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fouillés par les indigènes, et par conséquent cpje les travaux entrepris dans cette localité
mettraient à découvert des morceaux précieux. Monsieur le comte Jaubert, qui explo-
rait cette partie de l'Asie Mineure, préparant sur la botanique de l'Orient un grand
travail qu'il publie aujourd'hui, se chargea d'appeler l'attention publique sur l'existence
de ces monuments. J'en fis mention dans ma correspondance avec M. Dureau de La
Malle, et je lui exprimai les vœux que nous avions formés. Il y avait longtemps déjà que
la ville de Magnésie était le but des explorations de divers voyageurs.
En 1842, M. Jaubert publia, dans la Revue des Deux-Mondes, ses itinéraires en Asie;
il apprécia toute l'importance qu'auraient, pour les savants, des travaux bien dirigés sur
l'emplacement de ces ruines; et la sensation que fit cet article parmi les amis des arts,
put faire présager que plus tard on s'occuperait sérieusement de cette précieuse acquisi-
tion. Ce fut à cette époque que M. Mérimée visita les ruines de Magnésie; il revint éga-
lement persuadé que des fouilles exécutées en cet endroit seraient très-fructueuses. D'a-
près tant de témoignages, le gouvernement songea sérieusement à procéder à l'enlève-
ment de ces bas-reliefs. M. l'amiral Duperré écrivit au commandant de la station du Le-
vant, le contre-amiral De La Susse, pour lui demander quels seraient les moyens d'exé-
cution les plus prompts et les plus sûrs. M. Mérimée fut également consulté à ce sujet,
et adressa au Ministre de la marine la lettre suivante :
« Monsieur l'Amiral,
ce
Je m'empresse de vous envoyer la note que vous m'avez demandée hier; je regrette
de ne pouvoir vous donner de plus amples renseignements. J'espère pourtant qu'ils
« suffiront à M. l'amiral De La Susse pour vous éclairer sur les mesures à prendre afin
« d'assurer le succès de l'opération.
« Agréez, etc.
« Pr. Mérimée.
« 21 Janvier i84a.»
La réponse du commandant de la station convainquit le Ministre que, malgré toutes
les difficultés qui se présentaient, cette opération n'était pas impossible; mais l'amiral
De La Susse demandait qu'elle fût dirigée par un homme de l'art, dont le concours
était indispensable :
L'AMIRAL COMMANDANT LA STATION DU LEVANT, A M. LE MINISTRE DE LA MARINE.
« Monsieur l'Amiral,
ce J'ai reçu en communication une lettre vizirielle qui autorise l'enlèvement des anti-
ce quités qui se trouvent parmi les ruines de Magnésie, à la seule condition de s'entendre
« avec les propriétaires du terrain pour les indemnités. Pendant mon séjour ici, je m'é-
cc tais occupé de cette question, et les meilleurs renseignements que j'aie recueillis sont
« encore ceux que m'a fournis M. le comte Jaubert dans un article inséré dans la Revue
«des Deux-Mondes du ier février. L'opération pour faire arriver les marbres jusqu'à la
« côte présente des difficultés, mais elles sont surmontables; toutefois, avant de se lancer
ce dans cette entreprise, l'adjonction d'un architecte est indispensable, car, sans le concours
« d'un homme de l'art, nous nous exposions à commettre de grossières erreurs. Si Votre
fouillés par les indigènes, et par conséquent cpje les travaux entrepris dans cette localité
mettraient à découvert des morceaux précieux. Monsieur le comte Jaubert, qui explo-
rait cette partie de l'Asie Mineure, préparant sur la botanique de l'Orient un grand
travail qu'il publie aujourd'hui, se chargea d'appeler l'attention publique sur l'existence
de ces monuments. J'en fis mention dans ma correspondance avec M. Dureau de La
Malle, et je lui exprimai les vœux que nous avions formés. Il y avait longtemps déjà que
la ville de Magnésie était le but des explorations de divers voyageurs.
En 1842, M. Jaubert publia, dans la Revue des Deux-Mondes, ses itinéraires en Asie;
il apprécia toute l'importance qu'auraient, pour les savants, des travaux bien dirigés sur
l'emplacement de ces ruines; et la sensation que fit cet article parmi les amis des arts,
put faire présager que plus tard on s'occuperait sérieusement de cette précieuse acquisi-
tion. Ce fut à cette époque que M. Mérimée visita les ruines de Magnésie; il revint éga-
lement persuadé que des fouilles exécutées en cet endroit seraient très-fructueuses. D'a-
près tant de témoignages, le gouvernement songea sérieusement à procéder à l'enlève-
ment de ces bas-reliefs. M. l'amiral Duperré écrivit au commandant de la station du Le-
vant, le contre-amiral De La Susse, pour lui demander quels seraient les moyens d'exé-
cution les plus prompts et les plus sûrs. M. Mérimée fut également consulté à ce sujet,
et adressa au Ministre de la marine la lettre suivante :
« Monsieur l'Amiral,
ce
Je m'empresse de vous envoyer la note que vous m'avez demandée hier; je regrette
de ne pouvoir vous donner de plus amples renseignements. J'espère pourtant qu'ils
« suffiront à M. l'amiral De La Susse pour vous éclairer sur les mesures à prendre afin
« d'assurer le succès de l'opération.
« Agréez, etc.
« Pr. Mérimée.
« 21 Janvier i84a.»
La réponse du commandant de la station convainquit le Ministre que, malgré toutes
les difficultés qui se présentaient, cette opération n'était pas impossible; mais l'amiral
De La Susse demandait qu'elle fût dirigée par un homme de l'art, dont le concours
était indispensable :
L'AMIRAL COMMANDANT LA STATION DU LEVANT, A M. LE MINISTRE DE LA MARINE.
« Monsieur l'Amiral,
ce J'ai reçu en communication une lettre vizirielle qui autorise l'enlèvement des anti-
ce quités qui se trouvent parmi les ruines de Magnésie, à la seule condition de s'entendre
« avec les propriétaires du terrain pour les indemnités. Pendant mon séjour ici, je m'é-
cc tais occupé de cette question, et les meilleurs renseignements que j'aie recueillis sont
« encore ceux que m'a fournis M. le comte Jaubert dans un article inséré dans la Revue
«des Deux-Mondes du ier février. L'opération pour faire arriver les marbres jusqu'à la
« côte présente des difficultés, mais elles sont surmontables; toutefois, avant de se lancer
ce dans cette entreprise, l'adjonction d'un architecte est indispensable, car, sans le concours
« d'un homme de l'art, nous nous exposions à commettre de grossières erreurs. Si Votre