Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
(4)

Lydie, si Ton en excepte la capitale, eurent toutes une existence assez obscure, et si ce
n'était la grande lutte entre les Perses et les Lydiens, dont Hérodote nous a laissé un ad-
mirable tableau, les annales de la Lydie seraient entièrement perdues pour nous; à l'é-
poque des Romains, la langue lydienne avait déjà disparu.

Quoique placé dans la partie la plus centrale de l'Asie Mineure, le peuple lydien , si
l'on s'en rapporte aux traditions les plus accréditées, était aussi d'origine européenne, et
rien à son égard ne dément le fait curieux qui ressort de l'étude de toutes ces popula-
tions; savoir: que toutes les nations situées à l'occident de l'Halys sont d'origine
étrangère à l'Asie.

Quelques écrivains, se basant sur les traditions hébraïques de préférence à celles des
Grecs, ont supposé que les Lydiens, enfants de Lud, sont sortis de la Mésopotamie,
pour venir s'établir dans la presqu'île. Mais comme ils avaient une langue commune avec
les Thraces mysiens, et ce sont les historiens lydiens eux-mêmes qui nous l'apprennent(1),
on ne peut supposer qu'ils soient d'origine araméenne. Ils sont arrivés en Asie longtemps
avant la guerre de Troie, et faisaient partie de cette grande migration qui vint peupler les
côtes du Bosphore et de l'Hellespont. Ces peuplades thraces se divisèrent, les Lydiens,
sous la conduite deMoeon, s'avancèrent vers le sud, et. furent appelés Mœoniens, du nom
de leur chef. Ce prince régnait vers l'an i58o avant J. G. 11 passe pour être le fils de
Jupiter et de Tellus. Il institua, dans la contrée, le culte de Gybèle sur le modèle des
fêtes d'Isis. Dans les premières années de leur établissement, les Mœoniens ne paraissent
pas avoir franchi leTaurus; aussi, la vallée d'Hermus et les montagnes adjacentes con-
servèrent-elles généralement le nom de Mœonie. Un roi nommé Manès, que quelques-
uns confondent avec Mœon, régna sur ces peuples à peu près vers le même temps. C'est
peut-être du nom de ces rois que provient cette distinction faite par divers écrivains(2), dans
l'orthographe de l'Ethnique Maioveç et Mvjovaç, dont la prononciation est la même, mais qui
viennent sans doute d'une racine différente. C'était l'usage de ces temps reculés de di-
viniser les princes célèbres; il me semble que des recherches plus approfondies feraient
reconnaître une certaine fraternité entre ces princes et les divinités dont le culte fut si
répandu en Asie, les dieux Men et Ma, le Lunns des Romains (3).

Lorsqu'ils arrivèrent en Asie, les Mœoniens ne trouvèrent pas le pays complètement
désert; des peuplades barbares et nomades le sillonnaient avec leurs troupeaux.
Les Pélasges étaient à l'occident, les Léléges occupaient les bords du Caystre, et un
peuple qui paraît avoir joué en Asie un rôle trop oublié par les historiens, les Cabyles
africains étaient établis dans la partie centrale, où ils paraissent avoir été conduits par
les Phéniciens Ces Cabyles (K'baïl) étaient originaires d'Afrique. Hérodote les décrit
sous le nom de Cabales (4). Les Cabales, dit-il, demeurent vers le pays des Auschises;
ils s'étendent sur les côtes de la mer, vers Tauchires, ville du territoire de Barka. Nous
savons peu de chose sur les rapports qui s'établirent entre les nouveaux colons et ces
Cabyles, mais nous sommes portés à conclure qu'ils furent pacifiques, car une partie
des Mœoniens prit le nom de Cabyles Mœoniens, et on les retrouve sous ce nom avec
les Lasoniens, dans le dénombrement de l'armée de Xercès (5). Toute la nation cabyle ne
fut pas absorbée par les Mœoniens, et nous voyons la partie la plus nombreuse con-
quérir les montagnes au sud du Méandre, et s'y installer sous le nom Solymes (<3). La ville

w Strabon, liv. XII, p. 571. Minor, 2e v., p. 147.
(2) Ibid. <*) Hérodote, liv. IV. § 171.

<*> And it is not improbable that he was worshipped (5) Hérodote, liv. VII, § 77.

in that oountry under the marne of Men. (Cramer, Asia (6) Strabon, liv. XII, 53o.
 
Annotationen