Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0298
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
— 294 —

accident depuis la mort de Soliman-bey, le dernier prince indépendant de cette dynastie provinciale.
Une grande mosquée, construite avec soin et avec une certaine élégance, est au contraire en assez bon état.

Agissant ici comme nous l'avons fait pour la Phrygie , nous réserverons pour le chapitre consacré
à la Cappadoce les monuments de Boghaz-keuï et d'Euluk. Ils sont, il est vrai, bien voisins de Ta-
vium ; ils sont situés sur un territoire que les envahisseurs galates ont dû occuper, et qui faisait cer-
tainement partie, à l'époque romaine, de la Galatie orientale; mais ils sont antérieurs, de plusieurs
siècles certainement, à l'invasion galate, et, à ce titre, il convient mieux de les rattacher à une dénomi-
nation plus ancienne, qui rappelle les premières populations de cette contrée ; le nom de Cappadoce
est le plus anciennement usité que nous offre l'histoire pour désigner toute cette contrée comprise
entre la mer Noire, le Taurus et l'Halys.

Jusqu'où sont allés vers l'orient et vers le nord, à l'époque où la Galatie s'est constituée, les
établissements des Trocmes? C'est une question à laquelle il n'est point aisé de répondre avec quelque
précision. Les prétendues fortifications celtiques que Ritter a groupées, sur la foi d'Ainsworth et
d'Hamilton (1), n'ont, en admettant même l'exactitude de tous les renseignements recueillis à ce sujet
par ces voyageurs, absolument rien de celtique : ce n'est donc point sur ces indices qu'il faut se régler
pour chercher la trace des Galates et déterminer leurs frontières. L'étude du terrain et quelques
renseignements anciens nous fourniront de plus sûres données. \J Ala-Dagh (l'Olympe galate ou
Orminius), le Dogdou-Dagh (Olgassys), forment entre la Bithynie et la Paphlagonie d'une part, et
de l'autre la Galatie, une muraille naturelle que l'on ne franchit que par un petit nombre de
défilés qui rend les communications difficiles entre les populations habitant le plateau central et
celles qui sont groupées sur les versants et dans les vallées qui descendent à l'Euxin. La ligne de
faîte de ces hauteurs dut être à peu de chose près la limite septentrionale de la Galatie, et encore
est-il probable que les Galates ne s'enfoncèrent pas dans les vallées et qu'ils restèrent sur le pla-
teau, dans le pays découvert, laissant les clairières des forêts et les pelouses alpestres aux descen-
dants des anciennes populations, Bithyniens, Mariandyniens, Paphlagoniens.

Pour ce qui est de la limite orientale, il n'y a point là de frontière naturelle aussi bien marquée ;
mais Strabon nous apprend que les limites sud et sud-ouest du territoire de sa patrie, territoire
auquel il assigne une certaine étendue dans tous les sens, étaient la Zélitide, la grande Cappadoce et
le pays des Trocmes (2). C'était donc quelque part vers la ville actuelle de Tchouroum que le
territoire des Trocmes devait confiner à celui d'Amasia, tandis qu'au sud la haute chaîne de YAk-
dagh, qui forme le rebord septentrional de la vallée de l'Halys, séparait la Galatie orientale de la
Cappadoce (3). Quant à la province romaine de Galatie, nous avons déjà montré combien de ce côté,
comme au sud et à l'ouest, elle dépassait les limites du pays habité par les Galates, de la Galatie
propre (4). Le Pont Galatique, que nous trouvons ordinairement mentionné comme dépendant du
légat impérial de Galatie (5), devait-il son nom au voisinage de la Galatie, ou contenait-il, lui aussi,
des colonies galates ? C'est ce qu'il nous est impossible de décider aujourd'hui ; les auteurs ne
nous ont transmis aucun renseignement à ce sujet.

(1) Klein-Asien, p. 464. — (2) XII, 3, 39.

(3) Il y a, sur le tracé de toute cette frontière, une discussion des plus complètes dans M. Robiou, Histoire des Gau-
lois d'Orient, p. i22-i35. Il s'est malheureusement trop préoccupé de ces prétendues ruines celtiques qui le menaient,
à la suite de Ritter, jusqu'au cœur de la Paphlagonie, et il s'est ainsi créé des difficultés dont il a eu bien de la peine
à se tirer d'une manière satisfaisante et qu'il aurait pu écarter d'un mot.

(4) Voir plus haut, p. 194-196, et la thèse De Gatatia provincia romana.

(5) De Galaliaprovincia romana, p. 5i-5a.
 
Annotationen