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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0047
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— 43 —

tion, de même que les inscriptions qui accompagnent un certain nombre d'entre eux, sont de
la décadence romaine : ce qui s'accorde bien avec ce que nous savons de l'histoire de Bithynium,
que MM. Kiepert et Texier s'accordent à placer à Bolu.

Bithynium paraît avoir été, avant la conquête romaine, une ville assez peu importante, car elle
n'est nommée dans aucun auteur antérieur à Strabon, qui ne la cite encore, au temps d'Auguste,
que pour la fécondité des pâturages qu'elle possède, dans un district qu'il appelle Salone (-/j rapl
lâlma. x/op<x), et la qualité du fromage qu'elle en tire (1). Quant au renseignement que nous donne
Pausanias (2), d'après lequel cette ville aurait été fondée par des Arcadiens de Mantinée, il est difficile
d'y attacher une grande importance : « Antinous, » dit-il, « était né à Bithynium, ville delà Bithy-
nie au-delà du Sangarius. Or les habitants de Bithynium, si l'on remonte à leur filiation, sont
des Arcadiens de Mantinée. C'est pour cela que l'empereur voulut qu'Antinous fût honoré aussi à
Mantinée, et que chaque année on célébrât une fête en son honneur, et des jeux tous les cinq ans. »
Hadrien, quand il s'agissait d'entourer d'hommages la mémoire de son favori, et les Mantinéens,
quand ils trouvaient une occasion de faire leur cour au tout-puissant maître du monde, ne devaient
pas être très-exigeants en fait de critique historique, ni demander trop de preuves à une tradi-
tion qu'il leur était plus commode d'accepter les yeux fermés. Quoi qu'il en soit de cette origine,
Bithynium, comme le montrent les monnaies, s'appela Claudiopolis à partir du règne de Claude, et
la ville reçut sans doute de cet empereur, avec son nom, des privilèges qui durent l'aider à s'agran-
dir, à se développer. Depuis lors, jusqu'au règne d'Hadrien, la ville porte le nom de Claudiopolis
sur les médailles, quoique Pline, qui écrivait sous Vespasien, l'appelle encore Bithynium. Au com-
mencement du siècle suivant, cette ville donna naissance à ce jeune homme auquel l'étrange pas-
sion d'Hadrien a procuré une immortalité si imprévue et si singulièrement gagnée, à cet Antinous
dont les images remplissent nos musées. Hadrien, en l'honneur d'Antinous, combla de bienfaits sa
ville natale, qui, reprenant son ancien nom, y ajouta presque toujours, sur ses médailles, celui d'A-
drien : AAPIANfliV BI0TNIEQN, portent de nombreuses pièces, depuis le règne d'Hadrien jusqu'à
celui deGallien (3).

Ce fut à partir de ce moment, et pendant le cours du second siècle, que Bithynium atteignit
sans doute la prospérité que nous attestent, à défaut d'édifices encore debout, les restes partout
épars de monuments variés et richement décorés. Au cinquième siècle, Théodose II la trouvait as-
sez importante pour en faire la capitale d'une nouvelle province formée aux dépens de la Bithy-
nie et de la Paphlagonie, sous le nom d'Honoriade.

Il n'y a pas à douter, je crois, que Bithynium ne soit la ville importante qu'a remplacée Bolu,
quoiqu'on n'y ait encore retrouvé, à ma connaissance, qu'une seule inscription qui contienne le
nom de Bithynium ou de Claudiopolis, inscription que nous sommes les premiers à publier(4).
La situation de Bolu s'accorde tout à fait avec la mention qu'en fait Strabon : « Dans l'inté-
rieur de la Bithynie se trouve Bithynium, située au-dessus de Tium,» c'est-à-dire, comme on
peut le voir par bien d'autres passages, sur le même méridien, eu s'élevant à partir du rivage.
Or l'emplacement de Tium n'est point douteux, à l'embouchure du Bilkeus, et Bolu est préci-
sément sur cette même rivière, à peu près au S.-S.-E. de Tium. La province dont Claudiopolis
devint la capitale sous Théodose, était formée d'un démembrement de la Bithynie et de la Pa-
phlagonie , et elle avait pour limite occidentale le Sangarius ; or la ville qu'a remplacée Bolu,
par son éloignement de ce fleuve, et par sa situation tout près de la limite qui séparait autre-
fois la Paphlagonie de la Bithynie, se prêtait parfaitement à servir de centre à cette nouvelle

(I ; Strabon, XII, /j, 7.

(2) Pausanias, VIII, 9.

(3) Eckhel, D. Y., tome II, p. 4c>8.
'4) Voir plus bas, n° a(>.
 
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