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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 10.1888

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Nr. 3-4
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Amélineau, Émile: Étude sur les préceptes d'Amenemhat Ier, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12257#0128
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Étude sur les préceptes d'Amenemhat Ier.

fils; il se contenta de l'associer à la couronne, et il se félicite d'avoir bien agi en agissant
de la sorte, et, comme il n'ignorait pas tontes les machinations ourdies contre lui, il ne les
craignit point, sans oublier cependant de surveiller ses serviteurs. Il est probable que le
vieux pharaon se fait un peu illusion sur sa situation personnelle vers la fin de sa vie; car,
s'il faut en croire certains monuments, on aurait même oublié son existence.1 Sans doute,
il se désintéressa peu à peu des affaires, tout en voulant paraître s'en occuper encore et en
réclamant les honneurs dus à sa royauté.

Le texte ainsi entendu paraît très naturel; cependant, encore une fois, il donne lieu
à de grandes difficultés d'interprétation par suite de nouvelles divergences dans le texte. Je
ne peux d'abord me résoudre à voir dans le mot Qu* commence cette strophe

l'interjection que l'on traduit d'ordinaire par vois! Je continue de le prendre dans le sens
de prudent, sachant. Le mot |1 ^ ^j^,^ ~^ue Je traduis par déclin est peu connu.

Le sens propre du mot Pg"^^^-^~ est passer, aller au-delà. Dans le conte de Sineh le

—(P— CE

mot se trouve sous la forme de ^ que M. Maspero a traduit par défaillance, avec
raison, je crois. Ce sens se tire très bien du sens de passer, de même qu'en français le mot
passer s'entend de s'évanouir, et même de mourir dans le langage courant. Le mot

indique d'après son déterminatif une idée de passage qui ne fait pas plaisir à celui
qui l'accomplit : le mot déclin, quoiqu'ayant une autre origine et renfermant une nuance
que ne comporte pas l'expression égyptienne, me semble cependant rendre très bien le fond
du sentiment de regret que comportait le mot. Amenenihat a passé au-delà des jours de la
force et de la santé, il décline. Dans le second vers, l'abdication en faveur d'un autre est
clairement exprimée par le mot |1 '"^^ ... > li*t. : transmettre.

Le troisième vers offre une grosse difficulté. Si l'on adopte le texte du papyrus Mil-

lingen, ou a : _a- ^ o f|h j^f,^^ \ ,=j±="Œ>" ^ il? l<=>^ 35 ' CG ^évrait se tra~
duire : point n'étant mon action de hems avec toi, voici que je lis tes plans, c'est-à-dire que
j'agis pour ton bien. Le verbe °@ veu* c^ie au ProPre s'asseoir, d'où les sens de se
reposer, rester, s'occuper de. Si l'on prend le sens de se reposer, Amenemhât dirait qu'en ne
se reposant pas avec son fils, il aurait fait pour le bien, ce qui est manifestement contraire
à ce qui précède, car si les grands de la cour désiraient substituer le fils dans la force de
l'âge au père arrivé au déclin, c'est évidemment parce que l'activité du fils leur promettait
plus que la faiblesse du père. On pourrait penser à traduire : Je ne me reposai point sur

n /wwva

toi, ce qui s'accorderait assez bien avec le contexte; mais le mot _^ signifie bien avec

et non sitr. D'un autre côté si l'on traduisait : En ne m'asseyant point avec toi (sur le troue);
on irait manifestement contre l'histoire et contre les paroles mêmes de l'auteur dans la der-
nière strophe. Il faut donc chercher à _n_ un sens qu'il n'a pas d'ordinaire : ce sens est
l'interrogation sous forme négative, portant sur la proposition principale de la phrase, quoique
placée au début. De sorte qu'il faut traduire le texte du papyrus Millingen de la manière
suivante : Est-ce que, en m'asseyant avec toi (sur le trône), je n'agis pas en vérité pour ton
bien? C'est ce sens archaïque et difficile qui fut peu compris par les jeunes scribes qui nous
ont laissé des copies du texte : les maîtres alors substituèrent le mot (j au mot _r_, ce

1) Cf. Maspero, Mat. des peup. d'Orient, p. 96; M. Maspero cite une stèle de l'an VII et deux de
l'an IX d'Usortesen; ces dernières sont au Louvre (C 2 et 3).
 
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