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https://doi.org/10.11588/diglit.4677#0039
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une antiquité très-reculée. Strabon lui donne le titre de ville geolienne. Selon Pline (1), c'é-
tait une colonie des Magnésiens de Thessalie. Cet auteur ajoute qu'elle était éloignée
d'Ephèse de quinze mille pas, et de Tralles de dix-huit mille. Ces distances auraient dû
éclairer les premiers voyageurs sur Terreur qu'ils ont commise, car Aïdin est éloignée
d'Éphèse déplus de vingt-cinq mille pas. Ce ne pouvait donc pas être la position de
Magnésie.
La ville était située près du fleuve Lethéus (2), qui va se jeter dans le Méandre. Les
sources de ce ruisseau se trouvent dans le mont Pactyas, voisin d'Ephèse. Toutes ces
descriptions sont parfaitement d'accord avec l'état actuel des lieux; il est donc facile
de compléter ces indications.
Le golfe de Scala Nova (anciennement golfe d'Ephèse) est séparé du golfe de Milet
par une chaîne de montagnes, que les anciens appelaient mont Mycale, et qui est au-
jourd'hui connue sous le nom de mont Samsoun. Cette montagne court de l'est à
l'ouest, et vient former dans la mer un cap très-allongé, qui resserre le détroit formé par
l'île de Samos. Les mouillages dans le golfe de Milet se font en pleine côte, attendu
que le fleuve a formé partout des atterrissements considérables. Le port Wathi de l'île
de Samos offre un abri sûr en cas de mauvais temps.
Dans le golfe de Scala Nova, les mouillages sont plus nombreux et meilleurs. Les na-
vires peuvent également stationner à Wathi, ou au mouillage de Scala Nova, qui est
de bonne tenue en tout temps.
Le mont Mycale se rattache par ses embranchements orientaux au mont Messogis, qui
forme tout le flanc de la vallée du Méandre du côté du nord; c'est dans la dépression de
terrain formée entre ces deux montagnes que les Thessaliens ont établi les premiers
fondements de la ville de Magnésie.
Les eaux de deux chaînes se réunissant dans la vallée donnent naissance au petit
fleuve Lethéus, et la montagne nommée Thorax n'est à proprement parler qu'un grand
contre-fort du mont Mycale.
Le véritable port de Magnésie était à Milet; mais les atterrissements du Méandre
ont tout à fait comblé l'ancien mouillage, et aujourd'hui toutes les denrées d'importa-
tion et d'exportation sont portées à Scala Nova. On leur fait franchir la chaîne du mont
Mycale à dos de chameaux.
Une route existe à travers les défilés de cette montagne. Peut-être ne faudrait-il pas
de grands travaux pour la rendre praticable aux arabas, grandes voitures du pays, traî-
nées par deux ou trois paires de buffles, et qui sont employées dans les vallées pour
rentrer la moisson. On fait aussi usage des arabas, dans les hauteurs du mont Olympe,
pour l'exploitation des bois de charpente. Quand on voit les routes que parcourent ces
transports, on peut dire qu'il n'y a pas de chemin impraticable, même pour les plus
lourds fardeaux.
Comme la question de temps est tout à fait secondaire dans le projet proposé, il se-
rait préférable de prendre la voie de terre pour transporter les marbres à Scala Nova,
où l'embarquement se ferait en toute sécurité. J'ai parcouru plusieurs fois les vallées du
Mycale, et je pense que l'exécution de ce plan ne serait pas impossible.
La vallée du Lethéus communiquant directement avec celle du Méandre, il est possible
de transporter sur des fardiers les blocs jusqu'au bord du fleuve, et de les embarquer
sur des radeaux solidement construits, pour les porter jusqu'à l'embouchure; là, ils seraient
" Liv. V, ch. XXIX. w Strabon, liv. XIV, H7.
une antiquité très-reculée. Strabon lui donne le titre de ville geolienne. Selon Pline (1), c'é-
tait une colonie des Magnésiens de Thessalie. Cet auteur ajoute qu'elle était éloignée
d'Ephèse de quinze mille pas, et de Tralles de dix-huit mille. Ces distances auraient dû
éclairer les premiers voyageurs sur Terreur qu'ils ont commise, car Aïdin est éloignée
d'Éphèse déplus de vingt-cinq mille pas. Ce ne pouvait donc pas être la position de
Magnésie.
La ville était située près du fleuve Lethéus (2), qui va se jeter dans le Méandre. Les
sources de ce ruisseau se trouvent dans le mont Pactyas, voisin d'Ephèse. Toutes ces
descriptions sont parfaitement d'accord avec l'état actuel des lieux; il est donc facile
de compléter ces indications.
Le golfe de Scala Nova (anciennement golfe d'Ephèse) est séparé du golfe de Milet
par une chaîne de montagnes, que les anciens appelaient mont Mycale, et qui est au-
jourd'hui connue sous le nom de mont Samsoun. Cette montagne court de l'est à
l'ouest, et vient former dans la mer un cap très-allongé, qui resserre le détroit formé par
l'île de Samos. Les mouillages dans le golfe de Milet se font en pleine côte, attendu
que le fleuve a formé partout des atterrissements considérables. Le port Wathi de l'île
de Samos offre un abri sûr en cas de mauvais temps.
Dans le golfe de Scala Nova, les mouillages sont plus nombreux et meilleurs. Les na-
vires peuvent également stationner à Wathi, ou au mouillage de Scala Nova, qui est
de bonne tenue en tout temps.
Le mont Mycale se rattache par ses embranchements orientaux au mont Messogis, qui
forme tout le flanc de la vallée du Méandre du côté du nord; c'est dans la dépression de
terrain formée entre ces deux montagnes que les Thessaliens ont établi les premiers
fondements de la ville de Magnésie.
Les eaux de deux chaînes se réunissant dans la vallée donnent naissance au petit
fleuve Lethéus, et la montagne nommée Thorax n'est à proprement parler qu'un grand
contre-fort du mont Mycale.
Le véritable port de Magnésie était à Milet; mais les atterrissements du Méandre
ont tout à fait comblé l'ancien mouillage, et aujourd'hui toutes les denrées d'importa-
tion et d'exportation sont portées à Scala Nova. On leur fait franchir la chaîne du mont
Mycale à dos de chameaux.
Une route existe à travers les défilés de cette montagne. Peut-être ne faudrait-il pas
de grands travaux pour la rendre praticable aux arabas, grandes voitures du pays, traî-
nées par deux ou trois paires de buffles, et qui sont employées dans les vallées pour
rentrer la moisson. On fait aussi usage des arabas, dans les hauteurs du mont Olympe,
pour l'exploitation des bois de charpente. Quand on voit les routes que parcourent ces
transports, on peut dire qu'il n'y a pas de chemin impraticable, même pour les plus
lourds fardeaux.
Comme la question de temps est tout à fait secondaire dans le projet proposé, il se-
rait préférable de prendre la voie de terre pour transporter les marbres à Scala Nova,
où l'embarquement se ferait en toute sécurité. J'ai parcouru plusieurs fois les vallées du
Mycale, et je pense que l'exécution de ce plan ne serait pas impossible.
La vallée du Lethéus communiquant directement avec celle du Méandre, il est possible
de transporter sur des fardiers les blocs jusqu'au bord du fleuve, et de les embarquer
sur des radeaux solidement construits, pour les porter jusqu'à l'embouchure; là, ils seraient
" Liv. V, ch. XXIX. w Strabon, liv. XIV, H7.