Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique du Département de Constantine (Sér. 3,8=29.1894(1895))

téressèrent et le sollicitèrent en même temps. Peu de
temps après, il recevait, sur la recommandation de
Léon Rénier, une mission dans l'Aurès, région encore
peu étudiée et fort intéressante.

C'était en 1875 ; nos confrères les plus anciens n'ont
pas oublié les relations qu'il noua alors avec la
Société archéologique, et, pour ma pari, je vois tou-
jours ce jeune homme ardent et enthousiaste venant à
nos séances nous raconter ses voyages, ses décou-
vertes, ses espérances; j'entends cette parole colorée
et abondante nous faisant assister aux difficultés et
aux joies de sa vie vagabonde.

Les joies c'étaient ses découvertes; fatigues et
privations ne comptaient plus lorsqu'il se trouvait en
présence d'une belle inscription. Ses récoltes à
Seriana, à Timgad, à Medina, à Mena, furent aussi
abondantes que précieuses; il nous donna alors (1877),
son intéressant article sur le forum de Thubursicum
numidarum (Khemissa), où il avait eu le temps de
pousser une reconnaissance.

Son séjour dans l'Aurès le poussa naturellement à
s'occuper du dialecte des Chaouïa ; de là au Zenatia,
il n'y a qu'un pas, et, en 1878, il quittait la montagne
qui borde le Tel au sud, pour se lancer dans ce
Sahara aperçu par lui des sommets du Chelia, autre-
ment dit, il recevait une nouvelle mission chez les
Beni Mezab et séjournait successivement dans les
villes principales de cette intéressante confédération,
à peine connue alors et ayant conservé son indépen-
dance sous notre protectorat plus nominal qu'effectif.

Ce pays l'intéressa plus encore que celui qu'il
venait de quitter ; il en étudia le dialecte, les mœurs
et les usages et y trouva quelques documents histo-