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Le roi Pétibast II et le roman qui poète son nom,

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tribu rivale, justement :ï l'occasion de l'armure de cet AgjLpspt; qui leur avait été volée. Cette conclusion
est grosse de conséquence, dont nous aurons à parler.

Pour le moment, venons-en au troisième roi de cette liste : Ne^eico;, nom qui, à notre avis actuel,
représente ce Naklitihoransini (Naklitiliornasennu)1 qui dans le cylindre d'Assurbanipal est désigné comme
roi de la ville de Pisabtinut, la forteresse de Nut, c'est-à-dire sans doute d'une localité voisine de Sais, la
ville de Nut par excellence. Le grand père de ce prince est indiqué par Piankhi comme prince de la lo-
calité inconnue Pakerer.

Les préfets étaient, nous l'avons dit, souvent changés de postes ou de fiefs à cette période. Il n'est
donc pas impossible que ce prince, collègue de Niku, ait été autrefois, à Sais même, son prédécesseur,
comme Nespinété ou Ispmaatu. Il est possible aussi (et cela avait été ma première idée) qu'on ait classé
parmi les princes saïtes les premiers princes d'époque saïte, alors même qu'ils auraient régné ailleurs.
Ce qui est certain, c'est qu'un Ne-/thor ou Horne/t est désigné par notre roman comme le chef ancien du
clan royal, opposé à celui d'Ammerys et que commandait Kaaamenapi, tandis que Pikerer2 commandait
celui d'Ammerys (voir col. 5, 31 et 9, 24).

Celui de ces divers princes qui me paraît, le plus assurément d'ailleurs, avoir précédé Niku à Mem-
phis et à Sais ou, dans tous les cas, comme situation quasi prépondérante après l'expulsion de la dynastie
saïte de Bocchoris par Shabaku, c'est l'Ethiopien Animerys, auquel notre roman reconnaît le titre de suten
et dont les enfants sont ensuite dynastes sur une multitude de points en Egypte.

Comment cet Ethiopien cessa-t-il de plaire et fut-il remplacé sous Tahraku par Niku, autre prince
de la même dynastie éthiopienne? Nous l'ignorons. Mais depuis lors, sa famille semble s'être d'abord rat-
tachée au troisième siège royal important, c'est-à-dire au Tanite Pétibast.

Telle était la situation quand éclata la querelle entre les partisans de cette famille et ceux de leurs
adversaires (sans doute les anciens clients d'Assurbanipal) soutenus par la famille et le général en chef
du roi Pétibast. A cette querelle, Niku et son fils Psammetiku ne prirent aucune part, pas plus que leurs
amis de la moyenne Egypte.

Tout se passe dans la Basse Egypte : d'un côté Tanis et les nomes voisins, c'est-à-dire, Maspero l'a
dit tout en en tirant des conclusions fausses,3 le territoire situé à cheval sur les branches sebennyte et
tanite du fleuve (c'est le parti du roi) et d'un autre côté les villes situées à l'occident de Tanis, de la
Syrie à Héliopolis. Mais le dernier parti comprend aussi un fils d'Ammerys, habitant alors en Syrie, avec
un nom à moitié syrien, Mcntubal,4 et un autre fils d'Ammerys qui est préfet d'Eléphantine, et a à sa
solde des Éthiopiens, ce qui est tout naturel d'après l'origine de sa race.

Nous verrons qu'après maintes batailles une trêve fut conclue et validée par le roi Pétibast au
moment où son propre fils allait être massacré.

Mais là ne se termina pas l'affaire, dont la stèle du songe nous raconte la conclusion définitive.

Il faut ici mettre notre roman dans son cadre historique et à sa date.

C'était au lendemain du moment où Assurbanipal, rappelé en Asie par des complications graves qui
menaçaient son trône, avait fait quitter l'Egypte par son armée d'occupation.

Déjà quelque temps auparavant, Niku, roi de Memphis et de Sais, s'était entendu avec Pétibast, le
roi de Tanis et avec divers autres chefs, pour rappeler le roi éthiopien Tahraku qu'Assurbanipal avait
précédemment battu dans le Delta et en Thébaïde. Les généraux assyriens avaient appris et déjoué le
nouveau complot. Assurbanipal avait fait grâce après une dure répression, et il avait rétabli Niku à Sais
et son fils dans un autre fief. Tahraka avait été expulsé et était bientôt mort en Ethiopie. Mais Urda-
mani (Rut Amen) lui avait succédé et avait envahi de nouveau l'Egypte. Cette fois Assurbanipal revint,

1 J'avais pensé d'abord que Next sos signifiait Nekht l'asiatique (pîïasu) surnom qui se comprend pour un adversaire des Éthio-

piens. On peut croire aussi que ^ v\ 'ïv A Y se corrige en ^ v\ A Vn «Horus est la force

-0 .Ëk q Q II Sfi (.-" J-e>jr\ w^/v\@ Iji £ii

dos chefs». On l'aurait simplifié plus tard en ^ ^ * n5 vv/ïlo; avec la suppression de la nasalo. Le sens est le

même. La forco du chef est Horus. Mais la première hypothèse est très séduisante et n'exclut pas l'étymologio précédente du nom réel.

a Une chose curieuse est à noter, c'est que, du temps de Piankhi. le premier Nekhthornashennu (dont le descendant devint Nekht-
[hor]psos) était prince de Pakerer, c'est-à-dire d'une localité s'appelant de même que Pakerer, lo prince de Psoht, devenu l'adversaire de
la tribu d'ïlornext. Il y a là de vieilles luttes de familles qui se continuent dans notre roman.

3 Selon Maspero, l'auteur ne connaissait pas Memphis et la moyenne Égypte et il avait seulement entendu parler d'Éléphantine.

4 Ce nom fait assimilation entre le dieu de la guerre égyptien Mentu et le dieu de la guerre syrien Baal.
 
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