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Muzeum Narodowe <Breslau> [Hrsg.]; Muzeum Śla̜skie <Breslau> [Hrsg.]
Roczniki Sztuki Śląskiej — 3.1965

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Rozprawy
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Cieński, Tadeusz: La sculpture tombale d'Henri IV, duc de Silésie et de Cracovie par rapport à l'art tombal occidental contemporain
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https://doi.org/10.11588/diglit.13792#0025
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LA SCULPTURE TOMBALE D'HENRI IV DUC DE SILESIE 19

La comparaison, pour etre pleine et objec-
tive, doit comprendre separement les analo-
gies et les differences concernant premiere-
ment le bloc plastiąue comme tel, son modele,
son aspect, deuxiemement son caractere iconi-
que, la figurę humaine qu'il represente 19.

La premierę analogie qui se presente est la
symetrie qui apparait dans plusieurs elements
composant le bloc de la statuę d'Henri et des
gisants francais, avec une certaine tendance
a leur imposer une position parallele dans le
plan frontal de la figurę. Cest ainsi que l'axe
qui passe par le centrę du visage et du corps
du gisant d'Henri peut etre considere comme
l'axe de symetrie des deux cótes duquel sont
disposes les elements des paires correlatives.
Cest ainsi qu'on peut partager la mitrę du-
cale, le visage, le corps jusqu'a la ceinture de
la taille.

La position des pieds differe quelque peu
mais pas essentiellement, en fait, ce n'est que
la tunique couvrant 1'armure et le bas du
corps qui ne se plie pas a cette regle. Meme les
bras s'y conforment vu que le bras gauche
invisible doit necessairement prendre sous le
bouclier une position correspondant exactement
au bras droit tenant le glaive.

Cest ensuite le parallelisme qui regle en-
core les directions des lignes des deux ceintu-
res, de la mitrę, ainsi que des deux courbures
superposees, celle du croissant de 1'aigle du
bouclier et celle du colleret de l'armure. En-
fin, egalement paralleles sont les directions
du glaive et de l'axe du bouclier; ce paralle-
lisme prend meme ici le dessus sur la dispo-
sition symetrique de ces deux elements.

Cette evidente regularite de composition
permet de conclure que ce n'est pas unique-
ment 1'imagination mais un plan preconęu d'a-
vance qui etait a la base de la vision de l'au-
teur et du modele du bloc. Une semblable dis-
position s'observe souvent chez les gisants
francais de St. Denis. Non seulement une
composition prevue parait etre a la base com-
mune mais aussi son principe dominant, ce qui
prouve une affinite incontestable dans la com-
position de ces gisants 20.

La regle generale qui s'impose dans la for-
mation de la surface sculpturale du gisant si-
lesien parait aussi proche de celle de St. Denis.
De ce point de vue, la majorite de ces blocs
se presente bipartite: a la partie superieure,

19 Cette distinction equivaut a celle du style de
l'oeuvre dans le sens d'un systeme organise des for-
mes —■ qu'il soit purement personnel ou temporaire
— et d'un sujet deja determine.

20 M. G ii n d e 1 aurait donc tort, voulant prou-
ver la dissemblance essentielle entre le gisant d'Henri
et les effigies de St. Denis par ce qu'il ąualifie
manąue de symetrie, qui importe dans la presenta-
tion des gisants de St. Denis. Ces liens avec St. De-
nis n'excluent pas tout de meme la possibilite des
affinites du gisant silesien avec l'oeuvre de Naum-
burg (v. Giindel, p. 40).

leurs surfaces frontales etant souvent lisses,
plates ou legerement voutees alors que celles
du bas du corps, sillonnees par des plis per-
pendiculaires, presenteraient une coupe si-
nueuse, composee de collines et de vallees. Ce-
ci s'observe aussi bien chez les gisants de
St. Louis, p. ex. ceux de Blanche de Castille,
de Pepin le Bref etc. que chez ceux de Char-
les IV, notamment son effigie, celle de Phi-
lippe V et autres. Le gisant d'Henri en depit
de plusieurs differences qui le separent parait
suivre la meme regle.

Cette biparition des surfaces amene encore
une autre biparition, celle des differentes di-
rections dominantes, accentuees dans les deux
parties superposees des blocs des corps: hori-
zontales dans la partie superieure et verticales
dans la partie inferieure. Cela se voit dans
1'etendue horizontale des ceintures, dans les
details de 1'armure, dans les plis des mention-
nieres et autres ainsi que dans l'etendue ver-
ticale des plis du bas-corps. Cette seconde bi-
partition se trouve chez les gisants de St. De-
nis de meme que chez celui d'Henri IV. Mais
Ton constate en outre qu'une troisieme bipar-
tition peut etre egalement faite; elle n'appar-
tient qu'au gisant d'Henri IV et n'est donc
pas commune; c'est une bipartition particulie-
re du modele plastique, different dans les deux
parties de gisant: la superieure parait se de-
verser plus largement, d'une manierę en quel-
que sorte „pateuse" tandis que la partie infe-
rieure apparaissant plus en relief, se presente
d'une faęon plus saillante. Cest ainsi qu'un
certain enfoncement du haut-corps du gisant
d'Henri ressortira de la comparaison avec le
bloc plein, protuberant de certains gisants de
1'Abbaye, tel le gisant de la tombe de Louis,
fils de St. Louis, se rapprochant des gisants
aplatis de Charles IV et surtout de celui de
Robert d'Artois.

Le gisant d'Henri IV se rapproche de ce
dernier-toujours au point de vue du modele de
son bloc — par ses contrastes, presentes par
les parties lisses de sa surface, avec d'autres
autrement travaillees, comme celle qui se mon-
trent par exemple sur les poitrines des gisants,
dans les alternances des surfaces de leurs ar-
mures plus saillantes, soit aux collerets, soit
aux ceintures. La ressemblance se voit enco-
re dans la faęon dont les deux gisants portent
leurs corps aux jambes ecartees sur des pieds
obliquement fixes a la base.

Les differences entre les deux blocs n'en
sont pas moins considerables: le gisant d'Henri
IV deploie des surfaces marquantes, horizon-
talement etendues, soit dans son haut-corps,
soit sur son front. II s'etend sur un fond en
partie deja concave, formę par son manteau,
detail qui manque au gisant Wallon, lui don-
nant un cachet pittoresque, un jeu d'ombre et
de lumiere, optiquement plus riche, pour ne
pas dire baroque 21. Bien plus, une variete de
 
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