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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0226
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— 222 —

près les itinéraires (1), place Minizus, et quoiqu'on n'y ait encore trouvé, si nous ne nous
trompons, aucune inscription, Kiepert paraît avoir raison. Épars dans les murailles des maisons
bâties en briques crues, on voit un assez grand nombre de blocs qui doivent remonter à
l'antiquité. D'après Tournefort, on voyait, de son temps, à Aïach , de vieux marbres. Enfin
cette gorge, le seul endroit, sur le revers occidental du Gheuk-dagh, par où puisse passer la
route d'Ancyre, avait dû de bonne heure être occupée et défendue. Dans tout ce pays, d'ail-
leurs, l'eau est si rare, il y a si peu d'endroits où l'homme puisse se ménager un séjour sup-
portable, que les villes, depuis bien des siècles, n'ont guère dû se déplacer. L'ancienne ville
paraît avoir occupé surtout le quartier que l'on appelle maintenant Kara-kdia (la roche noire);
là se trouve une source abondante, d'une température presque tiède, qui ne révèle au goût
aucun dépôt salin, mais qui passe dans le pays pour avoir des vertus bienfaisantes. Elle coule
dans une piscine assez vaste, qui est précédée de deux salles voûtées, où on se déshabille.
Tout cela est en pierre et en brique, d'une bonne construction, et doit remonter aux premiers sultans.
Les cimetières ne nous offrent aucune inscription, ni môme une seule stèle qui ait jamais dû
en porter. On nous désigne comme un ancien village (Eski-keuï), où il y aurait des vestiges
antiques, Kechanoz, qui se trouve à sept heures d'Aïach, dans le même caza ou canton. Un
autre village de ce district, où l'on ne trouve plus maintenant que des musulmans, a un
nom d'une apparence toute grecque , Kirindos , qui doit remonter à l'antiquité ; il y aurait
lieu à pousser aussi une reconnaissance de ce côté.

Le nom à'Istanos, que trois heures de route séparent d'Aiach, semble aussi d'origine grec-
que ; mais, à un certain moment que ne fixent pas les traditions du pays, les anciens ha-
bitants y ont été remplacés par des Arméniens. Ce qui ferait croire que cette colonie armé-
nienne ne s'est point établie ici depuis bien longtemps, c'est qu'elle n'a point perdu l'usage
de sa langue. Tandis que les Arméniens d'Angora, comme ceux de Sivri-Hissar, ne savent
que le turc, ceux d'Istanos se servent entre eux de l'arménien. Nous n'entendîmes pas parler
à Istanos des restes de murailles pélasgiques que mentionne Ainsworth, clans le voisinage de ce
village, restes où l'on s'est trop pressé de reconnaître les débris de forteresses galates. C'est à
tort, selon nous, que l'on a vu là des traces de tout un système de défenses qui aurait couvert
la Galatie du côté du nord (2).

La forteresse de Ghiaour-Kalé, dont l'âge et le caractère sont déterminés, dans une certaine
mesure, par les grandes figures de style assyrien, taillées dans le roc qui supporte la lourde
muraille cyclopéenne, prouve que l'appareil polygonal a été employé par les premiers maîtres
du pays, Phrygiens, Mèdes ou Lydiens (3). C'est ce que démontrent aussi, de la manière la plus
irrécusable, les ruines voisines du village de Boghaz-keuï, celles où on s'accorde à reconnaître les
débris de cette cité cappadocienne détruite par Crésus : les murailles de cette vieille ville cappado-
cienne et des forts détachés qui la défendent sont en appareil polygonal (4). Quelle raison au con-
traire avons-nous d'attribuer aux Galates des constructions comme celles qu Ainsworth décrit pour
les avoir vues auprès de Beyar, clans la vallée del'Halys, non loin de Tchangri (S), sur les bords

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(1) Itin. Anton., i/p. Jli/i. Hierosolym., B^S.

(2) Ritter, Klein A si en, p. 53i-53a.

(3) Exploration archéologique de la Galatie, p. i56-i63, et planches IX et X.

(4) VoirTexier, Asie Mineure {Univers pittoresque), p. 6io, et notre Exploration archéologique, pi. XXXIV. La par-
tie de muraille qui couronne le rocher, dans cette vue photographique, présente des assises à peu près horizontales ;
mais les hlocs sont de grosseur très-différente, et les joints sont loin d'être tous verticaux. Le caractère cyclopéen de
l'appareil est bien plus accusé, comme nous l'indiquent nos notes, sur d'autres points, soit de la grande enceinte, soit
des forts détachés au dedans et au dehors de la ville.

(5) Ainsworth, Travels in Asia Minor, t. I, p. io5.

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