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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0178
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— 174 —

J

JCSl

de tout ce butin, de tant de richesses si aisément et si rapidement conquises. D'ailleurs les rois de
l'Asie, qu'avaient frappés d'une sorte d'épouvante l'invasion et les premières victoires des Galates, leurs
mouvements rapides et leur fougue impétueuse, avaient peu à peu repris courage; Antioclios I Soter
donna le signal d'une résistance effective et d'un retour offensif contre les envahisseurs (1). C'est en
276 qu'il parait avoir remporté sur les Galates un succès de quelque importance; la bataille aurait été
livrée en Cataonie. Ce succès ne mit pas immédiatement fin aux ravages des Galates ; mais il empêcha
ces bandes de se répandre, comme elles songeaient peut-être à le faire, dans les plaines de la
Syrie, et il montra que la résistance n'était pas impossible. Antiochos garnit de places fortes tous
les défdés du Taurus. En même temps la royauté bithynienne était sortie de cette guerre de succes-
sion à la faveur de laquelle les Galates s'étaient trouvés mêlés aux affaires de la Péninsule (2). Il
semblait que l'Asie Mineure allait voir luire des jours meilleurs ; et pourtant un demi-siècle encore
devait s'écouler avant qu'une sérieuse et efficace résistance vint enfin arrêter l'élan des Gaulois et
rendre plus difficiles leurs aventureuses expéditions.

Les Galates, après leurs premières courses poussées dans toutes les directions, avaient gagné tout
d'abord le milieu de l'Asie Mineure, le pays situé entre l'Halys et le Sangarios; c'était comme un
poste central d'où ils pouvaient se précipiter sur l'une ou l'autre des riches provinces de la côte (3).
Aussitôt après leur passage en Asie, on les voit divisés en trois groupes qui, assurent les historiens,
s'étaient partagé l'Asie Mineure pour la ravager sans se gêner mutuellement. Les Trocmes avaient
pris pour eux les côtes de l'Hellcspont, les Tolistoboïens l'Éolie et l'Ionie, les Tectosages les provinces
méditerranéennes. C'était comme un terrain de chasse que possédait chacune de ces tribus, comme
un fertile domaine dont elle percevait les revenus : beaucoup de villes, pour éviter d'être pillées ou
sans cesse inquiétées, avaient consenti à payer tribut (4). Peu à peu les Gaulois, se trouvant en face
d'une résistance qu'encourageaient et que dirigeaient, d'une part le roi de Syrie, de l'autre le roi de
Pergame, sentant d'ailleurs le besoin de respirer après tant de combats et d'aventures, se décidèrent
enfin à s'attacher au sol et à prendre racine. Alors se retrouva cette même division en trois peuples,
Tp'ta IOvïi, comme disent Strabon et les inscriptions (S). Les Tolistoboïens s'établirent sur le haut
Sangarios et surtout à l'ouest de ce fleuve, dans cette espèce de presqu'île que dessine et qu'enveloppe
le cours sinueux du fleuve; Pessinunte fut leur capitale. Les Tectosages se fixèrent entre le Sangarios
et l'Halys, et ils eurent pour métropole Ancyre. Les Trocmes franchirent l'Halys, et en occupèrent la
rive droite clans son cours moyen; leur ville principale, Tavia, était située dans le voisinage de la
ville moderne de lusgat (6). Tout ce pays qu'ils avaient occupé, et qui resta en leur possession depuis
le milieu du troisième siècle avant notre ère, on prit bientôt l'habitude de l'appeler galatie ou

ïent été conclu

, trouvai»

(1) Lucian, Zeuxis. 8 ff. àppian., Sjriaca, p. i3o.

(2) Les détails nous manquent sur tous ces événements ; l'histoire de la Péninsule, à cette époque, est fort embrouil-
lée, et c'est avec peine que l'on arrive à saisir les grandes lignes et les résultats généraux. On peut consulter, pour
la suite des faits et la critique des textes, le savant ouvrage de M. Léopold Rontzen, Die JVanderungen der Kelten, 8°,
Leipzig, i86ï, p. 220-129.

(3) Sedem ipsi sibi circa Halym flumen ceperunt, tantusque terror eorum nominis erat, multitudine etiam magna so-
bole aucta, ut Syriœ quoque ad postremum reges stipendium dare non abnuerint. Liv., XXXVIII, 16. Cf. Memnon, 17.

(4) Postremo, quum très essent gentes, Tolistoboii, Trocmi, Tectosagi, in très partes, qua cuique populorum suorum
vectigalis Asia esset, tliviserunt. Trocmis Hellesponti ora data, Tolistoboii /Eolida atque loniam, Tectosagi mediterranea
Asiœ sortiti sunt, et stipendium totacis Taurum Asia exigebant. Liv., XXXVIII, 16.

(o) L. XII, ch. 5, § 6. C. I. Gr., 40, 39.

(6) Strabon, XII, 5. EyjjyGi Se oî ij.sv TpoV.[/.oi xà ttoo; tw riûv-rto -/.al tvj FLcurraSoiua... TeXToaayeç Se ta -irpoç tïj pieyaV/] 4>puyia, tï,

xarà tt.m IletïûLvoDvTa y.y.l Opxaopmouç. Toutcov S'r.v tppoypiov Ayy.upa......TcOac-roëoyiot oè 6'jxopoi BiOuvoî'ç e!ct y.v). -7, 'Etîix.t7]'tcû xaXoup.6V7]

*puyîa. Les renseignements que fournitPline sur la Galatie (//. N. v. l^i) sont assez confus; il indique, à côté des trois
peuples principaux, d'autres tribus, que nous ne connaissons que par lui. Il faut remarquer pourtant cette phrase si
précise : « Oppida, Tectosagum, Ancyra; Trocmorum, Tavium; Tolistobogorum, Pessinus. »

*H
 
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