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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0286
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f

ti& I

LE TERRITOIRE DES TECTOSAGES

A L'EST D'ANCYRE.

10

Outre mon excursion dans la Haïmaneh j'ai entrepris, pendant que M. Guillaume achevait d'étudier
le temple dans tous ses détails, d'autres courses dans les environs d'Ancyre ; mais elles ne m'ont pas
donné grand résultat. Le 15 octobre, j'employai toute ma journée, sous la conduite d'un guide qui
prétendait me conduire dans un endroit où je trouverais des inscriptions, à parcourir, au nord de la
ville, le haut pays qui sépare la plaine d'Angora de celle de Tchibouk-Abad. Tout ce terrain n'est
qu'un dédale de ravins où coulent pendant l'hiver des torrents, maintenant desséchés ; ces cours
d'eau entretiennent dans le fond de ces gorges un peu de verdure, des fourrés de ronces et de
petits chênes. Un site connu des gens du pays sous le nom de Monastir est évidemment l'emplace-
ment d'un village antique. Les murs des maisons y sont construits en gros blocs, débris d'une
construction soignée en grand appareil ; quelques-uns de ces blocs portent même des traces de
moulures. Parmi les décombres gît un lourd piédestal de l'époque romaine, sans inscription. Au-
delà du village de Kara-evren, nous trouvons un emplacement analogue avec un grand couvercle
de sarcophage qui ne porte pas une lettre. Je suis un peu dédommagé de cette déconvenue par la
belle vue que j'ai, des hauteurs que je gravis pour me rapprocher d'Ancyre, sur la plaine de
Tchibouk-Abad. C'est un bassin tout uni, de toutes parts entouré de montagnes. C'est comme un
vaste cirque, qui semble une arène préparée pour le choc de deux grandes armées. Ce fut là en
effet, et non sous les murs même d'Ancyre, qu'eut lieu, en 1402, la célèbre bataille entre Bayezid-
Ilderim et Timour-Lenk.

La plaine est bornée au nord par le Semir-Usu et YAidos-Dagh: montagnes dont les flancs me
paraissent, malgré la distance, tout noirs de forêts. Au contraire Yldris, qui la limite à l'est, forme
une longue muraille aride et nue, dans le genre de YElma-Dagh qui forme au sud l'horizon
d'Ancyre.

La plaine de Tchibouk-Abad paraît bien cultivée, et les villages y sont nombreux. On apporte de
ces campagnes beaucoup de blé à Angora, et, quand il y a disette en Roumélie, on en expédie jus-
qu'à Constantinople. Les montagnes voisines fournissent à Angora du bois à brûler et du charbon.
On en tire aussi des poutres, que l'on porte, pour construire les maisons, jusque dans le voisinage
de Ronieh.

Il y a trois heures de Kara-Evren à la ville. La route, à deux heures d'Angora, passe dans une
gorge qui serait facile à défendre, mais facile aussi à tourner. Partout les hauteurs présentent, à
côté d'escarpements assez roides, des pentes plus douces que couvre et où réussit la vigne. Est-ce
au milieu de ces ravins, est-ce plus au sud, du côté où l'Hussein-Ghazi-Dagh se rattache à l'Idris, que
les Gaulois ont résisté à Manlius ? Il est difficile de le dire, en l'absence de tout autre renseignement
que la distance d'une dizaine de milles indiquée par Tite-Live, et ce nom de mont Magaba qui ne


 
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