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Le chapiteau qui est sur Je sol me paraît d'un travail non moins remarquable que ce-
lui du temple d'Apollon Didyme. Le coussinet est orné d'enroulements et de festons
qui me rappellent ceux des Antes de ce dernier temple; aussi je n'hésite pas à les consi-
dérer comme de la même époque. Le temple de Sardes, comme celui des Branchjdes,
est resté inachevé. Le fût des colonnes, immédiatement au-dessous des chapiteaux, est
cannelé, le reste est brut.Cet édifice ne le cède pas en dimension au célèbre temple d'Apol-
lon, et les fragments d'architraves qui restent encore sont un sujet d'étonnement pour les
voyageurs. Ghishull, qui observa les ruines de ce temple, cite avec admiration une pierre
d'une grosseur prodigieuse qui faisait partie du fronton, et que Ton retrouverait dans
les fouilles si elle n'a pas été convertie en chaux. Il est difficile aujourd'hui de déter-
miner la disposition ancienne, qui est généralement regardée comme ayant été du genre
dyplère ou pseudo-dyptère et octostyle. Il n'y a pas plus de certitude pour supposer que
ce temple fut dédié à Gybèle ou à Jupiter: nous savons, en effet, que l'antique temple de
Cybèle hit brûlé à l'époque de l'invasion ionienne; il doit avoir été rétabli du ive au 111e
siècle avant J. C. D'autre part, Alexandre, après avoir pris Sardes, avait résolu d'élever
un autel et un temple à Jupiter Olympien. Gomme il cherchait le plan qu'il lui assigne-
rait, le tonnerre vint à gronder par un ciel serein, et une pluie abondante tomba sur
l'emplacement même de l'ancien palais des rois de Lydie. Alexandre crut que le dieu
lui-même désignait sa place, et il fit bâtir le palais (1). Le voisinage du Pactole nous
permet de juger que ce temple n'était pas bien loin du Forum. Si j'avais une opi-
nion à émettre en l'absence de documents plus positifs, je n'hésiterais pas à regarder cet
édifice comme le temple de Jupiter Olympien, par analogie avec celui de Jupiter Aiza-
nien, qui était également d'ordre ionique et pseudo-dyptère.

En se dirigeant à l'est, on arrive au théâtre, qui est adossé à la montagne; il n'en reste
plus que la forme et les deux murs de soutènement des gradins: tout le reste a disparu (2).
Ce fut de ce côté qu'Antiochus dirigea ses efforts lorsqu'il attaqua la ville, et en effet ses
troupes parvinrent à se glisser dans la place et à ouvrir les portes(3). Le stade était contigu
au théâtre et établi parallèlement à sa façade. Il est construit en matériaux d'une nature
assez médiocre; il ne subsiste plus rien des gradins ni de la spina. Dans la plaine,
on observe les ruines d'un palais qui paraît avoir été un gymnase. La grande salle est
terminée à chaque extrémité par un hémicycle avec différents passages particuliers. Cette
construction est de briques ; c'est de cette matière qu'étaient faits les principaux édifices
de la ville (4). Un peu plus bas, on voit quatre gros piliers de marbre blanc, dont les
parties supérieures sont de briques; le palais de Grésus, qui devint plus tard le collège
des sénateurs, n'était pas fait autrement; mais, d'après ce que j'ai dit plus haut, je ne
puis reconnaître là un débris du palais de Crésus. Quoique la construction soit fort
bonne, j'ai remarqué qu'on a employé dans quelques endroits des débris de monuments
romains; la forme du plan est d'ailleurs toute romaine. On ne saurait s'étonner de voir
cette antique cité dans un tel état de délabrement, car elle souffrit particulièrement de
l'effet des tremblements de terre qui désolèrent la contrée. Tibère y fit faire des tra-
vaux de restauration considérables. Mais déjà, à cette époque, ce nom célèbre commen-
çait à rentrer dans l'obscurité, et nous savons à peine à quelle époque la ville fut
complètement dépeuplée. Cependant l'Église grecque y fleurit, Sardes était comptée au

(l) Arrien, liv. I, chap. 5. sées de front et en boutisse.

w Les murs de soutènement des gradins sont obliques (3) Polybe , liv. VIII, ch. IV.

à l'axe de la scène; ils sont bâtis en pierres de taille po- (4) Vitruve, liv. II, ch. VIN.
 
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