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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0155
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'page 133,

LES SOURCES DU SANGARIOS.

GORDION ET GHIAOUR KALÉ-SI

Trois heures de marche séparent le pied de la dernière colline boisée et le village de Tchifteler, qui
est situé au milieu de la plaine, à cinq heures environ à l'ouest de Siwri-hissar. Ce bourg, assez con-
sidérable pour le pays, vit surtout de l'élève des bestiaux ; il doit sa prospérité à la présence d'un
grand haras impérial, auquel appartiennent d'immenses terres et plusieurs fermes. Attachés, d'une
manière ou d'une autre, à l'exploitation de ce domaine, les paysans se sont enrichis ; il y en a plu-
sieurs qui possèdent maintenant jusqu'à deux ou trois mille moutons. Tout autour du village règne
une étroite zone de terre cultivée.

La carte de Kiepert (1858) n'est point tout à fait satisfaisante pour le terrain qui s'étend entre le
tombeau de Midas et Siwri-hissar. Ainsi elle ne porte pas le nom de Tchifteler, et la configuration du
sol y est inexactement indiquée. De Iasili-kaïa à Siwri-hissar, nous n'avons nulle part rencontré
cette rivière, affluent du Sangarios, qui viendrait du sud, et que notre route, d'après la carte, aurait
dû couper non loin de l'endroit où nous trouvons Tchifteler. M. Kiepert la fait d'ailleurs couler entre
des collines nettement dessinées , tandis que tout cet espace depuis la colline qui borde à l'est la
petite plaine de Roulapa, n'est qu'un plateau très-uni où il n'y a d'autre eau que celle des puits.

Près de Tchifteler au contraire, à une demi-heure au sud-sud-est du village, se trouvent les sources
que M. Kiepert indique sous le nom de Sarilur-sou « les eaux jaunes, » et que l'on appelle aussi dans le
pays la source du Sakharia, Sakharia-souïnoun-bachi (1). Ce n'était évidemment pas ici que l'antiquité
plaçait la source du Sangarios. <c Ce fleuve, dit Tite-Live, vient du mont Adoreus, et coule à travers la
Phrygie (2). » Nous ne savons où est le mont Adoreus ; mais, comme il n'y a point autour de Tchifteler
la moindre montagne, il faut croire que les géographes anciens regardaient comme la source du fleuve
soit quelque ruisseau qui sortirait de YErair-dagh, dans le voisinage d'Amorium, soit peut-être lasource
de la branche orientale du fleuve, de YEnguru-sou. Ce qui est certain, c'est que maintenant, dans cette
contrée, on distingue très-nettement Y Enguru-sou, ou rivière d'Angora, du Sakharia-tchaï ou fleuve
Sakharia, et que l'on regarde les sources de Tchifteler comme la tète de ce grand cours d'eau. La
vue des lieux nous explique cette manière de parler et cette opinion populaire. En effet, dans un espace
de 2,000 mètres environ, jaillissent, l'une à la suite de l'autre, des sources assez nombreuses et assez
abondantes pour former tout d'abord une rivière qui pourrait porter bateau. C'est quelque chose comme

(1) Elles ont été indiquées, sur le rapport d'un paysan, par M. Mordtmann, dans sa dissertation intitulée Gordium,
Pess/nus, Swri-hissar. D'après le témoignage qu'il a recueilli, il place Tchifteler à moitié chemin environ entre Bar'
daktchili et Alekiam, à quatre heures environ de chacun de ces deux villages.

(2) Liv. XXXVIII, 18.
 
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