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( M )

gnésie un temple très-vénéré de Dindymène ou Cybèle, dans lequel la fille de Thémis-
tocle avait exercé la prêtrise. Ce temple n'existait plus du temps de Strabon; les ruines
que Ton voit près du village pourraient faire supposer que l'ancienne Magnésie (l) était
située dans cette vallée.

Après le village on commence à monter de nouveau, marchant toujours sur un sol
de pierre calcaire, couvert de la végétation la plus riche et la plus sauvage. Les lianes qui
se mêlent aux arbousiers et aux chênes-liéges forment des berceaux de verdure impéné-
trables au soleil. Arrivé au sommet de cette partie de la montagne, on reconnaît que
la roche change de nature; de longues stratifications de marbre blanc apparaissent sur le
flanc de la vallée, qui réunit les eaux de tous les plateaux supérieurs, et donne naissance au
Léthseus(2). On n'est pas, en ligne droite, à plus de six kilomètres d'Ephèse. Je regrette de
n'avoir pu étudier la route qui joint ces deux points; mais je suis convaincu que c'est en
ce lieu qu'il faut chercher les carrières de marbre blanc découvertes par le berger Pixo-
dore. Peut-être pourrait-on y trouver l'autel d'Evangélus, qui fut élevé par ordre des Éphé-
siens. (3) Le cours du Léthseus s'augmente rapidement du tribut d'une foule de ruisseaux
qui coulent de ces montagnes Un peu avant l'arrivée dans la plaine de Magnésie , il
traverse un village turc abandonné, où sont de nombreux débris de colonnes, d'entable-
ments , et tout ce qui constitue une station ancienne assez importante. Mais je n'y ai point
vu d'inscriptions: elles ont sans doute été, selon l'habitude, employées dans le cimetière
turc; peut-être faut-il voir dans cet endroit l'emplacement de l'ancienne Hylse, car je
dirai, en décrivant la plaine, en quel lieu je crois que fut situé l'Antre d'Apollon.

Le fleuve Léthgeus, une fois qu'il a gagné la plaine, forme des marécages, dont l'éten-
due s'augmente chaque année, et a fini par chasser tous les habitants de ces districts.

La route de Scala-Nova à Magnésie par Seukié est établie sur une grande dépression
de terrain qui existe entre le mont Mycale proprement dit, et la partie que les anciens
appelaient Pactyas. C'est véritablement le grand passage des caravanes entre la vallée
du Méandre et le port de Scala-TSova.

En quittant cette ville, on contourne le mamelon sur lequel est établi le château, pour
gagner le bord de la mer en face de l'île de Samos. On marche ensuite droit à Test, jus-
qu'à une fontaine d'eau minérale tiède qui sort du pied d'une colline isolée. Cette colline
est couronnée de constructions archaïques de style pélasgique. J'ai décrit cette construc-
tion dans ma route au Panionium. Un examen plus approfondi de ces ruines me porte
à croire qu'on pourrait les identifier avec celles de la ville d'Anaea, qui, suivant quelques
auteurs, appartenait à la Lydie ou à la Carie.

Etienne de Byzance et Scylax émettent à ce sujet des avis opposés. Mais le premier
de ces deux géographes dit que la ville d'Anaea était située à l'opposite de Samos; elle
est donc plutôt comprise dans la limite de la Lydie. Hiéroclès, dans leSynecdème, place
cette ville dans la province d'Asie. C'est encore une raison pour la regarder comme une
ville de Lydie. Thucydide mentionne souvent la ville d'Anasa comme ayant été occupée par
quelques exilés de Samos dans la première partie de la guerre du Péloponèse (4). Suivant
cet historien, c'était une place maritime, ou au moins accessible par mer; car les habitants
de Chio y firent une descente, et de là se mirent en relation avec les Milésiens. Il résulte,
de l'examen d'un autre passage, qu'un officier athénien, nommé Lysiclès, étant descendu

(,) Strabon, XIV, 647. (3) Strabon, XIV, p. 646.

m C'est incontestablement cette branche du Mycale (4) Thucydide, IV, y5, III, 32.

qui, chez les anciens, portait le nom de mont Pactyas.
 
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