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https://doi.org/10.11588/diglit.4677#0053
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Pris de Ja mer, l'aspect de Salonique est assez imposant. La ville s'élève sur un
amphithéâtre composé de trois étages de terrain, de sorte que les principaux édi-
fices se dominent les uns les autres de la manière la plus pittoresque. Les maisons
sont entremêlées de grands arbres, et les minarets, qui donnent aux villes d'Orient
un caractère si original, s'élèvent en grand nombre à coté des coupoles musulmanes
et byzantines variées de formes et de structure. Le palais du pacha, bâti à mi-côte,
vu de la mer, paraît être un édifice d'une grande importance. Toutes les autres mai-
sons, bâties de bois, et peintes de couleurs variées, ressemblent beaucoup ta celles de
Constantinople. Le système de défense, qui était peut-être très - formidable en l'an
i35o, quand les Turcs vinrent pour la première fois assiéger Salonique, n'est plus au-
jourd'hui qu'une chétive muraille que deux obusiers réduiraient en poussière. Du
côté de la mer, les deux extrémités de la ville sont défendues par deux châteaux, qui
portent, l'un le nom de Château du Vardar, et l'autre de Tour des Janissaires. Ces deux
forts, si l'on peut leur donner ce nom, sont joints par une muraille en ligne droite, et
crénelée, qui ferme la ville du coté du poii. Il n'y a point de tours de ce côté, et l'action
de la mer a tellement rongé la base du rempart, que d'un jour à l'autre elle s'écroulera.
Du côté du sud, la Tour des Janissaires s'élève de trois étages en retraite et crénelés.
Gousinery (l) raconte les événements tragiques qui se passèrent dans ce château avant
la destruction de l'Orla; il n'est plus gardé aujourd'hui que par quelques nizam et
par des artilleurs qui n'ont d'autre service à faire que de rendre le salut aux bâti-
ments de guerre. A. partir de ce point, la muraille suit la pente de la montagne presqu'en
ligne droite. Elle est défendue, de vingt mètres en vingt mètres, par des tours de diffé-
rentes formes. Il y en a de triangulaires, de carrées, et d'autres demi-circulaires. La
porle de l'est est appelée Calameria, et communique à la grande rue qui traverse la
ville de part en part. Au point culminant de Ja colline est un château, probablement
l'ancienne acropole de Thessalonique, entourée de toutes parts de fortifications, et qui
renferme un certain nombre d'habitations dans son intérieur. Ce château était jadis gardé
exclusivement par les janissaires. Il est aujourd'hui presque abandonné : car il ne peut
aucunement servir à la défense de la ville.
Le château du Vardar est attenant à une muraille de même construction qui s'élève
jusqu'au sommet de la montagne, en suivant une ligne presque parallèle à la muraille
du sud, de sorte que le plan de la ville forme un grand trapèze dont le petit côté est
le plus élevé. Une seule porte est percée dans cette muraille : on l'appelle porte de
Vardar.
Le ii juillet, le capitaine Guesnet changea de mouillage pour se rapprocher de la
porte Calameria; il s'affourcha par sept brasses de fond, et fit filer quatre-vingts brasses
de chaîne. Comme de ce côté il n'y a pas d'échelle, l'équipage de PExpéditwe en
construisit une avec des pilotis et des madriers. La commission s'établit à terre.
Mon intention était d'étudier en détail les églises byzantines, si nombreuses et si
intéressantes, pendant que l'équipage de ÎExpéditive travaillerait à l'extraction du sar-
cophage. Depuis que les études des arts du moyen âge ont pris en Europe une exten
sion si rapide et si inattendue, bien des artistes ont exprimé le regret de ne pas avoir
d'éléments pour étudier les principes de cet art, qui découle presque entièrement du by-
zantin et de certaines modifications de l'art arabe. Le monument de Ravennes est à peu
près le seul, en Occident, qui soit purement byzantin; tous les autres édifices auxquels on a
(I) Voyage en Macédoine, tome J.
