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https://doi.org/10.11588/diglit.25429#0100
III.
LÉGENDE BOURGUIGNONNE (1477).
89
Son âme fui séparée de l’enveloppe de son corps 290
Dans l’encens de son orgueil.
Dieu veuille accorder l’or de sa grâce à son âme
Et aux chères âmes de tous les morts
Qui, à cause de lui, ont péri dans les tourments,
Dans toutes les luttes, les assauts et les combats; ay5
Des seigneurs, chevaliers, nobles et pauvres lansquenets
Et particulièrement de ceux qui sont tombés en Lorraine
Quand il y revint pour combattre,
Muni d’une artillerie de bataille1
Pour accomplir sa grande œuvre de mort! 3oo
Le Dieu tout-puissant se montra miséricordieux
Et permit qu’il fût attaqué de flanc.
Suivant l’usage des chevaliers,
Après une prière, les confédérés avaient décidé
B, fcs., p. 63. De l’attaquer chevaleresquement et puissamment; 3o5
Il avait été surpris dans le combat,
Fuyant presque en éperonnant son cheval ;
En l’air son arme était gelée.
Le second jour après sa fuite
Il fut trouvé comme un pauvre hère nu et mort. 3io
Aussitôt que le maître de sa cour, son chambellan et son médecin le virent,
Ils pleurèrent lamentablement et de vrai s’écrièrent :
« C’est notre maître, le seigneur de Bourgogne.
Que le Dieu tout-puissant sauve son âme!
O Dieu juste éternel sur le trône céleste! 3i5
O reine de miséricorde à la couronne souveraine! »
C’est ainsi que [ceux] de la nation allemande
Qui étaient dans l’alliance
Donnèrent une si bonne et si grande aide
Que la puissance du Bourguignon fut brisée. 3ao
1. On verra plus loin (p. 107, n. 2) que l'armée bourguignonne possédait plusieurs
canons restés célèbres.
2
LÉGENDE BOURGUIGNONNE (1477).
89
Son âme fui séparée de l’enveloppe de son corps 290
Dans l’encens de son orgueil.
Dieu veuille accorder l’or de sa grâce à son âme
Et aux chères âmes de tous les morts
Qui, à cause de lui, ont péri dans les tourments,
Dans toutes les luttes, les assauts et les combats; ay5
Des seigneurs, chevaliers, nobles et pauvres lansquenets
Et particulièrement de ceux qui sont tombés en Lorraine
Quand il y revint pour combattre,
Muni d’une artillerie de bataille1
Pour accomplir sa grande œuvre de mort! 3oo
Le Dieu tout-puissant se montra miséricordieux
Et permit qu’il fût attaqué de flanc.
Suivant l’usage des chevaliers,
Après une prière, les confédérés avaient décidé
B, fcs., p. 63. De l’attaquer chevaleresquement et puissamment; 3o5
Il avait été surpris dans le combat,
Fuyant presque en éperonnant son cheval ;
En l’air son arme était gelée.
Le second jour après sa fuite
Il fut trouvé comme un pauvre hère nu et mort. 3io
Aussitôt que le maître de sa cour, son chambellan et son médecin le virent,
Ils pleurèrent lamentablement et de vrai s’écrièrent :
« C’est notre maître, le seigneur de Bourgogne.
Que le Dieu tout-puissant sauve son âme!
O Dieu juste éternel sur le trône céleste! 3i5
O reine de miséricorde à la couronne souveraine! »
C’est ainsi que [ceux] de la nation allemande
Qui étaient dans l’alliance
Donnèrent une si bonne et si grande aide
Que la puissance du Bourguignon fut brisée. 3ao
1. On verra plus loin (p. 107, n. 2) que l'armée bourguignonne possédait plusieurs
canons restés célèbres.
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