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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0354
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— 350 —

D'Euïuk, j'allai visiter une ruine qui se trouve à une demi-heure vers le nord du village. Elle
porte le nom de Kaleh-hissar, « le château de la forteresse ». La seule chose curieuse, c'est le roc
conique qui se dresse au milieu d'un pays légèrement ondulé; c'est une véritable fusée de trachyte
qui s'est partagée en deux pointes. Le géologue a plus à faire ici que l'archéologue. Les constructions
que l'on aperçoit au haut du pic se réduisent à quelques mauvais murs en cailloutage. Le sommet est
d'ailleurs trop aigu pour avoir jamais pu recevoir des constructions de quelque importance. Au pied
du roc se trouvent les restes d'une ville turque. On distingue encore la mosquée, un grand bâtiment
connu sons le nom de Médressé, un khan, de nombreux débris de maisons. Il faut aller maintenant
jusqu'à une demi-heure au nord de la forteresse pour trouver le village du même nom. On nous avait
aussi parlé de pierres qui porteraient des tètes, près d'un village voisin, Kahlen-Kaïa. Nous trou-
vons là deux niches rectangulaires pratiquées comme pour recevoir des statuettes, dans une paroi de
roc taillée verticalement. Ce qui est plus étrange, ce sont des blocs horizontaux, dont la face supé-
rieure a reçu du ciseau la forme d'un rectangle. Au milieu de cette surface se dresse une pointe
conique semblable à celle dont est armé Yumbo de certains boucliers. La mieux conservée de ces sail-
lies a, au bas du cône, 2 mètres de tour, et 0m43 de hauteur. La pointe en est un peu émoussée. Le
plan rectangulaire qui la porte mesure 1™20 sur lm39. Nous n'avons pas eu le temps de visiter un
village situé à cinq heures d'Euïuk, Irak, où se trouvent, nous dit-on, des débris antiques, et, encas-
trées dans le mur de la mosquée, des « pierres écrites ». A Iusgat, on nous avait indiqué aussi diffé-
rents sites antiques qui n'étaient malheureusement pas dans la direction que nous comptions suivre.
A douze heures de marche vers le sud-est, du côté de la montagne appelée Ak-dagh, près d'un village
nommé Terzili, se trouve un bain où il y aurait des marbres et des inscriptions. A Kekiaïous, deux
heures d'Iusgat, on voit une ancienne forteresse, où il reste très-peu de chose. Enfin, vers le sud-
ouest, dans la direction du Tchitchek-dagh, dans une montagne appelée Bouzlu-dagh, sont creusées
des grottes connues sous le nom d'Inn-i-Mourad. D'après la description qu'on nous en fait, ce doi-
vent être d'anciennes habitations taillées dans le roc.

Nous avons tenu à donner, toutes vagues qu'elles soient, toutes les indications que nous avons pu
recueillir sur la Cappadoce septentrionale ; on verra, en jetant les yeux sur la carte de Kiepert, quels
vastes espaces demeurent encore, dans cette région, tout à fait inexplorés et inconnus. Or, si un seul
canton, celui où nous avons reconnu la Ptérie d'Hérodote, contient à lui seul tant de restes curieux
d'un lointain passé, n'y a-t-il pas lieu d'espérer rencontrer dans des districts voisins quelque chose
d'analogue? Il y aurait aussi beaucoup à attendre de fouilles que l'on entreprendrait à Boghaz Keu'i
et surtout à Eu'iuk. Dans ce dernier endroit, le tertre qui porte le village doit receler dans ses flancs
bien des restes du palais ; rien ne serait plus aisé, avec un peu de temps et d'argent, dans la belle
saison, que d'en dégager les fondations et d'en explorer tous les abords.
 
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