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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0179
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— 173 _

gallo-grèce (1); ce dernier nom témoigne du mélange qui s'opéra promptement entre les conqué-
rants et l'ancienne population tout hellénisée, qu'ils trouvèrent dans cette région; il indique
avec quelle rapidité les vainqueurs apprirent la langue des vaincus, subirent l'influence de leur culte,
de leurs mœurs, de leurs arts, de leur civilisation supérieure.

Cette nouvelle dénomination géographique se superposa donc, comme dit Pline, aux anciennes divi-
sions de la péninsule (2) ; la Galatie se composa de cantons détachés duroyaume de Pont, d'autres cantons
enlevés au royaume de Bithynie, et de toute la Phrygie orientale. Il y avait d'ailleurs plusieurs siècles
que ce nom de Phrygie n'était plus qu'une appellation traditionnelle, et qu'il avait cessé de corres-
pondre à une langue, à une nationalité distincte. Avant d'être occupée par les Galates, c'était des
Séleucides que dépendait, plus ou moins directement, toute cette région centrale de l'Asie Mineure.
Autant qu'on peut l'entrevoir d'après des témoignages tronqués et des fragments mutilés, des traités
avaient été conclus par les Galates avec les rois de Syrie, de Pergame et de Bithynie (3). Tous ces
princes se trouvaient trop heureux d'acheter, au prix de quelques concessions territoriales, un peu
de tranquillité et une sécurité passagère 5 ils n'abandonnaient que ce qu'ils avaient déjà perdu, que des
provinces qu'ils ne se sentaient point capables de reconquérir par la force des armes.

Cependant les Galates, pour avoir un territoire et des villes qui leur appartenaient^ ne re-
nonçaient pas à la vie d'aventures et de combats qu'ils avaient si longtemps menée, à ce jeu de la
guerre qu'ils aimaient si fort et qui les enrichissait toujours. On les voit prendre part, comme
mercenaires, à la guerre que soutient Ptolémée II Philadelphe contre son frère Magas, à celle
qu'Antiochos I Soter fait à l'Egypte, en 262; ce sont ces vaillants et avides condottieri qui, vers 250,
mettent Zeilas sur le trône de Bithynie que lui disputait son frère Tiboitès. Bientôt après, ils se
mêlaient à la lutte acharnée qui s'engagea entre Antiochos Hicrax et Seleukos Kallinikos; c'était
grâce à eux qu'Antiochos gagnait, en 241, la sanglante victoire d'Ancyre. Ils avaient tout à ga-
gner à l'affaiblissement des Séleucides, et cette guerre, qui déchira, pendant plusieurs années,
toute l'Asie antérieure, leur permit sans doute de reculer leurs frontières et de s'établir plus
solidement dans le territoire qu'ils avaient commencé à s'approprier. En même temps, enorgueillis
par le rôle prépondérant qu'ils avaient joué dans la lutte engagée entre les deux princes Séleucides,
ils poussaient chaque jour plus loin leurs ravages. Sous la menace de ces perpétuelles et rapides in-
cursions, aucune cité de l'Asie antérieure n'était sûre du lendemain; on abandonnait les campagnes;
on craignait les routes fréquentées; le commerce se ralentissait et partout la prospérité diminuait.
Ce n'était plus des rois de Syrie que l'on pouvait attendre quelque secours; leurs dissensions de fa-
mille leur avaient fait perdre leurs provinces orientales et leur avaient coûté leurs meilleures
troupes; ils s'épuisaient d'ailleurs dans une lutte fréquemment renouvelée contre l'Egypte, qui
convoitait toujours la Syrie méridionale. Ce rôle de champion de la civilisation et de l'hellénisme,
qui échappait ainsi aux Séleucides, fut réclamé et brillamment soutenu par les rois de Pergame.

Fondée par Philétaire vers 280 avant notre ère, la principauté de Pergame, limitée d'abord
à la possession de cette ville et de son territoire immédiat, s'était agrandie sous son neveu et succes-
seur Eumène I, et, à la mort de celui-ci, s'étendait du golfe d'Eleea au golfe d'Adramyttium.
Le troisième prince de cette dynastie, Attale I, poussa plus loin encore la fortune de sa maison.
Ce qui favorisait ces progrès, c'était l'entente cordiale qui ne cessa de régner, pendant plus
d'un siècle, entre tous les membres de cette famille. Pendant que des guerres domestiques déchi-

(1) Strabon, XII, 5. Triv vCfv raXcmav xai raXXoypatxiav Tieyoj/ivïiv.

(2) //. N. Lyi ,v. « Simul dicendum videtur et de Galatia, quae, superposita, agros majori ex parte Phrygise tenet. » Memnon
ifr. 17) parle à peu près de la même manière : IIo'X'Xyiv è'rce'XâovTe;yéçav auôiç âveywpvicrav y.cù tyjç aîpeôeîcvi; aùrcu; <ràeTÉ[/.vovTo ttjv
vùv ToCkoniaM KaXo'jij.évov.

(3) RaxÉcyov oè tïiv yoipav tc.'jt/iv oi FaXaTca it'Xavr.ÔsvTE; tcoXùv ypo'vov, "/.ai xaTccâpap'.dvTs; tï|V Ù7to toi; Atto&ijcoîç paciXeùat yucav,
y.cù toT; BiOuvoîç, é'coç i7ap'sx.ovTwv é'^aëov ttjv vùv FaXaTiav y.al TaX\oyçaiy.ica Xeyoj/ivviv. Strabon, XII, 5.
 
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