IIME LETTRE DE PLINE LE JEUNE A TACITE
La lettre dans laquelle je vous ai donné les dé-
tails que vous me demandiez sur la mort de mon
oncle, vous a, dites-vous, inspiré le désir de con-
naître les alarmes et les dangers même auxquels
je fus exposé à Misène, où j'étais resté; car c'est
là que j'avais suspendu mon récit.
Bien qu'au seul souvenir je sois saisi d'hor-
reur, je commence ...
« Après le départ de mon oncle, je continuai
l'étude qui m'avait empêché de le suivre. Vint en-
suite le bain, le repos; je dormis quelques instants
d'un sommeil agité. Depuis bon nombre de jours,
un tremblement de terre s'était fait sentir: il nous
avait peu effrayés; on y est habitué en Campanie.
Il redoubla cette nuit avec tant de violence, qu'on
eût dit, non pas seulement une agitation, mais un
bouleversement général. Ma mère entra brusque-
ment dans ma chambre: et trouva que je me le-
vais, dans le dessein de l'éveiller si elle eût été
La lettre dans laquelle je vous ai donné les dé-
tails que vous me demandiez sur la mort de mon
oncle, vous a, dites-vous, inspiré le désir de con-
naître les alarmes et les dangers même auxquels
je fus exposé à Misène, où j'étais resté; car c'est
là que j'avais suspendu mon récit.
Bien qu'au seul souvenir je sois saisi d'hor-
reur, je commence ...
« Après le départ de mon oncle, je continuai
l'étude qui m'avait empêché de le suivre. Vint en-
suite le bain, le repos; je dormis quelques instants
d'un sommeil agité. Depuis bon nombre de jours,
un tremblement de terre s'était fait sentir: il nous
avait peu effrayés; on y est habitué en Campanie.
Il redoubla cette nuit avec tant de violence, qu'on
eût dit, non pas seulement une agitation, mais un
bouleversement général. Ma mère entra brusque-
ment dans ma chambre: et trouva que je me le-
vais, dans le dessein de l'éveiller si elle eût été