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Victor Loret.

effet, que le chef du Clau du Faucon fut un Faucon et porta le titre de S^, de même
les chefs d'une localité de PÉgypte portèrent le titre de \^ qui, réuni à un titre analogue,
forma un jour, dans l'expression 3^2,, I'un ties éléments du protocole pharaonique. Il
est possible que, chronologiquement, le titre ^ soit antérieur au titre ^, puisqu'il figure en
premier dans le groupement bien que ce ne soit pas là une preuve absolue,1 mais il

est certain, d'après l'emploi de comme déterminatif générique des noms de déesses, que
ce fut Ouadj-it qui l'emporta en popularité sur la déesse Nakhb-it.

La déesse Nakhb-it est bien certainement la déesse de la ville d'Ilithyia, aujourd'hui
El-Kab. On admet généralement que Ouadj-it est la déesse de Bouto et que le titre ^jl
s'applique à la royauté sur toute la partie du pays comprise entre Bouto et Hithyia. Qu'à
partir d'une certaine époque Ouadj-it, dans le titre a^ &té considérée comme la déesse
de Bouto, la chose est hors de toute contestation. Mais qu'à l'origine il en ait été de même,
j'ai peine à me le persuader. En effet, les premiers pharaons horiens, simples pour
commencer, ne devinrent des qu'après s'être emparés des territoires des souverains
désignés par les titres ^ et Donc, le titre ^ était antérieur à l'invasion horienne. Or,
comme cette invasion marque le début même de l'histoire d'Egypte et que la légende nous
raconte que, sous Menés, le premier roi de la première dynastie, le Delta presque en entier
était recouvert par les eaux de la mer,2 il est à croire que Bouto, situé tout au nord du
Delta, n'existait pas encore alors que le titre ^ existait déjà. Je suppose, pour ma part,
que l'Ouadj-it primitive était la déesse f |L du nome v.°!t°Y le X'; de la Haute-Egypte; qu'il
y eut tout d'abord une confusion entre les deux reptiles et \L ;3 et que c'est même
à une valeur syllabique J*1"^ <ïue 1° signe ^ dut sa valeur alphabétique, par chute de
la vocalisation initiale, tout comme le signe /-tira, par le même procédé, sa valeur alpha-
bétique d'une valeur syllabique (|J^> à voyelle initiale.4

Quoi qu'il en soit, il est certain que, si le signe ^ ne servit de déterminatif qu'au
nom si Xt) ne servit de déterminatif qu'au nom le signe ^, après avoir

déterminé d'abord uniquement et spécialement le nom I ]L~, détermina ensuite d'une façon
générale tous les noms de divinités féminines.

La déesse ^T"0^ L^5 est peut-être la plus ancienne dont le nom soit déterminé par

1 En effet, dans le titre 4ïïR' comparable à M, le groupe ,L est placé en premier non parce que
les rois du sud ont précédé les rois du nord, mais parce qu ils les ont vaincus.

2 Hérodote, ii, A. — On sait que le sol de l'Egypte, grâce à la couche de 1 millimètre de limon
qu'y dépose le Nil à chaque inondation annuelle, s'exhausse en moyenne de 1 mètre en 1000 ans. Le
Delta, il y a 6000 ans, était donc à 6 mètres au-dessous de son niveau actuel. Or, Bouto est, de nos
jours, situé à moins de 2 mètres au-dessus du niveau de la mer (J. de Morgan, Recherches sur les origines
de l'Égypte, t. i, pp. 40-45 et flg. 13).

3 La possibilité de cette confusion entre les deux reptiles et est démontrée par le fait
que, sur la plaque d'ivoire portant le nom de Ménès, f"^, le titre \^ est écrit \ ' De même, le nom
du Xe nome de la Haute-Égypte s'écrit parfois n~=5| et .parfois J*1""'!, ce qui prouve, comme pour tant d'autres
divinités, l'identité entre la déesse du nome, Ouadj-it, et l'emblème surmontant l'étendard de ce nome.

4 Peut-être est-ce cette lecture Ouadj que l'on doit donner au nom °L"=,| que porte, sur sa bannière,
l'un des rois thinites dont la sépulture a été retrouvée à Abydos.

5 Mar., Mast., p. 254 (Ve dyn.).
 
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