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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0011
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7

Ce qui ajoute quelque intérêt à l'inscription de Nicomédie, c'est qu'elle est surmontée d'un
bas-relief, haut de 0m, 64, qui représente le défunt. L'exécution en est assez gros-
sière, et la tête manque; mais il suffit pourtant à nous donner une idée du caractère
et du costume des protectores. C'était une garde à cheval, armée de lances ou de
piques, comme on peut le voir dans le croquis ci-joint.

Nous avons trouvé au même endroit une autre inscription funéraire, aussi de l'é-
poque impériale; la pierre était brisée à peu près vers le milieu, dans le sens de sa
hauteur, en deux morceaux, dont l'un manque, et plusieurs lettres ne se laissaient
lire que fort difficilement. L'inscription ne paraît d'ailleurs pas avoir rien contenu
d'important, ni qui sorte des formules accoutumées des inscriptions funéraires.

3.

(Hauteur de la stèle, 0"\80.

AYPHMOEiniAOr

EEKEYAEAEMAYTQ

EMHr~EoFKHNTlM-TP

KAIEAYTQHrA

METATOEoINA

ANOlïEIA

Hauteur des lettres, 0"',5.)

Aupr^io; ZtixXo;

EffxsuaGa èp.auTcô.....

Euwî; Te GïÎxyiv tyï p/.viTpl.

Kaï éauTÔ i,rjo.......

[AETX to êfliva....
avotçei o^tj.....

Le dernier mot qui se lise sur la pierre, àvot£si, conduit à croire que les dernières lignes
contenaient une de ces imprécations que le constructeur du tombeau prononçait contre le sa-
crilège qui oserait Y ouvrir, soit pour chercher les objets qui avaient pu être déposés avec le
mort, soit pour y établir un nouvel hôte à la place de l'ancien. On sait combien les anciens se
préoccupaient d'assurer à leurs restes les honneurs et la paix du tombeau, et combien, dans
leurs idées, le traitement que l'ombre du défunt devait rencontrer dans les enfers était intime-
ment lié au destin de sa dépouille mortelle, à des accidents dont nous nous inquiétons à peine,
tandis qu'ils avaient pour eux une importance capitale. Pour les malheurs qui atteignent un vi-
vant il y a des consolations et des réparations; ceux qui frappent un cadavre sont irréparables;
il convient donc de multiplier les précautions pour préserver de toute profanation la demeure
et les cendres du mort. C'est ce sentiment qui s'exprime, d'un bout à l'autre du monde gréco-
romain, dans ces épitaphes qui nous sont parvenues en si grand nombre, par des formules et
des précautions diverses, toutes inspirées d'une même pensée et tendant à une même fin. Tantôt
c'est seulement sur le sentiment religieux et sur la crainte des Dieux que compte le défunt
pour protéger son tombeau; il prononce en son propre nom, ou il charge les Dieux de pronon-
cer une terrible malédiction contre le sacrilège qui oserait troubler son suprême repos; d'autres
fois il essaye d'intéresser les générations qui lui succéderont sur la terre à veiller sur son
dernier sommeil : par une disposition qu'autorisaient sans doute les lois de toutes les cités
antiques, le mort fixe le montant d'une amende que devra le profanateur de son tombeau,
ici à la ville, là au trésor d'un temple voisin, ailleurs au particulier qui constatera et dénon-
cera le délit. Quelle avait été la formule adoptée, c'est ce que ne nous permet pas de déter-
miner le déplorable état de l'inscription.

Un des ouvriers qui travaillent à la taille des pierres pour le nouveau palais nous montre un
fragment qui a été trouvé, il y a quelque temps, à plusieurs mètres de profondeur, en creusant
les fondations. Les lettres sont belles et très-lisibles, mais malheureusement ce n'est qu'un faible
débris d'une inscription qui n'aurait pas manqué d'être intéressante; la forme des lettres comme
les quelques mots qui se lisent sur le marbre indiquent que l'inscription est antérieure à la con-
quête romaine, et conduisent à y voir un texte contemporain des rois de Bithynie. Ni dans le
 
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