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chant des fulgurances qui renvoient longtemps dans
l'azur les derniers reflets de l'astre disparu. Puis,
son voisin de l'est, le Djebel Ghechar, plus aride
encore et plus désolé, chaos de ravins encombrés
de cailloux, de falaises mornes et de croupes brû-
lées, sans un buisson, sans une touffe d'herbe, et
qui fait dire aux indigènes, habitués pourtant à tou-
tes les stérilités des montagnes du Sahara :
« Nous avons passé par le Djebel Chechar ;
« Nous n'y avons trouvé ni herbe, ni juments pleines;
« Nous n'y avons vu que des goundis (fl, qui cabriolaient
« dans les pierres. »
Au sud, et devant nous, à l'est, de curieux effets
de mirage se multiplient, lacs immenses, qui pro-
jettent des golfes et des baies sinueuses, baignant
des promontoires herbeux de leurs eaux bleues ;
bouquets de tamarins qui deviennent des forêts
épaisses au bord d'une mer sans limites.... encore
quelques tours de roues, et la mer se réduit en fla-
ques dont les ondes s'évaporent dans' la vibration
de l'éther.
Zeribet-El-Oued, triste oasis que je retrouve telle
que je l'ai laissée, il y a si longtemps..... bour-
gade saharienne saupoudrée de sirocco, bourdon-
(i) Le gou/irli est ce curieux animal des montagues sahariennes,
sorte d'écureuil qui vit parmi les pierres, et que les naturalistes
ne Paraissent pas avoir identifié.
chant des fulgurances qui renvoient longtemps dans
l'azur les derniers reflets de l'astre disparu. Puis,
son voisin de l'est, le Djebel Ghechar, plus aride
encore et plus désolé, chaos de ravins encombrés
de cailloux, de falaises mornes et de croupes brû-
lées, sans un buisson, sans une touffe d'herbe, et
qui fait dire aux indigènes, habitués pourtant à tou-
tes les stérilités des montagnes du Sahara :
« Nous avons passé par le Djebel Chechar ;
« Nous n'y avons trouvé ni herbe, ni juments pleines;
« Nous n'y avons vu que des goundis (fl, qui cabriolaient
« dans les pierres. »
Au sud, et devant nous, à l'est, de curieux effets
de mirage se multiplient, lacs immenses, qui pro-
jettent des golfes et des baies sinueuses, baignant
des promontoires herbeux de leurs eaux bleues ;
bouquets de tamarins qui deviennent des forêts
épaisses au bord d'une mer sans limites.... encore
quelques tours de roues, et la mer se réduit en fla-
ques dont les ondes s'évaporent dans' la vibration
de l'éther.
Zeribet-El-Oued, triste oasis que je retrouve telle
que je l'ai laissée, il y a si longtemps..... bour-
gade saharienne saupoudrée de sirocco, bourdon-
(i) Le gou/irli est ce curieux animal des montagues sahariennes,
sorte d'écureuil qui vit parmi les pierres, et que les naturalistes
ne Paraissent pas avoir identifié.