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112 —

Cette dernière cause de progrès de l'invasion arabe
peut tout d'abord surprendre. Nous sommes naturelle-
ment frappés des effets désastreux produits par l'entrée
des nomades en Ifrîqîya; trop souvent nous sommes
tentés, par une généralisation hâtive, de nous représen-
ter leur marche à travers la Berbérie comme le vol pressé
et dévastateur de sauterelles, dont parle Ibn KhaldoûnW.
Il semble paradoxal d'affirmer que cette marche ait été
parfois voulue par les maîtres du pays, que le « fléau
arabe» ait pu jamais être souhaité par ceux qui risquaient
d'en être victimes, que la collaboration de ces étrangers
ait été souvent recherchée par les souverains autochtones.
Le présent chapitre en fournira cependant d'assez nota-
bles exemples.

I.

Nous ne comprenons qu'imparfaitement les mobiles qui
poussèrent le khalife 'Abd el-Moûminà interrompre l'ex-
pédition de 1152, avant d'atteindre le but qu'il s'était,
semble-t-il, fixé. Nous sommes de même mal renseignés
sur les raisons qui le déterminèrent, sept ans après, à
repartir pour l'Ifrîqîya. Et-Tijânî attribue cette nouvelle
campagne aux instances d'El-Hasan le Zîride, qui résidait
à Merrâkech, Ibn el-Athîr aux supplications des bourgeois
de Zawîla échappés au sac de la ville par les chrétiens!2).
Ceux-ci, ayant fait le récit pathétique des souffrances de
leurs concitoyens devant le souverain du Maghreb, lui
auraient déclaré qu'il était l'unique espoir des musul-
mans en péril. Quoiqu'il en soit, ce n'est qu'en çafar 551
(fév. 1159) qu'il se mit en marche avec une armée de deux
cent mille hommes, tant combattants que suivants et
valets, et une flotte de soixante-dix bateaux, y compris

(1) IKh., I 19, tr. I 34.

(2) Ibn el-Athîr, XI, 158-159, tr. 584-585; Tijânî, As. 1853, I 393.
 
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