DOI article:
Hertz, Amelia: La Haut et la Basse-Égypte à la fin des temps préhistoriques
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.32868#0143
LA HAUTE ET LA BASSE-EGYPTE.
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[13]
d’art libre, comme la palette avec scènes de cliasse, mais bien une copie d’une page
de rituel, comme la grande palette d Hiéraconpolis, à laquelle elle est d’ailleurs
nettement inférieure. S’il y a donc des différences prononcées entre la massue de
Nar-mr d’un côté et sa palette et la tablette de Dn de l’autre, nous devons chercber
ces différences dans les modèles dont on a copié ces représentations, c’est-à-dire ad-
mettre qu’on n’a pas employé le mème rituel pour les deux monuments de Nar-mr.
Ii ne peut pas v avoir de doute que c’est d’après le rituel du Sud qu’on a exe'cuté les
représentations de la massue du Scorpion, puisque ce roi ne régnait pas encore sur
r
la Basse-Egypte proprement dite. Comme sur la palette de Nar-mr, le roi est aussi
plus grand que son entourage; le rituel employé ici était le même que pour ie mo-
nument du Scorpion, c’est-à-dire provenait de ia Haute-Egypte. Nous arrivons donc
par cette voie à la conclusion qu’une page d’un rituei du Nord a servi de modèie
pour les représentations sur la massue de Nar-mr. Le fait que ie roi y porte seulement
la couronne rouge rend cette supposition pius probable, mais ce qui semble ia coniir-
mer, c’est la palette avec scènes cie chasse qu’on attribue au Delta et où aussi le per-
sonnage principai, roi ou chef de nome, n’est pas d’une taille plus élevée que les
guerriers qui le suivent.
Le rituel de la Haute-Egypte et celui de ia Basse se ressemblaient, puisqu’ils
provenaient, au fond, cl’une même source et étaient i’expression d’ide'es reiigieuses
semblables, mais ils différaient cians les détails. L’Egypte réunie a adopté ie rituel
royal du Sud, puisque plus tard ie roi est toujours représenté de taille démesurée,
et la course cles captifs a fait piace à la course du pbaraon. Par contre, le signe
pour 1000 de la massue, c’est-à-dire de la Basse-Egypte, a supplanté la tige de
papyrus de la paiette, employée évidemment dans ie Sud pour exprimer le même
nombre.
J’ai cléjà dit que la massue de Nar-mr est datée. Gela n’a rien d’étonnant. Gomme
nous l’apprennent les manuscrits aztèques, les listes d’années précèdent le plein dé-
veloppement cle l’écriture et proviennent déjà des temps où l’on écrivait, il est vrai,
cles noms et des nombres, mais employait encore des pictograpbes pour exprimer
des phrases et le rectum avec son regens. Or, ies noms d’années sur la Pierre de Pa-
lerme sont tous écrits et le pouvaient être, vu le temps auquel nous devons placer
le début de cette liste. II nous manque clonc, en Egypte, des manuscrits de ce genre
correspondant à un stade d’écriture moins avancé, puisqu’il est impossible que cles
annales aussi bien écrites que la Pierre de Palerme aient suivi immédiatement les
bois ou os dans lesquels on taillait des coches pour indiquer le nombre des années
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d’art libre, comme la palette avec scènes de cliasse, mais bien une copie d’une page
de rituel, comme la grande palette d Hiéraconpolis, à laquelle elle est d’ailleurs
nettement inférieure. S’il y a donc des différences prononcées entre la massue de
Nar-mr d’un côté et sa palette et la tablette de Dn de l’autre, nous devons chercber
ces différences dans les modèles dont on a copié ces représentations, c’est-à-dire ad-
mettre qu’on n’a pas employé le mème rituel pour les deux monuments de Nar-mr.
Ii ne peut pas v avoir de doute que c’est d’après le rituel du Sud qu’on a exe'cuté les
représentations de la massue du Scorpion, puisque ce roi ne régnait pas encore sur
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la Basse-Egypte proprement dite. Comme sur la palette de Nar-mr, le roi est aussi
plus grand que son entourage; le rituel employé ici était le même que pour ie mo-
nument du Scorpion, c’est-à-dire provenait de ia Haute-Egypte. Nous arrivons donc
par cette voie à la conclusion qu’une page d’un rituei du Nord a servi de modèie
pour les représentations sur la massue de Nar-mr. Le fait que ie roi y porte seulement
la couronne rouge rend cette supposition pius probable, mais ce qui semble ia coniir-
mer, c’est la palette avec scènes cie chasse qu’on attribue au Delta et où aussi le per-
sonnage principai, roi ou chef de nome, n’est pas d’une taille plus élevée que les
guerriers qui le suivent.
Le rituel de la Haute-Egypte et celui de ia Basse se ressemblaient, puisqu’ils
provenaient, au fond, cl’une même source et étaient i’expression d’ide'es reiigieuses
semblables, mais ils différaient cians les détails. L’Egypte réunie a adopté ie rituel
royal du Sud, puisque plus tard ie roi est toujours représenté de taille démesurée,
et la course cles captifs a fait piace à la course du pbaraon. Par contre, le signe
pour 1000 de la massue, c’est-à-dire de la Basse-Egypte, a supplanté la tige de
papyrus de la paiette, employée évidemment dans ie Sud pour exprimer le même
nombre.
J’ai cléjà dit que la massue de Nar-mr est datée. Gela n’a rien d’étonnant. Gomme
nous l’apprennent les manuscrits aztèques, les listes d’années précèdent le plein dé-
veloppement cle l’écriture et proviennent déjà des temps où l’on écrivait, il est vrai,
cles noms et des nombres, mais employait encore des pictograpbes pour exprimer
des phrases et le rectum avec son regens. Or, ies noms d’années sur la Pierre de Pa-
lerme sont tous écrits et le pouvaient être, vu le temps auquel nous devons placer
le début de cette liste. II nous manque clonc, en Egypte, des manuscrits de ce genre
correspondant à un stade d’écriture moins avancé, puisqu’il est impossible que cles
annales aussi bien écrites que la Pierre de Palerme aient suivi immédiatement les
bois ou os dans lesquels on taillait des coches pour indiquer le nombre des années