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Revue égyptologique — 9.1900

DOI issue:
Nr. 1-4
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Lefébure, Eugène: La principale conséquence des dates sothiaques
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https://doi.org/10.11588/diglit.11060#0080
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72

E. Lepébuee.

vague de 365 jours, il suffisait de connaître ces deux années pour la connaître. Or les

Egyptiens ont toujours employé l'année vague (au moins depuis le moyen Empire sinon

depuis l'ancien),1 et toujours mentionné l'année fixe, qu'ils encadraient entre deux levers

héliaques de Sothis :2 de la sorte, le désaccord des deux années ne manquait pas de leur

apparaître tous les quatre ans. «La fête de l'apparition de Sothis» (qui avait déjà lieu

sous le moyen Empire) «prouve à elle seule l'existence de la période», a dit M. de Bougé.3

Divers textes indiquant des habitudes invétérées appuieraient, au besoin, l'assertion du

savant égyptologue, notamment l'inscription ptolémaïque où il est dit à Sothis: «on compte

les années par ton lever».4 Une autre inscription du même temps, publiée en premier lieu

par Mariette, montre de plus que l'on coupait par une fête la période sothiaque en deux

parties égales. «Salut à toi, Isis-Sothis, dame du 14, souveraine du 16 (du mois)! On

célèbre le service divin pour ta Majesté aux 730 (années), dame des ans, régente des mois,

i i n o n , . N s nrina ©<2<2<2 n n r r r ^ i
des îours et des heures», (sic) n A H V I /- ^7 i, etc.,°

ou, d'après la publication de M. de Morgan, plus correcte ici que celle de Mariette : «On

célèbre le service divin pour ta Majesté à la fête des 730 années, régente des mois, des

jours et des heures», ^ n, 111 ° n ' ' ' \ A (1 0 0°=-*?" ™ ^7 f f f° ^ !, etc.»

Plusieurs égyptologues pensent que le siècle égyptien se composait de 120 années, qui
formeraient alors comme un mois de la grande période, magnus annus, et les panégyries
treutenaires, dont le sens est encore douteux, pourraient bien correspondre au quart de ce
mois, sorte de semaine faite d'années : le règne de Batau, au conte des deux Frères, est
de 30 ans, durée dont le choix a bien quelque motif.

D'après tous ces documents, les Egyptiens ne tenaient pas compte du petit désnccord
qui finit par s'accentuer, sous leurs yeux, entre les levers de Sothis et le commencement
de l'année fixe. La période sothiaque fut bien pour eux de 1460 ans, comme l'enseignent
les auteurs classiques, puisqu'ils la coupèrent en demi-périodes de 730 ans, sans parler des
autres subdivisions moins certaines : le décret de Canope ne propose pas d'autre moyen,
pour obtenir une année fixe, que d'ajouter un jour tous les quatre ans à l'année vague, ce
qui est le fondement même de la période sothiaque telle que nous la connaissons. B n'y
a donc pas à modifier la durée historique du cycle, comme le voudrait M. Fotheringham
eu égard à sa durée réelle.7

On remarquera aussi que les Égyptiens n'ont jamais touché à leur année vague, ou
que rien du moins n'indique qu'ils l'aient fait. Le commentaire sur les phénomènes d'Aratus
nous apprend, au contraire, que le roi jurait à son couronnement d'observer la vieille loi,
sicut institutum est ab antiquis, de ne pas modifier l'année de 365 jours; et le décret de
Canope montre qu'il n'y en avait pas d'autre en usage, puisqu'il ne propose de modifier
que celle-la. Chacun de ses jours, disait-on, au moins suivant Geminus, se trouvait sanctifié,

1 Cf. Ghiffitii, Proceedings of the Society of biblical Archœology, Mars 1892, p. 263.
* Pcpi I, 189, Merenra 355, et Pepi II, 906—907.

3 Revue archéologique, 1849, p. 667.

4 Bhugsch, Die Aegypiologie, p. 349.

6 Monuments divers, pl. 25, e.

" Catalogue des monuments et inscriptions de l'Egypte antique, I, p. 55.

7 Proceedings, Mars 1896, p. 99—102.
 
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