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https://doi.org/10.11588/diglit.25429#0318
X. — LE CHEVALIER DÉLIBÉRÉ. 3o7
sans mélancolie, dans cet ermitage. Mais il n’en connaît pas moins
toute la biographie de l’auteur et ses projets ; il sait aussi combien
sont cruels et sans merci « Accident » et « Débilité », qui ont
toujours triomphé de ceux qui se sont aventurés à les combattre ;
il l’engage toutefois k tenter la chance, et, pour lui donner cou-
rage, il lui remet la lance «. Régime » qui lui portera bonheur;
au surplus il priera Dieu et son bon ange de veiller sur lui. Le
repas terminé, ils vont tous deux se reposer, l’ermite informant
son hôte que le lendemain il lui montrera ses reliques. Le len-
demain en effet, l’auteur entend la messe dans la chapelle voisine,
où « Entendement » ouvre à son intention le reliquaire tout plein
des souvenirs des victoires remportées par « Accident », à savoir
le soc de charrue avec lequel Abel fut tué, le pilier du palais qui
s’effondra sous la poussée de Samson, la chemise enflammée d’Her-
cule, le poignard qui fit périr César, la boîte à poisons d’Antipater
qui causa la mort d’Alexandre, la lance dont Achille se servit pour
faire mourir Alexandre, l’arc avec lequel il fut lui-même abattu
par Paris, l’épée dont mourut Pompée, Panneau empoisonné dont
Annibal fut victime, le glaive qui transperça Tristan, l’épieu tran-
chant que traîtreusement Agamemnon employa contre sa femme, et
quelques autres instruments de mort. Ils sortirent tous deux, Enten-
dement » promettant k l’auteur de lui montrer une autre fois les
reliques de Débilité; puis ils se dirent adieu. L’auteur reprit ses
armes, sa lance, sa monture, et s’engagea dans une lande qui s’ap-
pelle le « Temps », où il rencontra un chevalier qui 1 attendait pour
combattre. La lutte s’engagea, sauvage et cruelle; sa lance se brisa,
il s’avoua vaincu et remit son épée au chevalier qui se nomma,
« Age », et le garda prisonnier, promettant de le bien traiter, mais
lui interdisant de séjourner « en la terre amoureuse » ou « au val
du mariage », de s’occuper de danses et de chants, de fréquenter les
cours princières ou la forêt de « Temps perdu », de prendre part k
sans mélancolie, dans cet ermitage. Mais il n’en connaît pas moins
toute la biographie de l’auteur et ses projets ; il sait aussi combien
sont cruels et sans merci « Accident » et « Débilité », qui ont
toujours triomphé de ceux qui se sont aventurés à les combattre ;
il l’engage toutefois k tenter la chance, et, pour lui donner cou-
rage, il lui remet la lance «. Régime » qui lui portera bonheur;
au surplus il priera Dieu et son bon ange de veiller sur lui. Le
repas terminé, ils vont tous deux se reposer, l’ermite informant
son hôte que le lendemain il lui montrera ses reliques. Le len-
demain en effet, l’auteur entend la messe dans la chapelle voisine,
où « Entendement » ouvre à son intention le reliquaire tout plein
des souvenirs des victoires remportées par « Accident », à savoir
le soc de charrue avec lequel Abel fut tué, le pilier du palais qui
s’effondra sous la poussée de Samson, la chemise enflammée d’Her-
cule, le poignard qui fit périr César, la boîte à poisons d’Antipater
qui causa la mort d’Alexandre, la lance dont Achille se servit pour
faire mourir Alexandre, l’arc avec lequel il fut lui-même abattu
par Paris, l’épée dont mourut Pompée, Panneau empoisonné dont
Annibal fut victime, le glaive qui transperça Tristan, l’épieu tran-
chant que traîtreusement Agamemnon employa contre sa femme, et
quelques autres instruments de mort. Ils sortirent tous deux, Enten-
dement » promettant k l’auteur de lui montrer une autre fois les
reliques de Débilité; puis ils se dirent adieu. L’auteur reprit ses
armes, sa lance, sa monture, et s’engagea dans une lande qui s’ap-
pelle le « Temps », où il rencontra un chevalier qui 1 attendait pour
combattre. La lutte s’engagea, sauvage et cruelle; sa lance se brisa,
il s’avoua vaincu et remit son épée au chevalier qui se nomma,
« Age », et le garda prisonnier, promettant de le bien traiter, mais
lui interdisant de séjourner « en la terre amoureuse » ou « au val
du mariage », de s’occuper de danses et de chants, de fréquenter les
cours princières ou la forêt de « Temps perdu », de prendre part k