.
Les deux plus anciennes dédicaces des autels de la source sont adressées au dieu ano-
nyme en 162 par un épimélète choisi par Yarhibôl. Les autres, sauf une datée de 190/1,
sont du IIIe siècle, la plus récente de 256 59. Etant donné qu’un certain nombre de cippes
de provenance inconnue peuvent faire partie du même lot, il faut compter avec la présence
du dieu non nommé à la source déjà dans la première moitié du IIe siècle. Un petit autel
récemment découvert dans les jardins non loin de là, porte la date 128 p.C. ; il est dédié
à « Celui dont le nom est béni à jamais » par « Belhammôn et Manawat aux frais de
'’Ate’aqab fils de Hairan, à l’occasion de l’hiérogamie (?) » 60. Le personnage qui agissait
en cette circonstance au nom de deux divinités était probablement le grand-père du
curateur Bôlhâ, en fonction en 205.
Où était l’emplacement primitif des autels ? Il semble bien qu’on les rangeait dans
le téménos de la source, celui-là même qui fut clôturé en 205 par le « mur extérieur ».
Nous ne savons rien sur ses limites, mais on ne peut pas écarter la possibilité que la cella
retrouvée par R. du Mesnil du Buisson en ait fait partie.
En fait, le caractère même du culte du dieu non nommé rend plutôt improbable l’exis-
tence d’un temple qui lui aurait été consacré en propre. Après les recherches de P. Col-
lart 61 sur le sanctuaire de Ba’alsamên, il est devenu clair que ce dieu, « identique en
fait » au dieu anonyme, comme l’a exprimé il y a longtemps H. Seyrig 62, a pourtant
toujours gardé dans l’enceinte de son temple le nom sous lequel il est arrivé à Palmyre.
P. Collart ne cite qu’un seul cippe dédié au dieu anonyme retrouvé dans le sanctuaire 63.
Il faudra joindre à ce témoignage l’autel de 115 voué au « Maître du monde » (mr’ 7m’,
Ζεύς ύψίστος καί έπηκόος) 64, car cette formule moins habituelle se caractérise tout autant
par le manque du nom divin. Les autres dédicaces à Ba’alsamên, seul ou avec d’autres
divinités, sont néanmoins suffisamment nombreuses pour attester que l’anonymat n’a
jamais vraiment pris pied dans le lieu de culte traditionnel. Il n’est donc pas question

56 Inv. X, 115.
57 CIS II 3976.
58 CIS II 4064-65.
59 Respectivement RSP 125-126, 106, 121.
60 Cf. Syria 48, 1971, p. 407.
61 Collart, Baalshamin, p. 201 suiv., en particulier 212-213.
62 H. Seyrig, AS I, p. 98.
63 Dunant, Baalshamin, n° 27, Collart, Baalshamin, pp. 206, 212.
64 Dunant, Baalshamin 25 (= Syria 17, 1936, p. 346).
 
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