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https://doi.org/10.11588/diglit.11611#0302
282 PHIDIAS.
de la force barbare et sans frein par l'énergie intelli-
gente et contenue est même exprimée d'une manière
plus frappante que dans le mythe rapporté par Héro-
dote, puisque Minerve, après avoir soumis à ses lois la
force créée contre elle, la fait servir à ses desseins. L'im-
pétuosité aveugle se tourne en activité réglée sous le
frein de la Sagesse. C'est un épisode de la grande lutte
des idées civilisatrices contre les mœurs sauvages. Dans
le mythe de l'olivier et de la source salée i, la violence
stérile, figurée par le flot marin, est opposée à l'abon-
dance pacifique dont l'arbre à fruits est le symbole. Le
sculpteur du fronton occidenlal a choisi, entre les tradi-
tions diverses, celle qui se prêtait le mieux à la repré-
sentation plastique: ou, s'il adonné, pour le besoin de
son art, une forme nouvelle au vieux mythe, il a su
trouver la plus expressive.
L'action et les principaux personnages de celle grande
scène ainsi déterminés, il restait à reconnaître les figures
secondaires, celles qu'on pourrait nommer les comparses
du drame. Chacune des deux divinités qui entraient ainsi
en lutte l'une contre l'autre avait derrière elle ses témoins
intéressés à son triomphe; c'étaient les divinités avec
lesquelles elle était en rapport ou quelques personnages
1. Tous ces mythes jouaient les uns dans les autres. « Le che-
val, dit M. A. Maury (Religions de la Grèce, t, 1, p. 8/i), était le
symbole, l'image de l'eau des sources qui s'élance, qui sourd et
que représente le Pégase (de source), lequel, en frappant la
terre, avait fait jaillir la fontaine Hippocrène. En Arcadie, dans le
temple de Poséidon Hippios, on voyait, disait-on, jaillir un Ilot d'eau
salée qui arrivait de la mer par-dessous la terre, bien que ce temple
fut situé à une grandi; distance de la mer. n
de la force barbare et sans frein par l'énergie intelli-
gente et contenue est même exprimée d'une manière
plus frappante que dans le mythe rapporté par Héro-
dote, puisque Minerve, après avoir soumis à ses lois la
force créée contre elle, la fait servir à ses desseins. L'im-
pétuosité aveugle se tourne en activité réglée sous le
frein de la Sagesse. C'est un épisode de la grande lutte
des idées civilisatrices contre les mœurs sauvages. Dans
le mythe de l'olivier et de la source salée i, la violence
stérile, figurée par le flot marin, est opposée à l'abon-
dance pacifique dont l'arbre à fruits est le symbole. Le
sculpteur du fronton occidenlal a choisi, entre les tradi-
tions diverses, celle qui se prêtait le mieux à la repré-
sentation plastique: ou, s'il adonné, pour le besoin de
son art, une forme nouvelle au vieux mythe, il a su
trouver la plus expressive.
L'action et les principaux personnages de celle grande
scène ainsi déterminés, il restait à reconnaître les figures
secondaires, celles qu'on pourrait nommer les comparses
du drame. Chacune des deux divinités qui entraient ainsi
en lutte l'une contre l'autre avait derrière elle ses témoins
intéressés à son triomphe; c'étaient les divinités avec
lesquelles elle était en rapport ou quelques personnages
1. Tous ces mythes jouaient les uns dans les autres. « Le che-
val, dit M. A. Maury (Religions de la Grèce, t, 1, p. 8/i), était le
symbole, l'image de l'eau des sources qui s'élance, qui sourd et
que représente le Pégase (de source), lequel, en frappant la
terre, avait fait jaillir la fontaine Hippocrène. En Arcadie, dans le
temple de Poséidon Hippios, on voyait, disait-on, jaillir un Ilot d'eau
salée qui arrivait de la mer par-dessous la terre, bien que ce temple
fut situé à une grandi; distance de la mer. n