5o8 OBSERVATIONS PHYSIQUES ET MELE'ES
toire des Animaux que l'on trouve dans ces-païs, & je
commencerai par la defcription de ceux qu'on appelle do-
meftiques , puifque c'eft ceux-là qui apportent le plus de
profit à l'homme.
Ghe, Les Chevaux, qui faifoient anciennement la gloire & le
«ux. caraftère particulier de la Numidie, ont beaucoup dégénéré
depuis quelque tems, ou plutôt les Arabes ont négligé de
conferver une belle race de Chevaux, étant perfuadés qu'ils
leur feroient enlevés tôt ou tard par les Officiers Turcs ; de
forte qu'aujourd'hui les haras de la Tingitanie & de Y Egypte
l'emportent fur ceux des païs voifms , au lieu qu'il n'y a
qu'environ un fiécle qu'on en trouvoit encore d'auffi bons
ailleurs. L'excellence des Chevaux de Barbarie confifte à
ne s'abbattre jamais, & à fe tenir tranquilles lorfque Je Ca-
valier defcend ou laifle tomber la bride. Ils ont aufîi un grand
pas, & s'arrêtent tout court, Iorfqu'on le veut, au milieu de
leur courfe: la première de ces qualités eft de la bonté natu-
relle du Cheval , mais l'autre dépend de l'adreffe & de la vo-
lonté du Cavalier. On nefçait ici ce que c'eft que de trot-
ter, ou d'aller à l'amble; les Arabes regardent même ces
mouvemens du Cheval comme une eroffiereté. Les Che-
vaux & Egypte font fans contredit préférables à tous les au-
tres pour ia taille & pour la beauté: les plus petits ont com-
munément feize paumes de hauteur, & reffemblent tous,
pour me fervir de la manière de s'exprimer de ces peuples,
à la (a) Gazelle.
VAn»Sc L'Ane & le Mulet font de tous les Animaux de la Barbarie
wMuiec. les plus endurcis à la fatigueT & ne demandent pas la moitié
autant: de foin que le Cheval. On ne fe fert pas beaucoup
d'Anes à Alger pour monture, au lieu que c'eft une chofe
fort ordinaire à Tunis , où l'on en a bon nombre, & de fort
grands. Le Mulet eft fort eftimé dans les deux Royaumes, &
ïon s'en fert communément plus volontiers que du Cheval.
11 eft certain qu'il marche plus fûrement, & qu'il porte de
plus grands fardeaux. Je n'ai jamais ouï dire que le-Mu-
let
(a) En Arabe v_À£= Ktff et Gàzrf,
toire des Animaux que l'on trouve dans ces-païs, & je
commencerai par la defcription de ceux qu'on appelle do-
meftiques , puifque c'eft ceux-là qui apportent le plus de
profit à l'homme.
Ghe, Les Chevaux, qui faifoient anciennement la gloire & le
«ux. caraftère particulier de la Numidie, ont beaucoup dégénéré
depuis quelque tems, ou plutôt les Arabes ont négligé de
conferver une belle race de Chevaux, étant perfuadés qu'ils
leur feroient enlevés tôt ou tard par les Officiers Turcs ; de
forte qu'aujourd'hui les haras de la Tingitanie & de Y Egypte
l'emportent fur ceux des païs voifms , au lieu qu'il n'y a
qu'environ un fiécle qu'on en trouvoit encore d'auffi bons
ailleurs. L'excellence des Chevaux de Barbarie confifte à
ne s'abbattre jamais, & à fe tenir tranquilles lorfque Je Ca-
valier defcend ou laifle tomber la bride. Ils ont aufîi un grand
pas, & s'arrêtent tout court, Iorfqu'on le veut, au milieu de
leur courfe: la première de ces qualités eft de la bonté natu-
relle du Cheval , mais l'autre dépend de l'adreffe & de la vo-
lonté du Cavalier. On nefçait ici ce que c'eft que de trot-
ter, ou d'aller à l'amble; les Arabes regardent même ces
mouvemens du Cheval comme une eroffiereté. Les Che-
vaux & Egypte font fans contredit préférables à tous les au-
tres pour ia taille & pour la beauté: les plus petits ont com-
munément feize paumes de hauteur, & reffemblent tous,
pour me fervir de la manière de s'exprimer de ces peuples,
à la (a) Gazelle.
VAn»Sc L'Ane & le Mulet font de tous les Animaux de la Barbarie
wMuiec. les plus endurcis à la fatigueT & ne demandent pas la moitié
autant: de foin que le Cheval. On ne fe fert pas beaucoup
d'Anes à Alger pour monture, au lieu que c'eft une chofe
fort ordinaire à Tunis , où l'on en a bon nombre, & de fort
grands. Le Mulet eft fort eftimé dans les deux Royaumes, &
ïon s'en fert communément plus volontiers que du Cheval.
11 eft certain qu'il marche plus fûrement, & qu'il porte de
plus grands fardeaux. Je n'ai jamais ouï dire que le-Mu-
let
(a) En Arabe v_À£= Ktff et Gàzrf,