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Revue égyptologique — 9.1900

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Nr. 1-4
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Aimé-Giron, Noe͏̈l: Une plaque hittite inédite
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https://doi.org/10.11588/diglit.11060#0071
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Une plaque hittite inédite.

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Les deux personnages assis : une femme sur un escabeau historié coiffée comme Isis
avec cette différence que la statuette est remplacée par une pointe traversée d'une fleur de
lotus; un homme sur un siège à dossier terminé en une tige à quatre branches rompues.
A côté des deux sièges s'avance un large pli de leur tunique. Ce sont deux morts, deux
époux vraisemblablement. L'épouse, mignonne, un bras sur le ventre, a l'autre replié sur
la poitrine et tient une fleur de lotus.

Le mari, tête nue, de haute et forte stature, dans la même posture que sa femme,
tient aussi la fleur de lotus.

Les deux personnages tournés vers eux et debout, de l'autre côté de la table, sont leurs
parents. Le premier devant l'autel, coiffé de la coiffure égyptienne, le claft (xXapt), et vêtu
d'un pagne ou shenti élève les deux mains : dans l'une, un vase d'encens qui fume; dans
l'autre, une lagène d'eau.

Derrière lui, debout aussi, une femme à coiffure pareille à celle de la morte, un
bras pendant le long du corps et l'autre élevé dont la main porte aussi une lagène d'eau.

Si, maintenant, nous retournons la plaque pour étudier la face exposée à tous les re-
gards, nous trouvons une scène de personnages purement hittites et dont l'art assez primitif
se rapproche de l'art assyrien. La scène se tient dans le côté gauche de la plaque, le côté
droit, c'est-à-dire un tiers environ, étant occupé, du haut en bas, par une inscription en
quatre lignes et en caractères très nets de bas-reliefs, dont quelques-uns seulement sont
connus, je crois, et qui doit dire les noms et qualités de la morte. Car, sur cette face, nous
n'avons qu'une morte, chose assez inexplicable, à moins que, dans la première, on eût évoqué
la présence du mari mort avant sa femme.

A gauche donc, sur un siège bas en forme d'x et aux pieds de lion, à petit dossier
recourbé en arrière, est assise la morte représentée de profil, les pieds posés sur un très
petit escabeau. Elle porte des chaussures en pointe recourbée en dedans. Le profil est
d'une facture naïve et gauche, avec l'œil de face selon la coutume, et aux forts sourcils
arqués; le nez est proéminent et lourd, de type sémitique, et l'oreille est grande. L'espace
entre le nez et la bouche est court; le menton très long. Coiffure hittite avec la mèche
de cheveux retroussée derrière la nuque. Pour vêtements, une tunique dont la manche
courte s'arrête au coude et qui se termine, en bas, par une frange. Sa main droite sur la
poitrine tient une sorte de crochet dirigé en arrière, et elle porte, de la main gauche,
à sa bouche un petit cratère. Devant elle est une table en forme d'x se terminant par
deux pieds de taureau et sur laquelle sont étalés les reins d'une victime.

De l'autre côté de la table, faisant face à la morte et debout, un parent, sans doute,
de même type, de même coiffure, de même vêtement qu'elle, lève la main droite qui tient
une sorte de patère et fait une libation, tandis que sa main gauche, au long du flanc, serre
le goulot d'une lagène contenant le liquide sacré. Les physionomies ont une expression
qui ne manque, malgré l'inhabileté de l'artiste, ni de vérité, ni de sentiment,

Cette plaque hittite fut achetée, chez un Arabe d'Ismaïlia, par un ingénieur des travaux
du canal de Suez. En France cet ingénieur l'a vendue, et j'ai eu la bonne fortune d'en
pressentir la valeur et de l'acquérir de seconde main.
 
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