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LES RUBENS ET DUC DE RICHELIEU. NOUVEAUX DOCUMENTS, NOUVELLES PERSPECTIVES

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Fig. 1: Peter Paul Rubens. L'Heureux voyage par mer du Cardinal-Infant ou Le Voyage du prince de Barcelone à Gênes,
1634-1635. Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, Gemaldegalerie Alte Meister. Photo musée

La liste d'œuvres dressée par La Fosse n'en est pas moins fort intéressante. On est notamment frappé
par l'importance des prisées, particulièrement celles des tableaux de grand format de Rubens décrits par
de Piles. A notre connaissance, il s'agit d'un cas unique et sans aucun rapport avec les prix qu'atteignaient
les œuvres du maître flamand à Paris à la même époque26. L'énormité de ces prisées s'explique probable-
ment par le prix que le duc avait dû payer pour acquérir ces œuvres27. Une forte surévaluation n'est
évidemment pas à exclure non plus. On verra d'ailleurs qu'un sérieux différend relatif à la valeur « réelle » des
tableaux de Rubens surgira entre Richelieu et l'un de ses principaux créanciers au début des années 1690.

L'autre document qui permet de savoir ce qu'il advint du cabinet Richelieu date du mois d'avril 168728.
Etroitement lié aux affaires du duc et à ses insolubles problèmes financiers, il nous oblige à revenir légèrement

26 Les œuvres de Rubens n'atteignent que très exceptionnellement les 1 000 1. dans les inventaires du temps. Observons que
les estimations de La Fosse approchent et parfois dépassent les prix maximaux atteints par les tableaux de Poussin au même
moment, alors que la gloire du peintre normand en France avait entraîné une inflation spectaculaire des prix. Voir à ce sujet,
Schnapper (cité note 3), p. 76-81.

27 La correspondance entre Picart et Musson atteste que le duc dépensa presque sans compter pour acquérir les tableaux de
Rubens qu'il convoitait.

28 La description du cabinet Richelieu qui figure dans le 7e des Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellais
peintres anciens et modernes publié par André F é 1 i b i e n en 1685 (p. 121) est sans doute trop tributaire de celle de Roger de
P i 1 e s se trouvant dans l'édition de 1681 de la Dissertation pour être significative. La description du cabinet publiée par C. L e M a i r e
 
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