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Livres et revues.

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«spéculum, splendor, splendescere». Le mot copte qui désigne le verre est ù.Êô.stHiiu = ^Êecreeiu, qui
serait tiré du persan ahgine àJ.SA «vitrum» selon Rossi et Peyeon. Notons qu'en chaldaïque |2t3 baPan
signifie lucema et splendor, radiatio, ce qui pourrait être l'origine du mot ahgine même en persan, sans re-
courir à un composé des mots eau et couleur (couleur de l'eau), comme le propose Rossi. Le mot lanterne
et le mot verre, tirés de resplendir, ne sont pas plus étranges que les mots miroir et verre, tirés également
de resplendir.

Au point de vue des traductions, nous aurions de très nombreuses observations et corrections à faire.
Mais nous croyons plus simple de publier, dans la Revue, notre propre traduction, accompagnée d'une trans-
cription hiéroglyphique et de notes, selon la méthode que nous employons en ce moment dans cette
Revue même pour Pétibast et pour le papyrus moral de Leide dans le Journal asiatique. En ce qui touche
le papyrus magique, on ne peut se borner à indiquer, dans les notes philologiques, les références purement
égyptiennes. Ainsi que Fa fort bien dit Origène, déjà cité par moi à ce point de vue dans mon Secundus,
etc., outre la langue du pays, les magiciens employaient, disaient-ils, dans les incantations certaines for-
mules tirées d'anciennes langues, plus ou moins perdues. Ces langues peuvent aisément se retrouver, la
plupart du temps, et on peut traduire ces phrases dont on se bornait jusqu'ici à reproduire le simple son.
Ajoutons que parfois aussi il s'agit de mots égyptiens ou grecs, écrits d'une manière qui n'est pas habi-
tuelle. Les habitants de la vallée du Nil ont, à toute époque, aimé les écritures secrètes. Devéria et Pibbbet
en ont retrouvé sur des stèles du Louvre fort anciennes. Les papyrus les plus récents nous donnent encore
des documents qui semblent à première vue indéchiffrables, parce qu'on n'en a pas retrouvé la clef. Il est
tout naturel que les Egyptiens aient employé ce procédé, donnant à leurs productions un caractère plus
mystérieux. MM. Gbifftth et Thompson, utilisant un alphabet spécial dont j'avais déjà donné les premiers
cléments dans les Mélanges d'archéologie égyptienne et assyrienne (fondés par notre maître de Rougé avec
notre collaboration, celle de MM. Maspebo, Oppeet, Lenoemant, etc.), ont lu de la sorte certains mots écrits
en ordre rétrograde, c'est-à-dire dans le sens grec, au milieu des textes démotiques, mais ils n'ont jamais
assimilé ni traduit ceux qui étaient écrits en caractères démotiques dans le sens démotique, souvent trans-
crits en grec et qui appartenaient soit aux langues inconnues dont parle Origène, soit à l'égyptien, mais
avec une orthographe nouvelle et bizarre rendant pourtant le même son que l'orthographe ordinaire. Eu
ce qui touche les transcriptions en caractères latins dont se servent MM. Griffith et Thompson, elles sont
très souvent, je dirais presque très habituellement, fautives. Je ne parle pas seulement des nouveaux pro-
cédés imités de Maspero et d'erman et qui sont, je dois le dire, complètement contraires à la phonétique
égyptienne, tout autant qu'aux traditions usitées par le copte (sur lequel nos auteurs aiment tant à s'ap-
puyer, souvent abusivement et sans bien le comprendre). Mais je parle aussi du fond même, du radical,
qui n'existe nulle part dans la langue égyptienne avec le sens qu'ils leur donnent. En traitant les groupes
comme s'il s'agissait d'idéogrammes dont le sens est fixé par le contexte, sens depuis longtemps établi
par nous, mais avec la prononciation vraie, leur traduction n'en est pas moins souvent exacte et elle avait
été souvent aussi donnée par nous pour les passages mêmes en question. Mais il faut ne tenir aucun
compte de ces mots, ainsi prononcés, dans les lexiques : c'est ce que nous aurons soin de faire en disant le
pourquoi dans notre dictionnaire domotique dont les premiers fascicules paraîtront cette année même. Ce
pourquoi, nous l'indiquerons déjà pour quelques-uns de ces mots dans les feuilles autographiques qui accom-
pagneront ce numéro.1

Reconnaissons-le d'ailleurs, MM. Griffith et Thompson se sont bornés le plus souvent, pour leurs
transcriptions fautives, à reproduire les idées saugrenues antérieures de nos élèves Krall, Spiegelbebg ou
de Hess, etc. Il ne faut donc les accuser ici que leur docilité à une consigne.2 Il fallait du nouveau en
faisant table rase de moi, et le meilleur moyen pour cela, c'était, le plus souvent, de substituer l'erreur
(je dirai plus l'absurde) à la vérité et au raisonnable.

Les transcriptions hiéroglyphiques,3 que nous donnerons dans notre édition du papyrus, suffiraient :
d'ailleurs, dans l'espèce, à elles seules, pour établir l'impossibilité dos affirmations en question : et jamais
MM". Gbiffith et Thompson n'auraient prétendu ce qu'ils ont dit, s'ils avaient essayé d'en faire. (E. R.)

1 Nous continuerons cotte série dans les planches du numéro suivant toujours avec lo même titre : «Dissertation sur quelques
syllabiques démotiques. »

2 La consigne a été exécutée récemment sur un autre théâtre. J'ai à ce point de vue des documents écrits très prohants et tout-
à-fait curieux.

» Ce travail, tout do circonstance, nous force de remettre au numéro suivant deux articles déjà composés et mis en pages :
1° Un document sur l'emploi do la flûte comme engin de chasse à l'époque Thinite, par Johannès Paris; 2° Liste des SG premiers
patriarches de l'Égliso copte Jacobito, par L. J. Delaporte.
 
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