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& finir leurs śtudes ou, comme c’ótait le cas de Stanislas Hosius ou de Paul de Spa-
den, en les recevant a sa cour en ąualite de mentors de ses neveux. II est
egalement caracteristiąue que Konarski, en realisant le programme de la reforme
de l’Universite de Cracovie, negligea presąue entierement la faculte de theologie,
principale a cette epoąue, et s’appuya sur un groupe limite de collaborateurs, qui
comme Bernard Gallus, Jacques d’Ercieszów ou Mathias de Miechów rendirent des
services tout particuliers a la propagation de la culture moderne a Cracovie. En
entourant de ses soins le groupe choisi d’humanistes, Konarski n’aspirait nullement
a satisfaire ses propres ambitions, mais il formait des plans a long terme. II les
rendit publics entre autres dans les statuts synodaux de 1509 ou il dit que pour se
defendre contrę la separation de 1’Eglise il faut approfondir la formation intellec-
tuelle non seulement de l’elite du clerge, mais surtout celle de nombreux ecclesias-
tiques, appeles a defendre la foi. En encourageant aux etudes universitaires qui assu-
raient aux jeunes adeptes 1’acces a la carriere ecclesiastique, Konarski realisait
sa these d'apres laquelle la science humanistę qu’il protegeait, devait jouer un
role important dans sa lutte pour la nouvelle attitude de 1’Eglise. Ainsi donc selon
son opinion, non pas la scholastique traditionnelle, mais 1’humanisme qui disposait, de
nouveaux moyens d’expression, devait se mettre aux cótes des defenseurs de la foi.
Des tentatives de recherches patristiques bien timides encore, des essais, deja plus
murs, des publications des dogmes en langue polonaise et enfin des oeuvres litte-
raires ecrites par des humanistes et consacrees au culte, a la liturgie ou meme
a 1’organisation de TEglise, sont devenus, sous l’oeil vigilant de l’eveque, le domaine
de l’activite de ses proteges, dont 1’effort devait former le courant polonais de
1’humanisme religieux. La seconde idee principale du mecenat de Jean Konarski fut
sa tendance a la creation d’un lien unissant les deux mondes luttant l’un contrę
l’autre: 1’Eglise romaine d’un cóte et de l’autre 1’humanisme qui la regardait d’un
oeil critique.

Cependant aux tendances de l’eveque s’opposa la Reforme qui devenait de plus
en plus puissante. Et quoique jusqu’a la fin de sa vie il ne refusat pas de preter son
concours a l’oeuvre des humanistes de Cracovie, des 1520 il commenęa a se retirer
de la vie publique active en cedant son droit a decider des reformes universitaires
aux partisans de 1’ancien ordre. II est difficile de savoir si sa conduite avait pour
motif le doute en la bonne raison des idees proclamees, ou si elle etait causee par
sa concession a la pression des groupes conservateurs, hostiles a l’activite nova-
trice de l’eveque. Le seul fait qui reste irrefutable c’est la coincidence de deux eve-
nements: 1’abandon des positions progressistes par Konarski et 1’engagement des
pourparlers avec Pierre Tomicki au sujet de son entree en fonctions de l’eveque de
Cracovie. Finalement Konarski se decida a remettre, de bon gre, la mitrę a son
successeur, ce qui fut legalise par le Saint-Siege au debut de 1524.

La politique culturelle de Konarski, basee sur deux principes: de 1’autonomie
nationale et de 1’humanisme religieux, surprend par sa maturite et etonne d’autant
plus qu’elle naquit dans 1’esprit d’un homme eleve dans un milieu purement po-
lonais, n’ayant ni grades universitaires superieurs ni plus importants contacts avec
les centres etrangers de la vie intellectuelle. L’exemple de Konarski tómoigne du
haut niveau de la culture polonaise, decele des courants intellectuels fort progres-
sistes et constructifs qui se developpaient alors au sein de la nation.

Cependant, contrairement a 1’appreciation actuelle de l’oeuvre de sa vie, Konar-
ski ne jouissait pas de grandę popularite de son entourage. Son mecenat nettement
democratique, protegeant le groupe d’humanistes-bourgeois, son aversion pour des
intrigues de la cour et pour toute flatterie, enfin son laconisme et sa modestie innśs

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