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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0384
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— .380 —

Hcot pour Yipwu Èpwviç et B^pà-rio?, noms nouveaux ; le dernier doit être une transcription du
latin Veratius. Dans la formule connue qui vient ensuite, Swcri pour Swirei, tclum pour -v^ixivm ;
mais ce qui étonue, c'est le chiffre de la somme édictée comme amende contre le violateur de
la tombe. Il est fixé ici en sesterces, tandis que d'ordinaire, en Asie Mineure, c'est eu deniers que
l'on compte. De plus, ce chiffre est très-inférieur à celui que nous rencontrons toujours en
pareil cas, et qui est le plus souvent de 500 à 1000 deniers: 274 sesterces, cela ne fait pas 70 de-
niers. Nous lisons ce chiffre en commençant par la droite, comme s'il y avait uoS'; les exemples
abondent. Remarquez aussi l'accusatif ayuTsçtii»^ transcription toute mécanique du latin, et cette
formule dont je ne connais pas d'autre exemple : 6 fiioc, TaîJTo,, c'est là ce qu'est la vie !

Enfin nous relevâmes au môme endroit une inscription latine, très-mal conservée, qui figure au
troisième volume du Corpus, sous le n° 237, d'après la copie que nous en avons communiquée.

Aussitôt après avoir dressé la carte du champ de bataille de Zéla, nous étions retournés à Ama-
sia. La neige, qui ne cessait de tomber, nous avertissait de nous hâter. Le 14 décembre, après
avoir vendu à Amasia nos chevaux et avoir expédié d'avance notre bagage, nous partions pour
Samsoun, l'ancienne Amisus; le chemin, qui dura deux jours, fut des plus pénibles. Nos chevaux
enfonçaient jusqu'au ventre tantôt dans la neige, tantôt dans la boue. Le 17, nous nous embar-
quions pour Constantinople sur le paquebot français la Mitidja, et le 20, nous étions dans le Bos-
phore, après une traversée qui ne fut point sans émotions ni sans danger. C'était le 2 mai 1861
que nous avions mis le pied sur la terre d'Asie. D'autres diront si nous avons bien employé pour la
science les huit mois que nous avons consacrés à cette exploration ; pour nous, au moment où nous
mettions en ordre, avant de rentrer en France, tout notre butin archéologique, épigraphique et géo-
graphique, nous nous sentions le cœur plein de reconnaissance et de joie. Nous avions pu, dans
le cours de cette longue campagne poursuivie à travers les chaleurs de l'été et jusqu'au cœur de
l'hiver, visiter tous les points qui avaient été signalés à notre attention ; nous avions eu le bonheur
de réussir à Ancyre, là où d'autres, qui semblaient dans des conditions plus favorables que nous,
avaient échoué-, nous rapportions une meilleure copie du texte latin de Y Index rerum gestarum, et
ces colonnes de la traduction grecque que M. Mordtmann n'avait point eu la chance d'arracher aux
masures qui les cachaient. Nos découvertes n'avaient point été achetées d'un trop grand prix ; la
santé de M. Guillaume et celle de M. Delbet, gravement atteintes un moment par les fièvres per-
nicieuses qui faisaient tant de victimes autour de nous, s'étaient remises à l'automne, et rien ne
nous empêchait de donner à ce beau voyage l'épilogue que nous avions toujours rêvé, de revenir
par la Syrie, la Palestine et l'Egypte : c'était le meilleur moyen de compléter notre instruction
archéologique et l'éducation de nos yeux avant de nous mettre à expliquer les monuments dont nous
avions réuni les dessins et les photographies. Nous rentrâmes en France à la lin du mois de fé-
vrier 1862. De cette année passée en Orient nous rapportions tous les trois, outre une amitié qui
ne finira qu'avec notre vie, des souvenirs que le temps écoulé depuis lors n'a fait que nous rendre
plus chers.
 
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