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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0180
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— 176 —

raient et affaiblissaient rapidement l'immense monarchie des Séleucides, à Pergame, le prince trou-
vait parmi ses frères et neveux ses plus dévoués lieutenants.

Attale I avait succédé en 241 à son oncle Eumènc. Il semble, dès le début de son règne, avoir
commencé à lutter contre les Galates, et avoir couronné ses premiers succès par une brillante victoire
qui daterait probablement de 229 (1). Cette victoire, en môme temps qu'elle donnait au souverain de
Pergame nue importance et mie réputation que n'avaient point eues ses prédécesseurs, rejetait
les Galates dans l'intérieur de la Péninsule (2) -, c'est alors qu'Attale prenait le titre de roi, que
n'auraient pas porté, à ce qu'il parait, Philétairc ni Eumène.

Attale conserva sur les Gaulois l'ascendant que lui avait conquis une glorieuse journée; il les
employa comme mercenaires, et se servit du peuple qu'il avait vaincu pour étendre sa domina-
tion ou tout au moins sa suprématie jusqu'au ïaurus (3). Les Galates se trouvaient ainsi coupés
de toute communication avec les bandes gauloises restées en Thrace, qui jusqu'alors envoyaient sans
cesse des recrues à leurs frères d'Asie Mineure. C'était là pour eux un grand désavantage, une cause
d'affaiblissement, un échec, que ne compensaient point suffisamment des succès remportés dans la
Bithynie, oii ils tuèrent le roi de ce pays Zélas II (4), ni une brillante incursion dans le Pont, qui fut
ravagé jusqu'au pied des murs d'Amisos (5). Ces deux expéditions, qui n'ont pas de date certaine,
appartiennent, comme les victoires d'Attale, à la seconde moitié du troisième siècle. La royauté
bithynienne, qui la première avait commis la faute d'introduire les Gaulois dans la Péninsule,
contribua aussi, sous un prince énergique et habile, à fermer la voie par où avaient pénétré les émi-
grants, à rejeter les Galates dans l'intérieur et à les y cerner; une redoutable bande de Tectosages
qu Attale, en reconnaissance des services qu'elle loi avait rendus, avait consenti à laisser s'établir sur
les bords de l'Hellespont, fut, vers 218, battue par les habitants de la puissante Alexandria Troas, puis
anéantie par Prusias 1, vers 218 avant notre ère (6).

Les rois de Syrie ne pouvaient manquer de faire les derniers efforts pour arrêter la fortune d'une
famille qui, après de si humbles débuts, remplaçait peu à peu les orgueilleux Séleucides dans cette
riche Asie Mineure, que s'étaient si obstinément disputée, en de sanglants combats, les capitaines, les
successeurs d'Alexandre. Pour cette guerre contre les rois de Pergame, les rois de Syrie étaient sûrs
de trouver toujours autant d'auxiliaires qu'il leur en faudrait chez les Galates; comme nation, ceux-ci
avaient à venger les humiliations, les défaites que leur avait infligées Attale; c'était de plus, pour
ces aventureux soldats, quelque chose de séduisant qu'une expédition clans les districts les mieux
gouvernés et les plus prospères de la péninsule. Forcé de reculer devant l'habile général d'Antiocbos
le Grand, Aclneos, Attale vit son royaume réduit aux limites dans lesquelles il était renfermé sous
son prédécesseur (7). Pour lutter contre cette coalition des ambitions syriennes, des rancunes et de
l'avidité gauloise, les princes de Pergame durent chercher hors de la péninsule quelque allié puis-
sant qui les appuyât de son autorité morale et au besoin de ses armées; c'était au moment où Rome,

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(1) Attalus rex sœpe eos fudit fugavitque. Liv., XXVIII, 17. Cf. Polyb., XVIII, il\.

Ou a signalé depuis longtemps, dans divers musées de l'Europe, des ligures qui paraissent avoir appartenu aux
groupes qu'Attale consaera dans l'Acropole de Pergame et dans l'Acropole d'Athènes, en souvenir d'une victoire dont
ils rappelaient divers épisodes (Pausan., 1, 25, 2; Ott. Mùller, Archàolog. derKunst, 3e éd. § 1:17*). MM. Em. Brunn
et Wolfgang Helbig ont recherché, dans toutes les collections de l'Europe, les statues et fragments qui ont pu faire
partie de cet ensemble; on annonce la prochaine publication de leur travail, qui sera d'un grand intérêt pour l'histoire
de l'art [Bulletin de l'Institut de correspondance archéologique, 186S, p. 11G).

(2) MéyiGTov oi sctiv oî tôjv É'pywv. FaXaTaç yàp ic Tr,v y-?,v, yjv I'ti xai vùv éyouat, âvaipuyeïv yjvayxacev <z~o 8a\a<7<rflç. Pausan., 1,8, I.

(3) Polyb., V, 16.

(4) Athen., Il, p. 58. Trog., Prol., 5.7.

(5) Memi'.on, il\.

(6) Polyb., Y, 21.

(7) Polyb., IV, 12.
 
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