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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0063
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— 59 —

tagncs boisées s'abaissent et s'écartent; mais la forêt, çà et là coupée de clairières et de défri-
chements, continue dans la plaine.

Quoique Modrenae ne soit pas mentionnée dans les auteurs avant le Bas-Empire (1), nous y
trouvons quelques fragments antérieurs à cette époque, et entre autres les deux inscriptions
suivantes :

42.

Sur un cippe quadrangulaire. Lettres de 0,03.
AAKIBIAAHNKAON
KATEXE1TOAECH
KAAHCTE^XPHC

TATONHAlAfiNE
A K A I A E K ETH

ÀXxiëiâSviv x[o]Xèv
x.aTeyei to&e a-?i[j/.aj
xaVîiç te jrpïiojjrô-
Taxov tcou'ocûv é[irt-

Ce tombeau renferme le bel Alcibiade, le meilleur des enfants d'une mère belle aussi, mort à dix-sept ans.

Je prends ici xaloç, 7M\rn pour des adjectifs qualificatifs, et non pour des noms propres; ce
qui m'y décide surtout, c'est le t£ qui suit x,%).%, et qui trahit l'intention d'un rapprochement
dont l'idée a peut-être été suggérée à une douleur pédantesque par ce nom d'Alcibiadc que
portait l'enfant regretté. Si Kalé avait été le nom de la mère, malgré l'abus que font les
inscriptions, à l'époque romaine, de la particule té, rien n'en expliquerait ici la présence et
n'en justifierait l'emploi.

43.

Sur un cippe circulaire eu marbre de couleur. Lettres de 0,03.

ATTcfxDYSnATP AneîpOY Àtcçoù; ica-rp[t] Àtcçou[u]

Z . SANTICT ,^M. . .A £[vj]<ravTt é't[ï)] u,' [xtxl] à-

8ik\fût\ A}.eÇavS[pc<>] £»'-
cavri Êt[_ï)J x.a aa[î. . .
.....[xvflu.ïiç yapiv.

.A

AEA..AAE2ANA..ZI
ZAN-1CT.KA.KAJJ.AHTI

SIl'H.MNHMHIXAPIN

L. 1. À-cpoDç est une forme nouvelle d'un nom que l'on a déjà rencontré dans les inscriptions
d'Asie Mineure sous la forme Âicçioç (C. I. Gr., nos 2733, 2. 2836, 5. 329o, 2). L. 4 et o. Faudrait-
il lire ysj). [XTjTpt Scmipa? Les lettres étaient très-effacées et très-difficiles à distinguer.

Il y aurait, à ce qu'il parait, des inscriptions à lire dans les environs. Il s'en trouve, m'as-

(1) Il est question dans Strabon (XII ,3,7), d'une ville de Modea qui se trouverait près des sources du Gallus, affluent
du Sangarius , auquel il se joindrait à trois cents stades de Nicomédie. Strabon ne nous dit pas si le Gallus se jette sur la
rive droite ou sur la rive gauche du fleuve, et il a l'air de faire entendre que le Gallus se réunit au Sangarius non loin du
point où le Sangarius passe le plus près de Nicomédie. Ce dernier trait conviendrait très-bien à la rivière de Muderlu,et
la similitude des noms conduirait aisément à identifier la Modra de Strabon, tx Mo'Spa, avec la Modrenae, ai Mofyvivai, de
Constantin Porphyrogénète. Mais, en y regardant de plus près, on reconnaît que cette identification ne peut s'admettre,
à moins qu'on ne suppose dans Strabon une de ces erreurs qui n'y sout pas rares, malgré toute son érudition et sa
conscience, erreurs que suffit d'ailleurs à expliquer le manque de cartes. Strabon place en effet Modra dans la Phrygie
Hellesponlienne ou Épictète, qui ne s'est jamais étendue sur la rive droite du Sangarius et n'a jamais compris le pays
où se trouve Muderlu, caché dans les replis de l'Olympe bithynien. C'est conduits par ce renseignement que MM. Kiepert
et Ch. Millier ont cherché le Gallus, l'un dans la rivière d'Aïnek-Gheul, l'autre dans celle de Lefkeh; quanta Modra,
l'un ne la fait pas figurer sur la carte, l'autre l'y place au pied de l'Olympe mysien,sans autre indication que le passage
de Strabon. 11 faudrait donc admettre qu'il y aurait eu à la fois en Phrygie Modra, et Modrenae en Bithynie; le radical
évidemment identique qui se retrouve dans ces deux, mots aurait sans doute eu un sens dans l'ancienne langue de ces
provinces, et aurait ainsi servi à y former plusieurs noms de lieu. Ce qui demeure obscur pour moi, c'est que la distance
entre Nicomédie et le Sangarius soit indiquée par un point qui est très-loin d'être le plus voisin de Nicomédie que l'on
puisse prendre sur le cours du fleuve. Les trois cents stades qui sépareraient Nicomédie de l'embouchure du Gallus
peuvent se rapporter à peu près à l'embouchure de la rivière d'Aïneh-Qheul ou de celle de Lefkeh si on mesure à vol
d'oiseau sur la carte; mais sur le terrain, dans celte contrée montagneuse , il y a bien plus de cinquante-cinq mille mètres.
 
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