PEINTURE DU ROYAUME DE NAPLES.
Oh, que ne puis-je errer aux champs de Parthenope!
C'eft-là que la Nature en grand fe développe,
Qu'en Eté tout-à-coup fur la cime des Monts,
Le Peintre voit, s'enflamme &C faifit fes crayons,
Defline ces lointains, ce bizarre mélange
De vallons, de coteaux qu'enrichit la vendange ;
D'où la vigne rampant jufqu'aux rives des mers
Va faire à fes doux fruits boire les flots amers >
Tous ces Golfes, ces Ports, ces flots parfemés d'Ifles,
Ces Monts brûlants changés en des Côtes fertiles ;
Des laves de ces Monts encor tout menaçants ;
Sur des Palais détruits d'autres Palais naiffants ;
Et dans ce long tourment de la terre àc de l'onde,
Un nouveau Monde éclos des débris du vieux Monde.
Hélas je n'ai point vu ce féjour enchanté,
Ces beaux lieux où Virgile a tant de fois chanté ;
Mais j'en jure &C Virgile ôC fes accords fublimes ;
J'irai, de l'Apennin je franchirai les cimes ;
J'irai, non pas cueillir le ftérile rameau
Dont l'ignorance avide ombrage fon Tombeau,
Mais au bord de ces mers, fur ces rives chéries
Où fouvent s'égaroient fes douces rêveries,
J'irai, plein de fon nom, plein de fes vers facrés,
Les lire aux mêmes lieux qui les ont infpirés.
Poème de l'An d'orner la Campagne, par M. l'Abbé DE L'ISLE,
de l'Académie Françoife,
Oh, que ne puis-je errer aux champs de Parthenope!
C'eft-là que la Nature en grand fe développe,
Qu'en Eté tout-à-coup fur la cime des Monts,
Le Peintre voit, s'enflamme &C faifit fes crayons,
Defline ces lointains, ce bizarre mélange
De vallons, de coteaux qu'enrichit la vendange ;
D'où la vigne rampant jufqu'aux rives des mers
Va faire à fes doux fruits boire les flots amers >
Tous ces Golfes, ces Ports, ces flots parfemés d'Ifles,
Ces Monts brûlants changés en des Côtes fertiles ;
Des laves de ces Monts encor tout menaçants ;
Sur des Palais détruits d'autres Palais naiffants ;
Et dans ce long tourment de la terre àc de l'onde,
Un nouveau Monde éclos des débris du vieux Monde.
Hélas je n'ai point vu ce féjour enchanté,
Ces beaux lieux où Virgile a tant de fois chanté ;
Mais j'en jure &C Virgile ôC fes accords fublimes ;
J'irai, de l'Apennin je franchirai les cimes ;
J'irai, non pas cueillir le ftérile rameau
Dont l'ignorance avide ombrage fon Tombeau,
Mais au bord de ces mers, fur ces rives chéries
Où fouvent s'égaroient fes douces rêveries,
J'irai, plein de fon nom, plein de fes vers facrés,
Les lire aux mêmes lieux qui les ont infpirés.
Poème de l'An d'orner la Campagne, par M. l'Abbé DE L'ISLE,
de l'Académie Françoife,