Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0292
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES TROCMES.

Après avoir franchi l'Halys, nous commençons tout aussitôt à gravir les rampes de ces montagnes
nues et coupées de ravins que nous apercevions la veille du sommet de l'Idris. D'après M. Hamilton,
ce terrain présenterait un grand intérêt au géologue, qui y trouverait rapprochées les varié-
tés les plus curieuses des roches d'éruption, domite, trap, trachytes, porphyres, conglomérats
trachytiques (1). Nous ne pûmes qu'admirer le caractère étrange et les sombres teintes du ravin
par lequel nous montâmes lentement pendant près de trois heures pour atteindre le grand plateau
central, à travers lequel l'Halys s'est péniblement frayé un chemin.

Ce plateau ne présente pas ici tout à fait la même monotonie que dans le sud de la Halmaneh et
dans le steppe lycaonien. Çà et là se dressent des sommets pointus, comme le Keskinn-sivri-dagh,
que nous laissons au sud. De longues chaînes de collines laissent apparaître de place en place la
roche volcanique, d'une rouge et chaude couleur ; des cours d'eau qui descendent à l'Halys des-
sinent en divers sens de larges ondulations que l'œil cherche à suivre jusqu'au fleuve. La terre vé-
gétale, formée de la décomposition des roches ignées, semble abonder partout. Près des villages,
qui sont nombreux, il y avait de grands champs de blé, aujourd'hui dépouillés. Partout ailleurs,
ce sont d'immenses pâturages, maintenant brûlés parle soleil, mais qui doivent se couvrir au prin-
temps d'une herbe épaisse et abondante. Le territoire des Trocmes, dans l'antiquité, était renommé
pour sa riche fertilité, ce Les Trocmes, » dit Strabon, «habitaient les cantons situés vers le Pont et
la Cappadoce ; c'était le pays le plus riche (xà. ^GaTtcrra) de toute la Galatie. » La plaine de Son-
gourlou, à peu de distance de Tavium, excite par sa fertilité l'admiration des voyageurs (2).

La hauteur moyenne de ce plateau, entre la vallée de l'Halys et celle de son affluent le Délidjé-
Irmak, varie entre 1000 et 1200 mètres; aussi l'hiver y est-il très-rigoureux, et les maisons, pour
ne pas être abattues par le vent et enterrées dans la neige, pour que leurs habitants y souffrent
moins du froid, se sont-elles enterrées sous le sol. Ainsi, à Koulak-siz, grand village où nous pas-
sons notre première nuit après notre départ de Kaledjik, nous sommes obligés plusieurs fois de
revenir sur nos pas ; nous croyant dans la rue, nous nous sommes avancés sur un toit, ou plutôt sur
une terrasse, et nous trouvons le vide devant nous. En avant de chaque maison, il y a une
sorte de fosse au milieu de laquelle une allée en pente douce conduit à la porte de l'habitation,
dont le plancher est à deux ou trois mètres en contre-bas du sol. La maison ne reçoit de
jour que par la porte. Quelques-unes de ces huttes ne sont pas tout à fait enterrées, et il reste
en haut de l'une des parois la place d'étroites fenêtres, ou plutôt de meurtrières que l'on bouche
pendant l'hiver.

A mesure que l'on s'éloigne de l'Halys, le pays devient moins varié d'aspect, quoiqu'il y ait

(1) Researches in Jsia Minor, t. I, p. 4i i.

(2) Hamilton, t. 1, p. 407.
 
Annotationen