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le sultan Abd-ul-Medjid, séduit par la beauté du golfe et par le charme du climat, qui est plus
doux que celui de Constantinople. C'était un ancien lieu de pèlerinage, le monastère d'Haghios
Pandélélmôn, à un quart d'heure environ de la ville, où les Grecs reconstruisaient une église.
Nous interrogeâmes les ouvriers; c'était surtout, nous dirent-ils, en creusant pour établir les
fondations du palais que l'on avait retrouvé un grand nombre de fragments antiques. Quelques
statues avaient été emportées à Constantinople par l'entrepreneur des travaux, un ingénieur grec;
plus tard, à Constantinople, nous en vîmes entre ses mains deux ou trois, toutes d'un travail
médiocre et de l'époque romaine, autant qu'on pouvait en juger par le style des draperies; les
tètes manquaient. Sur les chantiers on n'avait laissé que les débris dont l'architecte avait cru
ne pas pouvoir tirer parti, des morceaux de corniche, des fûts et des chapiteaux, quelques-uns
d'un assez beau galbe. On avait rencontré aussi des blocs de pierre ou de marbre portant des
inscriptions, mais la plupart avaient déjà été retaillés et employés dans la construction. Quel
dommage qu'il ne se soit pas trouvé là quelqu'un pour relever et copier, à mesure qu'ils sor-
taient de cette terre qui les avait si longtemps conservés, tous ces textes précieux! Ou ne peut
se figurer tout ce qui périt ainsi chaque année de documents authentiques et de renseignements
que rien ne saurait remplacer. Il faudrait que la science européenne eût en Orient des espèces
d'inspecteurs, que la fatigue n'effrayerait pas; ils passeraient leur temps à parcourir les terres
classiques, pour profiter de toutes ces chances favorables qui ne servent maintenant qu'à nous
appauvrir encore en vouant à une prompte et presque certaine destruction les monuments re-
trouvés. Chaque tournée, je le garantis, serait fructueuse; on pourrait visiter tous les ans des
ruines comme celles d'Éphèse, de Magnésie, d'Aizani, de Mitylène, de Nicomôdie, d'Angora, et
chaque année y trouver quelque chose d'inédit, y recueillir quelque nouvelle épave de ce grand
naufrage du passé.
Ici, il n'y avait personne pour suivre avec soin les travaux, et saisir au passage tout ce qui
méritait d'être gardé. Voici pourtant une inscription qui a été détruite depuis plusieurs mois;
elle avait été copiée, et elle nous est communiquée par un jeune Grec, le fils de notre hôtesse.
Ce qui l'avait engagé à la transcrire, au moment où on venait de la découvrir, c'était, nous
disait-il, la beauté des lettres, qui semblaient gravées de la veille, tant elles étaient nettes et
vives. Sa copie, dont nous prenons un calque, parait avoir été faite avec beaucoup de soin, et
mérite d'autant plus de confiance que l'enfant, loin de savoir le latin, ne connaît même pas les
lettres romaines.
I.
L.CAESA RIAVC
FAVC.COSDE
A N N AT .~XI 111 P R | n
L[ueio] Cœsari Aug[usti]
l[ilio] aug[uri] co[n]s[uli] de[signato]
an[nis] nat[o] XIIII prinfeipi]
[juventutis].
A Lucius César, fils d'Auguste, consul désigné, âgé de quatorze ans, prince de la jeunesse.
D après ce que nous dit le jeune homme, les lettres devaient avoir de huit à dix centimètres
de hauteur. L'inscription était sans doute gravée sur le piédestal d'une statue élevée à Lucius Cé-
sar. Il parait y manquer très-peu de chose, un s à la fin de la seconde ligne, et un mot,juven-
tutis, qui formait la quatrième, suivi peut-être du nom de la ville par qui la statue avait été
érigée, ou plutôt du nom de la province dont Nicomédie était la ville principale, la métropole,
titre qu'elle prend souvent sur les monnaies.
Cette inscription se rapporte à un personnage bien connu par l'histoire à la fois et par les
inscriptions, Lucius César, le second fils d'Agrippa et de Julie, né en l'an de Rome 737. et mort
i
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le sultan Abd-ul-Medjid, séduit par la beauté du golfe et par le charme du climat, qui est plus
doux que celui de Constantinople. C'était un ancien lieu de pèlerinage, le monastère d'Haghios
Pandélélmôn, à un quart d'heure environ de la ville, où les Grecs reconstruisaient une église.
Nous interrogeâmes les ouvriers; c'était surtout, nous dirent-ils, en creusant pour établir les
fondations du palais que l'on avait retrouvé un grand nombre de fragments antiques. Quelques
statues avaient été emportées à Constantinople par l'entrepreneur des travaux, un ingénieur grec;
plus tard, à Constantinople, nous en vîmes entre ses mains deux ou trois, toutes d'un travail
médiocre et de l'époque romaine, autant qu'on pouvait en juger par le style des draperies; les
tètes manquaient. Sur les chantiers on n'avait laissé que les débris dont l'architecte avait cru
ne pas pouvoir tirer parti, des morceaux de corniche, des fûts et des chapiteaux, quelques-uns
d'un assez beau galbe. On avait rencontré aussi des blocs de pierre ou de marbre portant des
inscriptions, mais la plupart avaient déjà été retaillés et employés dans la construction. Quel
dommage qu'il ne se soit pas trouvé là quelqu'un pour relever et copier, à mesure qu'ils sor-
taient de cette terre qui les avait si longtemps conservés, tous ces textes précieux! Ou ne peut
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trouvés. Chaque tournée, je le garantis, serait fructueuse; on pourrait visiter tous les ans des
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Ici, il n'y avait personne pour suivre avec soin les travaux, et saisir au passage tout ce qui
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A Lucius César, fils d'Auguste, consul désigné, âgé de quatorze ans, prince de la jeunesse.
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de hauteur. L'inscription était sans doute gravée sur le piédestal d'une statue élevée à Lucius Cé-
sar. Il parait y manquer très-peu de chose, un s à la fin de la seconde ligne, et un mot,juven-
tutis, qui formait la quatrième, suivi peut-être du nom de la ville par qui la statue avait été
érigée, ou plutôt du nom de la province dont Nicomédie était la ville principale, la métropole,
titre qu'elle prend souvent sur les monnaies.
Cette inscription se rapporte à un personnage bien connu par l'histoire à la fois et par les
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