CHRONIQUE DES GUERRES DE BOURGOGNE (1477).
207
601.
p. ioô. 602.
6o3.
6o4-
Fol. aâ".
6o5.
606.
607.
Cent mille couronnes pour lui seul
Ne semblaient pas une rançon exagérée.
Tous ceux-là étaient beaucoup plus heureux
Que leur duc qui était
Tombé mourant, accablé par cette [défaite],
Sur la terre et non sur un lit de plumes.
Il était couché là, misérablement nu, dépouillé.
Un de ses pages galope vers Nancy
Et apporte l’étrange nouvelle.
Personne ne veut admettre qu elle soit vraie.
On envoie avec lui des prisonniers
Qui auparavant connaissaient bien le duc.
Quand ils le virent, ils poussèrent des cris
Et leurs yeux furent inondés de larmes.
Celui qui gisait là si misérablement,
Du tiers de la chrétienté
Se prétendait le maître !
Pas un chiffon large d’une main
Il n’avait pour cacher sa nudité.
A sa fin ni prêtre, ni laïc,
Ni frère, ni béguine, personne ne fut présent
Pour l’exhorter à la bonne mort.
O Dieu, ô Dieu, quel grand événement !
Il était depuis trois jours
Tombé dans ce malheur1;
Tué d’un coup d’épée, d’arme à feu ou de massue,
Et le voici là étendu mort. Les chiens, dit-on,
Ont dévoré un côté de son visage,
Au point qu’on ne put
Le reconnaître tout de suite.
1. Le cadavre du Téméraire fut en effet découvert le mardi 7 janvier, le troisième
jour après la bataille.
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601.
p. ioô. 602.
6o3.
6o4-
Fol. aâ".
6o5.
606.
607.
Cent mille couronnes pour lui seul
Ne semblaient pas une rançon exagérée.
Tous ceux-là étaient beaucoup plus heureux
Que leur duc qui était
Tombé mourant, accablé par cette [défaite],
Sur la terre et non sur un lit de plumes.
Il était couché là, misérablement nu, dépouillé.
Un de ses pages galope vers Nancy
Et apporte l’étrange nouvelle.
Personne ne veut admettre qu elle soit vraie.
On envoie avec lui des prisonniers
Qui auparavant connaissaient bien le duc.
Quand ils le virent, ils poussèrent des cris
Et leurs yeux furent inondés de larmes.
Celui qui gisait là si misérablement,
Du tiers de la chrétienté
Se prétendait le maître !
Pas un chiffon large d’une main
Il n’avait pour cacher sa nudité.
A sa fin ni prêtre, ni laïc,
Ni frère, ni béguine, personne ne fut présent
Pour l’exhorter à la bonne mort.
O Dieu, ô Dieu, quel grand événement !
Il était depuis trois jours
Tombé dans ce malheur1;
Tué d’un coup d’épée, d’arme à feu ou de massue,
Et le voici là étendu mort. Les chiens, dit-on,
Ont dévoré un côté de son visage,
Au point qu’on ne put
Le reconnaître tout de suite.
1. Le cadavre du Téméraire fut en effet découvert le mardi 7 janvier, le troisième
jour après la bataille.