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encore pi^
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Ecole. Les
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wrege.
ce qu'il y a
& ailleurs,
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; Zamf/ieri,
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iours. Mais
defavie,^
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lanobl^dC
; dans :
s font
toutes
DU ROYAUME DE NAPLES. «o,
c'eft à Rome &C dans fon fublime Tableau de la Communion de Saint Jérôme
qu'il faut admirer le premier, &C quant au fécond, on fera étonné de voir de
lui à Bologne des Tableaux d'une compolltion aufli noble & auffi élevée que
celles des plus grands-Maîtres de cette Ecole , èc fur-tout dans une petite
Eglife qu'on appelle JVLaâona ai Galiera.
Nous voici arrivés à l'Ecole de Venife fi fouvent citée pour la fupériorité École Vé-
de fon coloris, mérite qui devient tous les jours moins fenfible par le tort que
fait à fes plus beaux Tableaux l'air de la mer qui environne cette ville. Ceft ce
qu'on déploi'e fur-tout en voyant les chef-d'oeuvres du Titien dont plufïeurs
font devenus prefque noirs.
Ce célèbre Peintre peut être regardé comme le Chef de l'Ecole Vénitienne
quoiqu'il ait été précédé par les deux Bellino ( Jean & Gentil), chez lefquels,
vers i4Jo„ le Titien &C le Giorgion prirent les premières leçons de leur art.
Ce fut même l'un de ces Bellins qui commença de rendre public en Italie le
procédé de la peinture à l'huile vers le milieu du quinzième iiècle (i).
Les noms des Maîtres les plus célèbres de cette Ecole ont été le Titien,
Giorgion , Sébaflien d'el Piombo , les Baffans, le Pordenone, le Tintoret &
Paul Véronefe. Tous ont vécu dans le quinzième iiècle, qui a été pour Venife,
comme pour le refte de l'Italie, l'âge des arts &C des talens. Moins à portée de
l'étude de l'antique que les Peintres de l'Ecole Romaine, le Titien, ainfi que
les autres Maîtres Vénitiens , n'a pas porté la perfection du deffin au même
degré que les autres parties de l'art ; mais ce défaut peut être racheté par la
richefle, le fublime de leurs compofitions, &c le charme du coloris. Le Titien
fe diftingua prefque également dans tous les genres ; mais c'eft moins à Venife
encore qu'à Rome, à Florence & en France même, qu'on peut reconnoître le
mérite de ce grand-homme (z).
les
t»a('
lesPt0'
(i) On rapporte au fujet de Jean Bellin. cette
anecdote fingulière. Ce Peintre avoit été envoyé
par la République de Venife à Conftantinople
pour faire quelques Tableaux devant Mahomet II,
qui, tout Conquérant qu'il éroit, aimoit beau-
coup les arts. Le Bellin peignoit en préfence du
Sultan la Décolation de Saint Jean Baptifte. Le
Grand-Seigneur remarqua que la peau du col, dont
la tête venoit d'être féparée, n'étoit pas exactement
rendue, & pour prouver la jufterfc de fa critique,
il lui propofa de faire venir un de fes Efclavcs &
de le décapiter en fa préfence. Le Peintre , faifl
d'effroi, le pria de le difpenfer d'imiter la nature
aux dépens de l'humanité. Mahomet II traita,
dit-on, le Peintre Vénitien avec autant de magni-
ficence qu'Alexandre avoit traité Appelles, & en
le congédiant, il lui mit une couronne d'or fur
la tête, une chaîne d'or au col, & une bourfe de
3000 ducats entre les mains.
(2.) Indépendamment de ces grandes compo-
fitions & de ces morceaux précieux dont toutes
les Eglifes de Venife font remplies, le Titien excel-
loit a peindre le Portrait avec une vérité & un
naturel dont aucun Peintre jufqu'a lui n'avoit
encore approché. Les Souverains, les plus frands
Seigneurs de fon temps vouloient être peints par
lui ; & Charles-Quint qu'il peignit trois fois,
difoit qu'il avoit reçu trois fois l'immortalité cjçs
mains du Titien.
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de fon coloris, mérite qui devient tous les jours moins fenfible par le tort que
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Ce célèbre Peintre peut être regardé comme le Chef de l'Ecole Vénitienne
quoiqu'il ait été précédé par les deux Bellino ( Jean & Gentil), chez lefquels,
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Les noms des Maîtres les plus célèbres de cette Ecole ont été le Titien,
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Paul Véronefe. Tous ont vécu dans le quinzième iiècle, qui a été pour Venife,
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degré que les autres parties de l'art ; mais ce défaut peut être racheté par la
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(2.) Indépendamment de ces grandes compo-
fitions & de ces morceaux précieux dont toutes
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loit a peindre le Portrait avec une vérité & un
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encore approché. Les Souverains, les plus frands
Seigneurs de fon temps vouloient être peints par
lui ; & Charles-Quint qu'il peignit trois fois,
difoit qu'il avoit reçu trois fois l'immortalité cjçs
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