DOI article:
Mercier, Gustave: Une visite à Djemila
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.13142#0446
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(37 kil.) et l'autre de Saint-Arnaud par l'Oued-
Deheb (28 kil.).
A partir de Sillègue, quinze kilomètres de piste
escaladent les crêtes, contournent les ravins et abou-
tissent enfin à une étroite vallée, creusée en enton-
noir et ouverte du côté nord. Au fond de la vallée,
sur un éperon formant presqu'île entre deux ravins
encaissés, s'élèvent les ruines de l'antique Guicul,
avec ses monuments publics; tout autour, une large
ceinture de villas couvre de nombreux vestiges les
pentes abruptes des montagnes encaissantes. Le pays
offre, dans son ensemble, une teinte noirâtre et triste
qui révèle du premier coup sa constitution géologi-
que. Le sous-sol est uniformément constitué de mar-
nes noires d'âge éocène qui affleurent à nu sur les
pentes, et sont recouvertes sur les plateaux d'une
mince couche de terre végétale cependant fertile. Les
montagnes environnantes renferment des bancs de
phosphates de chaux qui, délités et entraînés par les
eaux, vont fertiliser les parties basses. Il faut y voir
sans doute l'une des causes locales de la prospérité
de Cuicul. Une autre réside dans l'abondance même
des eaux qui filtrent partout, dégouttent des crêtes,
dévalent sur les pentes en cascatelles, actionnent
sans efforts les nombreux ''tourniquets" indigènes,
successeurs dégénérés des moulins de la banlieue
cuiculitaine.
En même temps, l'eau passe inlassablement son
trait de scie au fond des ravins qu'elle approfondit
sans trêve, le long des pentes qu'elle creuse en y
provoquant sans cesse de nouveaux éboulements de
la marne affouillée. Entouré par les eaux, assiégé par
les torrents et battu par les orages, le plateau de
(37 kil.) et l'autre de Saint-Arnaud par l'Oued-
Deheb (28 kil.).
A partir de Sillègue, quinze kilomètres de piste
escaladent les crêtes, contournent les ravins et abou-
tissent enfin à une étroite vallée, creusée en enton-
noir et ouverte du côté nord. Au fond de la vallée,
sur un éperon formant presqu'île entre deux ravins
encaissés, s'élèvent les ruines de l'antique Guicul,
avec ses monuments publics; tout autour, une large
ceinture de villas couvre de nombreux vestiges les
pentes abruptes des montagnes encaissantes. Le pays
offre, dans son ensemble, une teinte noirâtre et triste
qui révèle du premier coup sa constitution géologi-
que. Le sous-sol est uniformément constitué de mar-
nes noires d'âge éocène qui affleurent à nu sur les
pentes, et sont recouvertes sur les plateaux d'une
mince couche de terre végétale cependant fertile. Les
montagnes environnantes renferment des bancs de
phosphates de chaux qui, délités et entraînés par les
eaux, vont fertiliser les parties basses. Il faut y voir
sans doute l'une des causes locales de la prospérité
de Cuicul. Une autre réside dans l'abondance même
des eaux qui filtrent partout, dégouttent des crêtes,
dévalent sur les pentes en cascatelles, actionnent
sans efforts les nombreux ''tourniquets" indigènes,
successeurs dégénérés des moulins de la banlieue
cuiculitaine.
En même temps, l'eau passe inlassablement son
trait de scie au fond des ravins qu'elle approfondit
sans trêve, le long des pentes qu'elle creuse en y
provoquant sans cesse de nouveaux éboulements de
la marne affouillée. Entouré par les eaux, assiégé par
les torrents et battu par les orages, le plateau de