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Muzeum Narodowe <Krakau> [Editor]
Rozprawy i Sprawozdania Muzeum Narodowego w Krakowie — 4.1954-55(1956)

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Różycka-Bryzek, Anna: Miniaturowy ołtarzyk ruski z końca w. XVII w Zbiorach Czartoryskich
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https://doi.org/10.11588/diglit.21221#0169
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ANNA RÓŻYCKA — BRYZEK

LE TRYPTIQUE RUSSE EN MINIATURĘ DE LA COLLECTION CZARTORYSKI

L’ensemble peu nombreux d’objets d’art russe au Musee National de Cracovie comprend un
petit tryptiąue en bois, peint a la detrempe sur un fondement d’or, provenant de la periode avancee
de cet art (XVII/XVIII s.). Le panneau central represente la Transfiguration, 1’aile gauche St. Jean
Baptisteet St. Nicolas le Thaumaturge, adorant l’icone miraculeuse de la Madone de Tichwin, 1’aile
droite les Saints Jerome, Jacques, Dometij, Jean le Guerrier et la ste Xenia. Son analyse iconographi-
que a demontre ce qui suit: la Transfiguration, grace a sa composition symetrique et au manque de
dynamisme dans l’attitude des apótres, s’apparente a 1’iconographie byzantine du XII s., malgre que
la Russie relevait surtout de la composition, prevalante en Byzance a ł’epoque des Paleologues:
disposition asymetrique des apótres presentes en plein mouvement. A cóte de ces traits traditionnels
on remarque dans 1’icóne des Czartoryski certains de ces traits occidentaux, qui se manifesterent
dans Bart russe des la moitie du XVI s.: i) „mandorla“ flamboyante, empruntee a 1’Occident pour
symboliser 1’Esprit St., conformement a 1’interpretation de la Transfiguration, propagee dans 1’Eglise
Orientale au XIV s. 2) Le Christ elance vers les cieux — 1’art byzantin represente le Christ Trans-
figure debout sur un monticule. Le sujet de 1’aile gauche du tryptique, 1’adoration de l’icóne mira-
culeuse, fut populaire en Russie au XVII et au XVIII s., c’est alors aussi que le culte des saints,
representes sur 1’aile droite etait a son apogee. II a donc fallu chercher une explication des antinomies
qui nous frappent dans la Transfiguration. On peut trouver la cause d’un retour aux modeles an-
ciens dans les reformes du Patiarche Nikon qui, en protegeant la peinture russe du danger d’influ-
ences etrangeres, evoquerent chez les artistes une tendance vers l’archaique. Lfintroduction, au menie
temps, de motifs occidentaux reflete cette hesitation entre 1’ancienetle nouveau, quicaracterise la Russie
de cette epoque. Le style des peintures du tryptique rappelle un peu la maniere de Prokopij Czirin,
artiste de 1’ecole dite Strogonovienne, mais ces peintures ont le plus d’affinites avec les icónes provenant
du tournant du XVII au XVIII s., surtout dans la maniere de traiter les draperies; comme apart
cela, on reconnait chez celles-ci des influences occidentales: traitement realistę du paysage et des
visages, dont le tryptique cracovien est tout a fait depourvu, on peut supposer qu’il fut execute dans
un atelier fidele aux formes traditionnelles de ,,l’iconopis“. Les petites dimensions de notre tryptique
suggerent, qu’il servait d’autel portatif, destine a 1’oraison privee, qui se developpa en Russie
au XVII s. Cette epoque en Russie peut etre consideree sous deux aspects, l’un signalant le
developpement de la vie moderne et avec cela de la peinture lai'que, 1’autre marquant la fin du
Moyen age et c’est en rapport avec celuici qu’il faut mentionner le tryptique cracovien.
 
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