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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0019
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HÉRACLÉE

Héraclée, que l'on appelait autrefois Héraclée tontique, pour la distinguer de plusieurs autres
villes grecques qui portaient le même nom, fut pendant tout le cours de l'antiquité une ville
importante. Colonie de Mégare, elle s'assujettit bientôt les populations d'origine thrace qui, sous
le nom de Mariandyniens, habitaient le territoire voisin, et elle fonda à son tour de nombreuses
colonies sur les côtes de la mer Noire (1). Sous la domination romaine, elle disputa parfois à
Nicomédie le titre de métropole de la Bithynie (2). Au moyen âge, ce fut une des places fortes
que les empereurs de Constantinople et de Nicée s'attachèrent le plus à tenir en état de défense,
et qui subirent le plus de sièges. Aujourd'hui, quoiqu'elle ait à peu près gardé son nom, Erekli
n'étant qu'une variante à peine altérée de la forme antique, ce n'est plus qu'une bourgade de
trois ou quatre cents maisons. Quoique la baie au fond de laquelle s'élèvent ses pittoresques
maisons de bois, au-dessus des vieux remparts croulants, soit le seul mouillage qui offre quelque
abri aux navires, de Sinopc au Bosphore, les bateaux à vapeur n'y touchent point habituelle-
ment. Quelques petits bâtiments de commerce suffisent à charger son mauvais charbon et les
quelques milliers de planches que tire annuellement des immenses forêts de l'Olympe bithynien
une industrie mal outillée et mal rétribuée.

L'ancienne enceinte subsiste encore dans tout son développement. Elle contient, employés
comme matériaux, beaucoup de fragments anciens ; mais je ne vois d'assises antiques qu'à la
porte qui est près du débarcadère et du bazar. L'enceinte a évidemment été refaite tout entière
au temps du Bas-Empire, et deux inscriptions, l'une déjà publiée dans le Corpus (n° 8748),
l'autre que je donne plus loin, prouvent que la dernière de ces restaurations date des Paléo-
logues, au quatorzième siècle. C'était, par sa situation même, une ville très-forte qu'Héraclée;
la côte qui la portait, tournée vers la mer, est isolée de toutes parts. A droite et à gauche, ce
sont deux ravins au fond desquels coulent de petites rivières. Derrière la tour qui forme, au
sud, du côté de la terre, le point culminant de l'enceinte, le sol se dérobe et s'abaisse brusque-
ment, en formant précipice, jusqu'à une petite plaine basse, qui sépare la côte d'Héraclée du
massif des montagnes de l'intérieur. Cette petite plaine était traversée autrefois par un aque-
duc supporté sur des piles d'un bel appareil, en gros blocs ajustés sans ciment. Ces restes sont,
à ce qu'il me semble, ce qui subsiste de plus ancien à Héraclée, parmi les constructions appa-
rentes au-dessus de la surface du sol.

De tout le terrain compris dans cette vaste enceinte, la partie voisine de la mer est la seule
qui soit maintenant habitée. La ville haute est aujourd'hui à peu près déserte, et c'est à travers
des plantations de mûriers et des champs cultivés qu'on arrive, en montant toujours, à l'an-
cienne citadelle, qui occupe le sommet de la pente, l'angle extrême du périmètre, et qui domine
tous les abords de la ville. On a de là une vue très-étendue sur la plaine et sur les différentes
vallées qui y débouchent.

(1) Strabon, XII, 3-6.

(2) Eckel, 1). IV., t. IV, § 5. De Metropolibus.

Mionnet, Médailles grecques, II, 44 • - Suppl. V, 58, 5g.
 
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