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Lartet, Louis: Poteries primitives: instruments en os et silex taillés des cavernes de la Vieille Castille (Espagne)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24255#0126
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1 IG REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
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Il importait, sur (oute chose, de n’entreprendre ces vérifications
que dans les contrées situées bien évidemment au sud de la grande
chaîne des Pyrénées et de son prolongement occidental dans le nord-
ouest de la péninsule. Partis, dans ce but, de Bayonne, au mois
d’août de l’année passée, nous 11e nous arrêtâmes qu’à Yittoria, chef-
lieu de la province d’Alava, où nous comptions commencer nos re-
cherches. Des chaleurs excessives et un commencement d’indisposi-
tion ne permirent pas, dès ce moment, à mon père de prendre une
part active aux travaux d’exploration dont je vais essayer de rendre
ici un compte succinct et provisoire.
La visite et les sondages faits dans quelques grottes des environs
de Yittoria, au sujet desquelles nous avions mis à profit les bonnes
indications de M. Egana, libraire en cette ville, n’ayant produit aucun
résultat de quelque valeur, nous prîmes le parti de pousser, sans
plus tarder, jusque dans la vieille Castille, où l’on nous avait signalé
un district plus riche en cavernes, dans la chaîne dite Ibérique par
les géographes modernes, et à laquelle il nous semble qu’on aurait
pu conserver le nom indigène et plus ancien d’ldubeda, que l’auto-
rité de Strabon avait déjà consacré.
Arrivés à Logrono, chef-lieu de la province de ce nom, j’obtins de
M. le docteur Zubia (1), savant distingué et professeur à l’Institut de
cette ville, des indications plus précises sur les diverses cavernes
situées aux environs de Torrecilla de Cameros, entre autres, sur la
Cueva Lobrega (2), dont il est également fait mention par M. Casiano
de Prado, dans la statistique des grottes connues en Espagne, qu’il
a placée à la fin de sa description de la province de Madrid (3). Le
lendemain je prenais place dans une diligence, et après avoir tra-
versé au sud la plaine monotone et triste de l’Ebre, je pénétrais dans
la Sierra Cebollera, par les gorges étroites et pittoresques au fond
desquelles coule le Rio Yregua, me dirigeant ainsi vers Torrecilla, où
mon père devait venir me rejoindre bientôt après.
Les poudingues tertiaires qui succèdent à la molasse de la plaine,
ent oilés et découpés par les eaux, se montrent tout d’abord dans ces
gorges, avec les formes étranges qu’ils affectent partout en Espagne
et que nous avions déjà observées, autrefois, au nord du bassin. La
(1) M. Zubia a doté l’Institut de Logrono d’une collection locale, comme il s’en
trouve bien peu en Espagne, et qu’il a classé avec une méthode et une science à la-
quelle nous nous empressons de rendre un juste hommage.
(2) Et non Lubriga, ainsi que nous nous en sommes assurés.
(3) hoc. cit., p. 213.
1 IG REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
12 wi ■! J'JIÔS ?89§fifl9XH }fl9£a3lidfitl 9Îfl9(| 9flJJ Igjfï *9^00^
Il importait, sur (oute chose, de n’entreprendre ces vérifications
que dans les contrées situées bien évidemment au sud de la grande
chaîne des Pyrénées et de son prolongement occidental dans le nord-
ouest de la péninsule. Partis, dans ce but, de Bayonne, au mois
d’août de l’année passée, nous 11e nous arrêtâmes qu’à Yittoria, chef-
lieu de la province d’Alava, où nous comptions commencer nos re-
cherches. Des chaleurs excessives et un commencement d’indisposi-
tion ne permirent pas, dès ce moment, à mon père de prendre une
part active aux travaux d’exploration dont je vais essayer de rendre
ici un compte succinct et provisoire.
La visite et les sondages faits dans quelques grottes des environs
de Yittoria, au sujet desquelles nous avions mis à profit les bonnes
indications de M. Egana, libraire en cette ville, n’ayant produit aucun
résultat de quelque valeur, nous prîmes le parti de pousser, sans
plus tarder, jusque dans la vieille Castille, où l’on nous avait signalé
un district plus riche en cavernes, dans la chaîne dite Ibérique par
les géographes modernes, et à laquelle il nous semble qu’on aurait
pu conserver le nom indigène et plus ancien d’ldubeda, que l’auto-
rité de Strabon avait déjà consacré.
Arrivés à Logrono, chef-lieu de la province de ce nom, j’obtins de
M. le docteur Zubia (1), savant distingué et professeur à l’Institut de
cette ville, des indications plus précises sur les diverses cavernes
situées aux environs de Torrecilla de Cameros, entre autres, sur la
Cueva Lobrega (2), dont il est également fait mention par M. Casiano
de Prado, dans la statistique des grottes connues en Espagne, qu’il
a placée à la fin de sa description de la province de Madrid (3). Le
lendemain je prenais place dans une diligence, et après avoir tra-
versé au sud la plaine monotone et triste de l’Ebre, je pénétrais dans
la Sierra Cebollera, par les gorges étroites et pittoresques au fond
desquelles coule le Rio Yregua, me dirigeant ainsi vers Torrecilla, où
mon père devait venir me rejoindre bientôt après.
Les poudingues tertiaires qui succèdent à la molasse de la plaine,
ent oilés et découpés par les eaux, se montrent tout d’abord dans ces
gorges, avec les formes étranges qu’ils affectent partout en Espagne
et que nous avions déjà observées, autrefois, au nord du bassin. La
(1) M. Zubia a doté l’Institut de Logrono d’une collection locale, comme il s’en
trouve bien peu en Espagne, et qu’il a classé avec une méthode et une science à la-
quelle nous nous empressons de rendre un juste hommage.
(2) Et non Lubriga, ainsi que nous nous en sommes assurés.
(3) hoc. cit., p. 213.