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s'écrie-t-il, — le pays marche, il marche presque
malgré le pouvoir ; s'il avait la bride sur le cou,
combien marcherait-il encore plus vite!
X.
Visite de Philippevillc et de Constantine. — Discussions sur
le but de l'entreprise. On finit par s'entendre
Parti d'Alger le 6, en compagnie du gouverneur,
le prince fait escale à Bougie, et à Djidjeli, et débarque
à Stora le 8. Galbois l'y attendait avec les « grands
chefs » de la province. Philippeville, fondée depuis
un an à peine, avait déjà une population européenne
de 1,700 âmes et prenait une extension rapide qui
frappa le fils du roi ; mais les troupes étaient mal
installées, et leurs nombreux malades manquaient de
tout. « Cela fait mal à voir » , écrit le prince^*, qui
répétera la même note pendant le reste de son voyage.
Des députations de Kabiles se présentent au royal
visiteur, et il relient de leurs déclarations cette
phrase caractéristique, en opposition complète avec
les théories du maréchal : « Toute autre autorité
que l'autorité française dans la province de Cons-
tantine serait de l'anarchie, le peuple a besoin
d'ordre. »
Le général Galbois l'entretient d'une négociation
ouverte avec Ahmed bey , afin de l'amener à lui re-
mettre sa soumission, à Constantine ; mais le prince,
devenu sceptique sur cette matière, lui interdit for-
mellement d'y mêler son nom, le laissant libre de
négocier, s'il le veut, pour le compte du maréchal.
(1) Récits do campacjne, p. 147.
(2) Ibicl., p. 158.
s'écrie-t-il, — le pays marche, il marche presque
malgré le pouvoir ; s'il avait la bride sur le cou,
combien marcherait-il encore plus vite!
X.
Visite de Philippevillc et de Constantine. — Discussions sur
le but de l'entreprise. On finit par s'entendre
Parti d'Alger le 6, en compagnie du gouverneur,
le prince fait escale à Bougie, et à Djidjeli, et débarque
à Stora le 8. Galbois l'y attendait avec les « grands
chefs » de la province. Philippeville, fondée depuis
un an à peine, avait déjà une population européenne
de 1,700 âmes et prenait une extension rapide qui
frappa le fils du roi ; mais les troupes étaient mal
installées, et leurs nombreux malades manquaient de
tout. « Cela fait mal à voir » , écrit le prince^*, qui
répétera la même note pendant le reste de son voyage.
Des députations de Kabiles se présentent au royal
visiteur, et il relient de leurs déclarations cette
phrase caractéristique, en opposition complète avec
les théories du maréchal : « Toute autre autorité
que l'autorité française dans la province de Cons-
tantine serait de l'anarchie, le peuple a besoin
d'ordre. »
Le général Galbois l'entretient d'une négociation
ouverte avec Ahmed bey , afin de l'amener à lui re-
mettre sa soumission, à Constantine ; mais le prince,
devenu sceptique sur cette matière, lui interdit for-
mellement d'y mêler son nom, le laissant libre de
négocier, s'il le veut, pour le compte du maréchal.
(1) Récits do campacjne, p. 147.
(2) Ibicl., p. 158.