Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique du Département de Constantine (Sér. 5,2=45.1911(1912))

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Bou-Thaleb : c'est le dra Hadjar-el-Abiod, qui ne
laisse plus bientôt, entre lui et la montagne, qu'un
passage aussi étroit qu'accidenté et qui mériterait la
qualification de défilé si les pentes latérales étaient
plus escarpées. Comme une muraille, dans cette
gorge, n'aurait aucune raison d'être et que ses défen-
seurs seraient dominés à bonne portée de trait, le
Krett' Faraoun disparaît : le cheick, qui nous accom-
pagnait, nous a assuré qu'on le retrouvait sur la
crête du dra Hadjar-el-Abiod. Noté : un mur d'appa-
rence berbère en travers du premier col et une petite
ruine romaine auprès de la mechta Aïn-Allel (oued,
jardins). Autre petite ruine romaine à la mechta
voisine, au-delà de laquelle cessent les cultures. Un
chemin arabe s'enfonce dans la montagne et conduit
à Hammam. La forêt frahba) commence après la
mechta Afret et le passage se transforme en coupe-
gorge, où le voyageur isolé doit avoir constamment
un œil sur les accidents du sentier qu'il suit et
l'autre sur les fourrés au milieu desquels il zigzague.
Noté : deux tombeaux mégalithiques à peu de dis-
tance l'un de l'autre.

Brusquement, le chemin débouche sur le cirque
d'Aïn-Azel et on aperçoit, au loin dans la plaine, le
village d'Ampère avec, au-delà, un massif de hautes
montagnes. A gauche, le dra Hadjar-el-Abiod cesse
tout à coup, tandis qu'à droite la montagne s'éloigne
en se continuant. Et voici que nous retrouvons le
Krett' Faraoun, qui coupe le chemin et tout le pas-
sage, maintenant très élargi, entre la pointe est du
dra et le Bou-Thaleb ; seulement il a maintenant
changé d'aspect et a pris son costume de montagne :
il se présente, en effet, avec sa seule ossature, formée