Pris de Ja mer, l'aspect de Salonique est assez imposant. La ville s'élève sur un
amphithéâtre composé de trois étages de terrain, de sorte que les principaux édi-
fices se dominent les uns les autres de la manière la plus pittoresque. Les maisons
sont entremêlées de grands arbres, et les minarets, qui donnent aux villes d'Orient
un caractère si original, s'élèvent en grand nombre à coté des coupoles musulmanes
et byzantines variées de formes et de structure. Le palais du pacha, bâti à mi-côte,
vu de la mer, paraît être un édifice d'une grande importance. Toutes les autres mai-
sons, bâties de bois, et peintes de couleurs variées, ressemblent beaucoup ta celles de
Constantinople. Le système de défense, qui était peut-être très - formidable en l'an
i35o, quand les Turcs vinrent pour la première fois assiéger Salonique, n'est plus au-
jourd'hui qu'une chétive muraille que deux obusiers réduiraient en poussière. Du
côté de la mer, les deux extrémités de la ville sont défendues par deux châteaux, qui
portent, l'un le nom de Château du Vardar, et l'autre de Tour des Janissaires. Ces deux
forts, si l'on peut leur donner ce nom, sont joints par une muraille en ligne droite, et
crénelée, qui ferme la ville du coté du poii. Il n'y a point de tours de ce côté, et l'action
de la mer a tellement rongé la base du rempart, que d'un jour à l'autre elle s'écroulera.
Du côté du sud, la Tour des Janissaires s'élève de trois étages en retraite et crénelés.
Gousinery (l) raconte les événements tragiques qui se passèrent dans ce château avant
la destruction de l'Orla; il n'est plus gardé aujourd'hui que par quelques nizam et
par des artilleurs qui n'ont d'autre service à faire que de rendre le salut aux bâti-
ments de guerre. A. partir de ce point, la muraille suit la pente de la montagne presqu'en
ligne droite. Elle est défendue, de vingt mètres en vingt mètres, par des tours de diffé-
rentes formes. Il y en a de triangulaires, de carrées, et d'autres demi-circulaires. La
porle de l'est est appelée Calameria, et communique à la grande rue qui traverse la
ville de part en part. Au point culminant de Ja colline est un château, probablement
l'ancienne acropole de Thessalonique, entourée de toutes parts de fortifications, et qui
renferme un certain nombre d'habitations dans son intérieur. Ce château était jadis gardé
exclusivement par les janissaires. Il est aujourd'hui presque abandonné : car il ne peut
aucunement servir à la défense de la ville.
Le château du Vardar est attenant à une muraille de même construction qui s'élève
jusqu'au sommet de la montagne, en suivant une ligne presque parallèle à la muraille
du sud, de sorte que le plan de la ville forme un grand trapèze dont le petit côté est
le plus élevé. Une seule porte est percée dans cette muraille : on l'appelle porte de
Vardar.
Le ii juillet, le capitaine Guesnet changea de mouillage pour se rapprocher de la
porte Calameria; il s'affourcha par sept brasses de fond, et fit filer quatre-vingts brasses
de chaîne. Comme de ce côté il n'y a pas d'échelle, l'équipage de PExpéditwe en
construisit une avec des pilotis et des madriers. La commission s'établit à terre.
Mon intention était d'étudier en détail les églises byzantines, si nombreuses et si
intéressantes, pendant que l'équipage de ÎExpéditive travaillerait à l'extraction du sar-
cophage. Depuis que les études des arts du moyen âge ont pris en Europe une exten
sion si rapide et si inattendue, bien des artistes ont exprimé le regret de ne pas avoir
d'éléments pour étudier les principes de cet art, qui découle presque entièrement du by-
zantin et de certaines modifications de l'art arabe. Le monument de Ravennes est à peu
près le seul, en Occident, qui soit purement byzantin; tous les autres édifices auxquels on a
(I) Voyage en Macédoine, tome J.