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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0277
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LE DISTRICT DE HAÏMANEH

Pendant que M. Guillaume achevait d'étudier le temple et d'en mesurer toutes les parties, je
quittai mes deux compagnons, et je partis seul avec notre caivass, Mehemed-Aga, et un Armé-
nien d'Istanos, qui devait me servir de guide, pour faire une reconnaissance vers le sud-ouest
et le sud d'Angora : je tenais à voir si, dans la partie septentrionale du steppe qui s'étend dans la
direction de Ronieh et qui se rattache à l'aride plateau de la Lycaonie, je trouverais quelque
nouvelle trace des Galates Tectosages, si je rencontrerais quelques monuments me permettant de
déterminer jusqu'où s'étaient étendus leurs établissements vers le midi.

On donne le nom de Haïmaneh à la partie méridionale de la province d'Ancyre, mais ce nom ne
correspond à aucune division administrative. La Haïmaneh est limitée, vers le nord, par l'Elma-Dagh
et les hauteurs qui entourent Ancyre, à l'ouest par le Sangarius, à l'est par l'Halys ; mais personne
n'a pu me due jusqu'où s'étend, vers le sud, cette dénomination. La route directe, entre Angora
et Ronieh, est très-rarement suivie, à cause des Rurdes qui habitent la Haïmaneh, et toute cette
région, où il n'y a d'ailleurs pas, ce semble, beaucoup de découvertes à faire, est une des moins
connues de l'Asie Mineure.

Je n'ai pu découvrir l'origine de ce nom de Haïmaneh ; il se trouve déjà dans le Djihan-Numa,
écrit au dix-septième siècle de notre ère (1) ; mais c'est en vain que je l'ai cherché dans Edrisi,
qui a parcouru l'Asie Mineure au douzième siècle , et qui donne plusieurs itinéraires passant
par Ancyre (2). Je n'en ai pas non plus rencontré trace chez les historiens byzantins. M. Barth
prétend y reconnaître le vieux nom qui se trouve, sous la forme grecque Xaixavr,v7], dans Strabon,
et il ajoute que cette forme grecque répond à l'arabe Hammada (3). Celte dernière assertion
est dépourvue de toute valeur scientifique ; on ne voit pas comment le d et le n auraient pu
s'échanger-, il n'y a point d'exemples régulièrement observés d'une pareille permutation. Quant
au rapport, qui serait plus facile à admettre, entre Chanimanene et Haïmaneh, ce qui le rend
douteux, c'est que le nom de Chammanene, d'après Strabon, s'appliquait à une des préfectures
de la Cappadoce, à une province située sur la rive droite de l'Halys (4). Il n'est pourtant pas impos-



1

(1) Le Djihan-Numa, une description générale du monde alors connu, parut en 1648 de notre ère. L'auteur en est
Kiatib-Tchéléby, autrement dit Hadji-Khalfa. Une traduction de ce livre, encore aujourd'hui populaire chez les Orien-
taux, a été publiée par M. Vivien de Saint-Martin, à la suite du tome III de son Histoire des découvertes géographiques
des nations européennes ; elle est due à la science de M. Armain et accompagnée d'une notice par M. Reinaud. Page 705,
le géographe turc nous apprend qu'on élève dans la Haïmaneh des chevaux et des chameaux. L'aspect et l'état de cette
province devaienl être alors à peu près les mêmes qu'aujourd'hui.

(2) Traduction Amédée Jaubert, t. II, p. 31 1. Cette traduction forme les tomes V et VI du Recueil de voyages et de
mémoires publié par la Société de géographie.

(3) Reise von Trapezunt nach Scutari, p. 81.
(4)-XII, 1, 4. 2, 10.

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