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ZYGMUNT SWIECHOWSKI

l'influence directe du centre artistique nord-italien, tels que l'Autriche, l'Allemagne méridionale, la Rhénanie et la
Hongrie. La présence de certains traits dans les oeuvres sculpturales en question, permet, compte tenu de l'intensité
et de la qualité de ces apports, soit d'attribuer l'exécution de l'oeuvre analysée aux artisans italiens, comme c'est
le cas du chapiteau de la chapelle Afra dans la cathédrale de Spire, soit, en raison de la présence simultanée des
traits indigènes d'y reconnaître une adaptation des motifs italiens aux traditions artistiques et techniques locales. En ce qui
concerne la Pologne, c'est encore le coefficient de l'action intermédiaire qui entre en ligne de compte. Ainsi par exemple,
le portail de Tum près dc Łęczyca, portail où le caractère italien est frappant, fut construit selon les formules propres ou
chantier de la cathédrale de Mayen.ce. C'est également des centres artistiques de Rhénanie que proviennent les anciens
motifs italianisants dans les monuments architecturaux de Prandocin, d'Opatów et de Czchów. L'analogie frappante entre la
frise occidentale de la collégiale d'Opatôw et celle de la Stiftskirchc de Qucdlinbourg ne peut être expliquée que par
l'imitation directe. Le caractère primitif de la frise d'Opatôw exclut la possibilité de la participation à son exécution des
artisans responsables du décor de Qucdlinbourg, parmi lesquels il y aurait eu des Italiens. Par contre, il n'est pas exclu
que le tailleur de pierre d'Opatôw avait appartenu auparavant au chantier ou bien qu'il s'est initié à son activité au cours
de ses périgrinations à travers l'Allemagne de l'est. Quant, au portail de Czerwińsk, la prédominance des traits italienes
qu'on y constate à côté des éléments bourguignons, association si caractéristique pour la Haute Rhénanie, semble témoigner
de l'action intermédiaire de ce territoire. Il ne fait aucun doute cependant que le sculpteur de Czerwińsk connaissait l'Italie du
Nord. Dans le cas contraire, il serait impensable qu'il ait pu copier si fidèlement le motif représentant l'homme étranglant
les dragons, selon une formule si caractéristique pour la sculpture de Pavie. Les sculptures des lions du portail, éparpillées
à travers les régions méridionales de la Pologne, sculptures trop primitives ou incomplètes, à l'exception de celles de
Cracovie, ne peuvent répondre à la question si elles ont été exécutées par l'artisan lombard ou l'artisan indigène pourvu
de motifs italiens. Quant aux lions cracoviens aux deux troncs, le matériel (marbre rouge) et les dimensions de ces scul-
ptures prouvent qu'elles ont été importées, probablement de Hongrie. L'action intermédiaire de la Hongrie ne saurait être
infirmée dans le cas de Halicz, en rapport avec l'expansion polono-hongroise en Ruthénie, au début du XIIIe siècle, expan-
sion couronnée par le sacre de Salomée et de Coloman mis sur le trône de Halicz par Leszko le Blanc et André de
Hongrie. Les documents historiques concernant la construction de Chełm (voïvodie de Lublin), ville qui, comme on le
sait, continuait les traditions architecturales de Halicz, jettent un nouveau jour sur les relations halico-hongroises. Décrivant
le luxe des églises de Halicz, le chroniqueur fait allusion aux fonts baptismaux en marbre rouge, entouré de têtes de lions,
importé de Hongrie.

Ce n'est que par une intervention directe des artisans italiens qu'on pourrait expliquer les nombreux traits italianisants
des sculptures de l'église et du monastère des cisterciens de Wąchock. La subordination de ces sculptures aux formules spatiales
et architectoniques bourguignomies n'est compréhensible que si l'on tient compte de leurs affinités avec les constructions
 
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